Tout a basculé pour Kent Hughes dans les négociations avec Lane Hutson. Alors que tout semblait prêt pour conclure une entente de 8 ans un peu en-bas du contrat de Noah Dobson (9,5 M$ par année), tout a éclaté.
Après avoir été ouvert à signer pour moins que 9,5 M$, le clan Hutson a changé d’attitude du jour au lendemain. Résultat : un climat de tensions, d’émotions négatives, et une rupture complète entre les deux camps.
C’est Elliotte Friedman, dans son balado 32 Thoughts, qui a mis des mots sur ce que tout le monde percevait depuis quelques jours : la négociation est devenue émotive.
Et c’est rarement bon signe.
« Pour moi, c’est comparable à ce qu’on a vu avec Kirill Kaprizov. Tout le monde est en surcharge émotionnelle, et ça devient un problème de philosophie, pas d’argent », a-t-il dit.
Le conflit ne porte donc pas uniquement sur les chiffres, mais sur les moyens d’y arriver. Et ça, pour Kent Hughes, c’est le pire des scénarios.
Ce lundi 6 octobre, c’était la dernière journée pour structurer un contrat avec paiements différés dans la LNH. Dès demain, cette mécanique, rendue populaire par des contrats comme celui de Seth Jarvis, ne sera plus permise.
«Je pense que la philosophie est peut-être le plus gros point de conflit» rajoute Friedman.
« Le CH a vraiment poussé pour la convention de retraite avec l'agent Hutson et a aussi abordé les paiements différés. Le clan du défenseur ne voulait raison savoir. Il n'était pas d'accord avec la philosophie de la convention de retraite et je crois que c'est la raison principale pour laquelle il n'y a pas d'entente.»
Kent Hughes a vraiment poussé pour ce mécanisme canadien qui permet à un joueur américain de payer moins d’impôts au Québec en reportant une portion de ses revenus dans un compte spécifique. C’est légal, c’est complexe, mais le défenseur a vraiment rejeté cette opportunité comme s'il était dégoûté.
Selon Friedman, c'est là où les négociations ont dégénéré.
« C'est devenu trop émotif négativement et tout le monde a besoin de prendre un pas de recul pour se débarrasser des ondes négartives».
«Tout le monde doit retourner dans son coin pour se parle à nouveau dans le respect.»
Ce matin, Emily Kaplan (ESPN) a révélé que le clan Hutson était prêt, il y a deux semaines, à signer un contrat légèrement inférieur à celui de Dobson (9,5 M$). Mais tout a changé.
Pourquoi? Parce qu’entre-temps, Kirill Kaprizov a signé un contrat de 8 ans à 17 M$/an, une bombe qui a fait exploser les références salariales. Ensuite, Luke Hughes a encaissé 9 M$/an et Jackson LaCombe 9 M$/an.
Résultat? Selon Frank Seravalli, le clan Hutson n’a plus aucun intérêt à signer pour 9 M$/an.
« Il considère que son joueur vaut au moins autant que Hughes, qu’il a dominé statistiquement dans plusieurs catégories avancées », affirme-t-il.
Pire : Seravalli ajoute que les négociations ont atteint un point de non-retour.
« Aujourd’hui, c’était la dernière chance de faire un deal structuré de manière avantageuse pour le club. Cette porte vient de se fermer. »
C’est ici qu’il faut parler de l’intangible : le climat entre les deux parties est devenu irrespirable. Friedman l’a confirmé : « les deux camps ont besoin de prendre un pas de recul. C’est trop émotif. »
Et c’est exactement ce que le Canadien et Hutson viennent de faire : geler les discussions, chacun de son côté, pour éviter d’empirer les choses.
Pas de conférence de presse. Pas de message officiel. Seulement un silence lourd qui confirme que la tension a atteint un sommet.
Ce n’est pas la première fois que ce genre de déraillement survient. Le cas Kaprizov, mentionné à plusieurs reprises par Friedman, est symbolique : les négos avaient été suspendues pendant deux semaines avant de reprendre à zéro.
Et maintenant, c’est Connor McDavid qui se retrouvait au cœur d’un débat semblable avec les Oilers d’Edmonton, mais voilà que le meilleur joueur de la planète signe sa prolongation de contrat avec les Oilers pour 12,5 M$ par année étalés sur deux ans.
Les Oilers et McDcDavid ont réussi à adapter leur approche contractuelle. Et ceux qui n’arrivent pas à s’entendre sur les outils disponibles se retrouvent dans une impasse.
La philosophie de Kent Hughes: Comment justifier que le meilleur joueur de la planète accepte un rabais alors que Lane Hutson veut faire sauter la banque?
Le clan Hutson répond: Comment justifier que le quart-arrière offensif du Canadien jeune, explosif et primordial pour le CH, accepte un montant inférieur que sa valeur dans un marché fiscalement défavorable comme Montréal ?
Kent Hughes est dans les câbles. Et plus les jours passent, plus la pression médiatique et économique monte.
Plus la réalité du plafond futur se dessine (104 M$ en 2026-2027, 113,5 M$ en 2027-2028), plus le clan Hutson veut sécuriser son avenir dans ce contexte d’abondance.
Et Kent Hughes, lui, refuse de surpayer… surtout après avoir déjà verrouillé Caufield (7,85 M$) et Slafkovsky (7,6 M$) à des montants qu’on considère aujourd’hui comme ridicules.
À partir de mardi, le CH ne pourra plus structurer son offre avec paiements différés. Et ça, c’était le dernier levier réel du club pour faire passer un contrat de 9 à 9,5 M$ sur la masse comme s’il en valait 8.4 M$. En refusant, le clan Hutson a brûlé cette option.
Il ne reste maintenant que la convention de retraite, mais même ça, le clan ne veut pas en entendre parler. On le perçoit comme une manœuvre obscure, trop « canadienne » pour un joueur américain.
Kent Hughes a misé... et est en train de perdre.
L’idée que Hutson ait pu signer pour 8 ans à 9,2 M$/an il y a deux semaines, et qu’il réclame maintenant 10 M$... aisse un goût amer.