Le 9 juillet 2025, Alexander Romanov ne s’est pas contenté d’un commentaire banal. Il a allumé une mèche. Et sur Long Island, la détonation se fait encore entendre.
« Je n’étais pas content du tout du départ de Noah (Dobson). C’est mon ami canadien. On formait une paire, on avait une belle chimie sur la glace et en dehors. » a affirmé Alexander Romanov, au média russe Championat.
Des propos simples, humains. Mais dans un marché aussi instable que celui des Islanders, ils ont fait l’effet d’une gifle.
Car ces mots, en surface anodins, pointent en réalité vers un malaise plus profond : celui du vestiaire, de la gestion interne… et surtout de la relation glaciale entre Patrick Roy et Noah Dobson.
Depuis l’arrivée de Roy derrière le banc, les rumeurs de frictions avec Dobson circulaient dans les coulisses. Plusieurs observateurs notaient une baisse de confiance, un temps de glace irrégulier, et une communication tendue.
L’échange vers Montréal avait l’air précipité. Maintenant, la sortie de Romanov confirme ce que tout le monde soupçonnait déjà : Dobson n’a pas quitté les Islanders pour des raisons stratégiques. Il a été largué.
Romanov n’était pas supposé parler. Et il l’a fait.
Les propos du défenseur russe n’avaient pas été approuvés par les relations publiques des Islanders. Ce n’était pas une entrevue contrôlée.
C’était une conversation à Moscou, dans un contexte détendu, entre deux phrases sur les écureuils de Long Island et la douceur de l’air.
Mais en glissant ces mots sur Dobson, Romanov a ouvert une brèche dans la façade très polie que Mathieu Darche et Patrick Roy tentent de maintenir depuis le repêchage.
C’est que cette transaction, Dobson contre les choix 16, 17 et Heineman, est encore fraîche. Elle est encore incomprise. Et elle n’a pas encore été digérée par les partisans.
Romanov, sans le vouloir, a remis une couche de doute sur le leadership du duo Darche-Roy.
Depuis le début de l’été, Patrick Roy joue la carte du silence. Il laisse Darche répondre aux questions difficiles. Il garde ses états d’âme pour les coulisses.
Mais la sortie de Romanov le force à sortir de l’ombre, car les journalistes new-yorkais, déjà sur sa trace depuis l’élimination, le tiennent désormais directement responsable du départ de Dobson.
L’échange a eu lieu quelques semaines après une autre scène tendue à l’interne, captée brièvement par les caméras lors d’un match contre les Devils.
On y voyait Roy hausser le ton avec Dobson sur le banc, alors que ce dernier secouait la tête. Le malaise était visible. La chimie brisée.
Mais jamais, jusqu’à cette entrevue avec Romanov, personne dans l’organisation n’avait osé mettre des mots sur ce divorce latent. Maintenant que c’est fait, la version officielle, un échange strictement basé sur la « valeur marchande », ne tient plus.
Romanov a mis Patrick Roy à nu. Sans le vouloir. Mais de façon brutale.
Ce n’est pas tout. Car si Patrick Roy encaisse le blâme sportif de la rupture, Mathieu Darche, lui, porte le poids de la transaction.
Et depuis que Romanov a parlé, ce poids est encore plus lourd.
Darche avait déjà été critiqué pour avoir « donné » Dobson. Il avait été hué par une partie du public au repêchage, avant que la sélection d’Eklund et Aitcheson n’apaise (temporairement) la tempête.
Mais voilà que l’on apprend que même les coéquipiers de Dobson, même ceux qui viennent de signer pour huit ans! — n’étaient pas d’accord avec cette décision.
Ce n’est plus une question d’analyse froide. C’est une crise de vestiaire. Et ça, pour un DG, c’est mille fois plus difficile à réparer.
Car si Romanov, un joueur respecté et désormais bien établi chez les Islanders, se permet une sortie aussi franche… c’est qu’il n’est pas le seul à penser ainsi.
Dans un vestiaire, ce genre de déclaration ne sort jamais de nulle part.
Darche doit maintenant éteindre un feu qui brûle de l’intérieur.
Mais au-delà de l’émotion, la sortie publique de Romanov a mis le feu aux poudres dans l’organisation des Islanders. Et ce n’est pas anodin.
Parce que Romanov n’est pas n’importe qui dans le vestiaire. Il vient de signer un contrat de 8 ans à 6,25 M$ par saison. Il fait désormais partie du noyau dur. Et quand un joueur de cette trempe critique publiquement une décision du DG, même indirectement, le message passe. Il résonne.
À Long Island, plusieurs observateurs se demandent si Romanov n’a pas franchi une ligne invisible. Celle qu’on ne doit pas traverser dans l’ère post-Lou Lamoriello.
Avec Lou, jamais un tel commentaire ne serait sorti. On aurait réglé ça à huis clos. Mais avec Mathieu Darche et Patrick Roy, le ton est plus permissif. Du moins, il l’était jusqu’à cette sortie.
Parce que Roy, justement, ne l’a pas digérée.
Selon nos sources, le nouvel entraîneur-chef n’a pas du tout apprécié que Romanov parle aussi librement de l’échange de Dobson. D’autant plus que Dobson aurait quitté New York justement en raison de tensions avec… Patrick Roy.
Les rumeurs allaient bon train depuis le printemps. Dobson n’aurait pas accepté le ton de Roy. Il n’aurait pas apprécié certaines critiques publiques, ni son temps de jeu en avantage numérique sous la direction du nouveau coach. Des échanges musclés auraient eu lieu, et Darche se serait rapidement rangé derrière son entraîneur.
Résultat? Dobson a été sacrifié. Envoyé à Montréal pour repartir sur une nouvelle base. Et voilà que son ancien partenaire de jeu vient rouvrir la plaie publiquement. Un affront, selon plusieurs dans l’organisation. Et une source directe de tension avec Roy.
IIl y a des choses qu’on garde à l’interne. Alex le sait. Il a parlé avec son cœur, mais il a aussi mis son coach dans une position inconfortable.
Pour Roy, qui tente déjà d’imposer sa vision et de changer la culture du vestiaire, cette sortie arrive au pire moment.
Elle relance les débats sur le leadership au sein de l’équipe. Elle sème le doute sur la cohésion du groupe. Et surtout, elle expose des fissures dans la relation entre le coach et certains joueurs.
Darche, lui, se retrouve au centre de la tempête.
Romanov aurait pu gérer sa frustration en privé. Il a choisi les projecteurs russes. Et dans l’univers hyper contrôlé de la LNH, c’est un acte de défiance.
« Je voulais rester avec les Islanders et me battre pour la Coupe Stanley. » a-t-il dit. Mais derrière cette déclaration se cache un message plus subtil : Je n’aurais pas échangé Dobson.
Et ce message, Roy l’a entendu. Fort et clair.
Dans les coulisses, on parle déjà d’un “entretien privé” entre Roy et Romanov avant le début du camp. Un tête-à-tête nécessaire pour apaiser les tensions… ou pour redéfinir les lignes.
Parce qu’à New York, tout le monde sent que l’équilibre est fragile. Et ce genre de déclaration, même remplie d’émotion sincère, peut avoir des répercussions bien réelles.
Reste maintenant à voir si Romanov parviendra à transformer cette pression en motivation. Car sans Dobson, il devra assumer un rôle encore plus grand, encore plus exposé. Et Roy ne lui fera pas de cadeau.
Ce repêchage 2025 devait être celui de la reconstruction 2.0 pour les Islanders. Une page tournée. Une nouvelle ère. Mais avec un simple commentaire dans un média russe, Alexander Romanov a ramené l’organisation en plein cœur de la controverse.
À Long Island, le feu est pris. Et ça sent déjà le brûlé.