Steve Yzerman place Martin St-Louis dans l'eau chaude

Steve Yzerman place Martin St-Louis dans l'eau chaude

Par David Garel le 2025-02-22

Quand Martin St-Louis a déclaré hier : « J’étais le bâton d’épicerie », il a frappé l’imaginaire du monde du hockey.

Avec cette image colorée, il a tenté de raconter son rôle ingrat lors des Jeux olympiques de 2014, où il a été réduit à un simple figurant par Mike Babcock.

Pourtant, derrière cette déclaration bien calculée, une réalité bien plus amère refait surface : St-Louis est en train de réécrire l’histoire, effaçant au passage son orgueil blessé, sa frustration publique et le conflit explosif qu’il a entretenu avec Steve Yzerman.

Revenons aux faits. En 2014, Steve Yzerman, alors directeur général d’Équipe Canada et du Lightning de Tampa Bay, a choisi d’ignorer St-Louis dans la sélection initiale des joueurs olympiques. 

Un rejet brutal, alors que St-Louis était le capitaine du Lightning et encore un attaquant dominant à 38 ans. Mais la décision d’Yzerman était claire : il ne croyait pas que St-Louis s’intégrerait bien dans l’équipe, préférant des joueurs plus jeunes et polyvalents.

Le coup de théâtre est arrivé quand Steven Stamkos s’est blessé, obligeant Yzerman à appeler St-Louis en catastrophe. 

Un choix par défaut, un affront pour un joueur de sa trempe. La blessure de son coéquipier lui a ouvert la porte, mais St-Louis savait que son rôle serait réduit à celui d’un remplaçant de luxe.

Et il n’a pas accepté. Il a fait la baboune, avant, pendant et après

Tout le monde se souvient de son attitude. Avant le tournoi, il a exprimé une déception visible en conférence de presse. 

Pendant le tournoi, il a boudé ouvertement son temps de jeu réduit, et après les Jeux, il n’a même pas pris le temps de masquer son amertume.

Son comportement a même été critiqué par ses coéquipiers et certains journalistes de l’époque. Il était perçu comme un joueur qui ne pouvait pas accepter un rôle secondaire, même dans une équipe qui visait l’or olympique. Son ego était trop gros pour rester dans l’ombre.

Mais là où St-Louis a montré son vrai visage, c’est après son retour à Tampa Bay. Car il sentait une trahison qu’il n’a jamais pardonnée

Le mépris qu’il ressentait pour Yzerman était profond. Le capitaine du Lightning ne pouvait tout simplement plus jouer pour lui. 

Quelques semaines après son retour des Jeux olympiques, il a demandé un échange. Il ne voulait plus porter les couleurs du Lightning tant que Steve Yzerman était en poste.

Le DG du Lightning n’a eu d’autre choix que de le céder aux Rangers de New York, mettant fin à une des plus grandes carrières de l’histoire du club sur une note de discorde.

Et pourtant, aujourd’hui, Martin St-Louis tente de nous faire croire qu’il a accepté ce rôle avec humilité et grandeur.

« J’étais ce joueur qu’on place au milieu du banc, entre les attaquants et les défenseurs, sans jamais vraiment l’envoyer sur la glace », a expliqué Martin St-Louis devant la presse montréalaise, tentant de donner une nouvelle lecture à son rôle aux Jeux olympiques de 2014.

« C’est difficile à accepter quand tu es un compétiteur, mais j’ai choisi de ne pas faire passer mon ego avant l’équipe. Même si je ne jouais pas, j’encourageais les gars, parce que c’est toujours plus grand que toi. »

Avec cette métaphore du bâton d’épicerie, St-Louis s’est présenté comme un leader silencieux, prêt à mettre son orgueil de côté pour le bien du groupe.

Mais ceux qui se souviennent de cette époque savent qu’il n’en a pas toujours été ainsi.

Ce qui choque dans la sortie de St-Louis, ce n’est pas seulement le fait qu’il tente de minimiser son orgueil d’autrefois.

C’est la volonté claire de se donner le beau rôle, de masquer la réalité derrière une fausse sagesse acquise avec le temps.

Dire qu’il a encouragé les gars? Peut-être. Mais tout le monde sait qu’il faisait la baboune en même temps. Dire qu’il a accepté son rôle avec humilité? Personne ne le croit. L’histoire parle d’elle-même.

Aujourd’hui, en tant qu’entraîneur-chef du Canadien de Montréal, il essaie de réécrire son passé, mais la planète hockey n’oublie pas.

Ce que cette déclaration vient raviver, c’est l’immense fossé qui sépare encore aujourd’hui St-Louis et Yzerman. Le coach du CH a peut-être tourné la page en public, mais il est clair que le ressentiment bouillonne encore en lui.

Chaque match contre Detroit est une bataille personnelle, chaque défaite des Red Wings est une satisfaction silencieuse. Il n’y a pas que la fierté sportive en jeu. Il y a une vengeance qui mijote depuis dix ans.

St-Louis a tenté de réécrire le passé. Mais comme on dit au Québec..."Je me souviens"...