Simona Xhekaj : la vraie architecte du chaos au camp du CH

Simona Xhekaj : la vraie architecte du chaos au camp du CH

Par André Soueidan le 2025-09-11

Personne ne l’a vue arriver. Personne ne l’avait mise sur la liste des architectes du chaos.

Pourtant, dans les coulisses du camp des recrues du Canadien, pendant que tous les regards étaient tournés vers Roy, Beck et Hutson, une mère tirait les ficelles de l’ombre : Simona Xhekaj.

Son fils Florian est arrivé à Brossard avec 220 livres de détermination.

Quinze de plus que l’année dernière. Quinze livres de muscle, de rage tranquille, de confiance injectée au petit déjeuner, cuisinée maison par Simona.

C’est pas une joke : ce gars-là est passé de prospect tardif à bulldozer potentiel.

Et si tu lui demandes ce qui a changé? Il te parle pas d’un nutritionniste, ni d’un entraîneur de la LNH.

Il te parle de sa mère.

« Je suis maintenant à 220 livres, a-t-il dit aux journalistes. Ma mère m’a bien nourri. Je me sens super bien. Je crois que 220 livres est un bon poids pour jouer dans la LNH. »

BOOM.

C’est pas un cliché marketing. C’est pas une ligne apprise par cœur.

C’est le reflet d’un été passé entre les arénas de l’Ontario et Brossard, entre des entraînements avec son frère Arber et des assiettes bien remplies, faites avec amour mais surtout avec un objectif clair : foutre le bordel dans la hiérarchie du CH.

Et bordel, il y parvient.

Florian Xhekaj, c’est plus le kid timide du dernier camp.

« J’étais plus timide et nerveux l’année passée. Je disputais mon premier match préparatoire. Maintenant, je suis confiant. Je sais que je pourrai pratiquer mon style. »

Son style? Celui que son frère Arber a introduit dans la Ligue avec des mises en échec qui font trembler les bandes.

Et Florian, avec 220 livres et une démarche d’homme prêt à casser des côtes, veut faire plus que copier son frère.

Il veut imposer sa propre version. Une version cuisinée à la maison, garnie de potée, de rigueur, et d’amour musclé.

Le plan de Simona a toujours été clair. Ce n’est pas une mère comme les autres.

En décembre 2024, elle faisait déjà jaser sur Instagram avec une “sweaty selfie” virale, torse en sueur, muscles apparents, avec cette phrase :

« N’oubliez pas que votre cœur est un muscle lui aussi. »

Pas une joke.

Pendant que certains parents posent sur la plage ou partagent des photos de chaises longues, Simona partageait des messages de feu :

« Si tu ne viens pas d’une famille en santé, assure-toi qu’une famille en santé parte de toi. »

C’est exactement ce qu’elle a fait.

Et maintenant, la famille Xhekaj, c’est un problème pour Martin St-Louis.

Parce que ce qu’on avait comme certitude ... que Joshua Roy serait le prochain Québécois à percer ... s’effondre à vitesse grand V.

Florian s’est imposé physiquement. Et pas juste ça : il se bat pour une place. Il vise pas Laval. Il vise le Centre Bell.

« Mon objectif en ce moment, c’est de faire l’équipe. Sinon, ce sera d’être le premier rappelé. J’ai juste hâte de montrer ce que je sais faire. »

Pas de faux-semblant. Pas de modestie inutile.

Le gars débarque avec une confiance brute, assumée.

Et contrairement à d’autres qui tentent de briller par des phrases toutes faites ou des photos à la plage, lui parle avec son poids, ses jambes de tronc d’arbre, et la vitesse qu’il a conservée malgré la masse.

Et oui, il a conservé sa vitesse.

Tu veux un gars qui peut frapper, tenir tête en coin de patinoire, mais qui peut aussi suivre le rythme d’un match NHL? T’as Florian.

Mais tu n’as pas Florian sans Simona.

C’est là que le chaos s’installe.

Parce que la bataille des postes à l’attaque était déjà un casse-tête.

Avec Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Dach, Laine, Demidov, Anderson, Evans, Gallagher, Newhook, Bolduc, Veleno, Kapanen… la porte est déjà presque fermée.

Et tu veux rajouter à ça Roy, Beck, Blais, ?

Maintenant, rajoute Florian Xhekaj.

Et là, c’est pas juste un nom. C’est un message.

Un message venu de la cuisine de Simona, confirmé par le test de poids à Brossard.

Florian est prêt. Il est prêt à faire mal, à brasser, à prendre une place. Peu importe qui doit sortir.

Les entraîneurs du Rocket, comme Martin Laperrière, l’ont vu venir.

« C’est un des joueurs chez qui j’ai constaté une prise de masse… il va avoir plus de force. »

Son agent le dit aussi. Il s’est entraîné chaque jour possible. Il n’a rien laissé au hasard.

Et surtout : il ne parle pas trop. Il agit.

C’est pas lui qui poste des stories.

C’est pas lui qui tente de se vendre. C’est pas lui qui cherche une entrevue.

Il sait que sa mère a déjà fait tout le speech pour lui.

Que son corps parle fort. Que son style se fera entendre dans les bandes du Centre Bell.

Et ça, ça fait peur à tout le monde. Surtout à ceux qui pensaient être “les suivants”.

Roy? Il est plus offensif. Mais est-il aussi imposant?

Beck? Il est intelligent. Mais est-il prêt à encaisser une charge de 220 livres?

Blais? Il a un contrat. Mais n’a pas la puissance brute de Xhekaj.

Florian n’est peut-être pas celui que les analystes avaient encerclé en rouge.

Mais c’est maintenant celui que les vétérans surveillent du coin de l’œil.

Et tout ça, grâce à la popote de maman.

Simona Xhekaj n’a pas besoin de micro.

Elle n’a pas besoin de répondre aux médias. Elle n’a pas besoin d’être au camp.

Elle est “on duty” au garage, comme elle l’écrivait fièrement dans un vieux post Instagram, mais elle regarde les matchs en rediffusion, fière de son “député”.

Elle est l’architecte discrète d’un bouleversement majeur dans l’alignement du Canadien.

Une mère qui a décidé de ne pas laisser son fils être “un autre projet à long terme”.

Elle l’a préparé. Sculpté. Armé.

Et maintenant, Florian Xhekaj est là. Prêt à faire sauter le plan.

La dernière fois qu’une mère a changé le destin d’un joueur dans la LNH?

Jamais comme ça. Pas à ce point.

Simona Xhekaj, c’est pas juste une maman. C’est une révolution silencieuse.

Et Florian, c’est son arme.

AMEN