Stress au 2e étage: Lane Hutson n'a pas apprécié les propos de Jeff Gorton

Stress au 2e étage: Lane Hutson n'a pas apprécié les propos de Jeff Gorton

Par David Garel le 2025-07-24

Le soleil brille sur Montréal, les piscines débordent, les terrasses sont pleines… mais à l’intérieur des bureaux du Centre Bell, c’est la tempête.

Et une question brûle toutes les lèvres au 2e étage : pourquoi Lane Hutson n’est-il toujours pas signé?

Il aurait pu l’être. Il aurait dû l’être. Mais s’il ne l’est pas aujourd’hui, c’est parce que le clan Hutson ne veut rien savoir d’un rabais maison.

C’est l’heure des vérités. Et pour Kent Hughes, elles font mal.

Selon plusieurs sources, Kent Hughes aurait offert un contrat de 8 ans à Lane Hutson, à hauteur de 9 millions de dollars par année.

Une offre généreuse? Peut-être. Mais pour Sean Coffey, l’agent du prodige américain, c’est une insulte polie.

Parce que dans la tête du clan Hutson, 9 M$, c’est le prix de l’attachement. Pas le prix du talent. Et ils le disent haut et fort : pas question de suivre la “hiérarchie salariale” du Canadien. Pas question de signer en dessous de sa valeur juste pour faire plaisir à la direction.

C’est le message brutal envoyé à Kent Hughes : “merci, mais non merci.”

Ironiquement, c’est Kent Hughes lui-même qui a peut-être déclenché cette escalade. Le DG du CH pensait bien faire en acquérant Noah Dobson à gros prix, avant de le signer à 9,5 M$ par année pour 8 ans.

Dans l’esprit d’Hughes, cette signature était censée établir la hiérarchie. Un défenseur étoile, établi, droitier, âgé de 25 ans. Le message était clair : voilà le plafond.

Mais dans l’esprit de Sean Coffey, c’est l’inverse qui s’est produit. Si Noah Dobson vaut 9,5 millions, comment justifier qu’un joueur générationnel comme Lane Hutson, qui est comparé à Cale Makar par plusieurs, gagne moins?

C’est une claque en plein visage.

Une provocation.

Un test.

Et pour Sean Coffey, la réponse est non.

Le clan Hutson ne vit pas dans une bulle. Il regarde ce qui se passe ailleurs dans la LNH.

Et ce qu’il voit, c’est un marché en délire complet.

Evan Bouchard a signé pour 4 ans à 10,5 M$ par année avec les Oilers. Oui, 10,5 M$… pour un défenseur qui est encore critiqué pour ses faiblesses défensives.

Alexander Romanov, un défenseur défensif de deuxième paire, a signé pour 8 ans et 50 M$, soit 6,25 M$ par année.

Adrian Kempe, dont le contrat se termine en 2026, réclamerait maintenant 10 M$ par saison.

Jason Robertson vise entre 11 et 12 M$ par année à Dallas.

Et le plus inquiétant pour Montréal : Kirill Kaprizov serait sur le point de signer un contrat record de 8 ans à 15 M$ par saison avec le Wild du Minnesota.

Kaprizov, comme Hutson, avait signé un premier contrat à court terme (5 ans à 9 M$ en 2021), dans le but clair de casser la baraque plus tard. Et cette stratégie a porté fruit.

Sean Coffey est en train d’implanter la même vision avec Lane Hutson.

Ce que peu de gens savent, c’est que cette saison est la dernière où Kent Hughes peut offrir un contrat de 8 ans à Lane Hutson.

Selon les règles de la convention collective actuelle, à partir de l’année suivante, les jeunes joueurs comme Hutson ne pourront plus signer que des contrats de 7 ans maximum, sauf circonstances exceptionnelles.

C’est maintenant ou jamais.

Mais pour Sean Coffey, un contrat de 8 ans, ça commence à 10 M$… au minimum.

Et si Hughes refuse, Coffey attendra patiemment la fin du contrat d’entrée, et ira frapper encore plus fort à l'été 2026 alors que son client sera agent libre avec restriction.

Dans le dernier épisode de son Sick Podcast, le journaliste Tony Marinaro a été cinglant :

« La dernière chose que tu veux, c’est de jouer avec les sentiments d’une star. »

Et c’est exactement ce que Kent Hughes est en train de faire.

Marinaro ne dit pas que la relation est brisée, mais il s’inquiète. Comme plusieurs autres observateurs. Parce que dans un marché aussi émotionnel que Montréal, le moindre accroc dans la relation entre une vedette et l’organisation peut laisser des séquelles irréparables.

Habituellement, c’est Kent Hughes qui s’occupe des contrats. Jeff Gorton, lui, gère les transactions, les embauches, la vision d’ensemble.

Mais dans ce dossier, Gorton a pris la parole publiquement. Et ses propos visaient clairement Sean Coffey, sans le nommer :

« Les agents, ils aiment ça, les pourcentages. Le pourcentage, le pourcentage, le pourcentage. Mais ils ne sont pas dans le vestiaire. Ils ne comprennent pas ce que ça fait quand un joueur moins bon revient dans la pièce en gagnant beaucoup plus qu’un autre. Ça devient réel. »

Mais en même temps, cette sortie démontre à quel point la pression est immense… et que Kent Hughes commence à perdre le contrôle.

Sean Coffey, c’est un avocat de formation. Un stratège. Un négociateur redouté dans le milieu. Il connaît la valeur du timing, des comparables, et du rapport de force.

Et pour lui, accepter un rabais maison, c’est envoyer le mauvais message à tous les autres clients, présents et futurs.

Coffey sait très bien que Lane Hutson est le défenseur le plus électrisant à Montréal depuis Andrei Markov… voire P.K. Subban.

Il a aussi vu comment Montréal a traité Subban après son contrat record. Il sait que les émotions peuvent virer au vinaigre si les choses tournent mal.

Il n’y aura pas de rabais. Pas maintenant. Pas jamais.

Une autre possibilité qui circule dans les coulisses : un contrat de transition, aussi appelé “bridge deal”.

Cela permettrait au CH de signer Hutson pour 2 ou 3 ans, à un salaire plus raisonnable, avant de renégocier plus tard.

Mais c’est jouer avec le feu.

Parce que si Hutson explose dans les deux prochaines saisons, comme tout le monde l’anticipe, le prix va doubler. On parle déjà de 11 à 12 millions par année à ce moment-là. Sinon plus...

Et dans un marché comme Montréal, où les joueurs vedettes attirent toute l’attention médiatique, ce type de pression pourrait être étouffante.

Il faut dire les choses franchement.

Si Hutson avait accepté un rabais maison, il serait déjà signé.

Si Sean Coffey voulait sécuriser un contrat long terme en bas de 10 M$, ce serait chose faite.

Si les relations étaient fluides, Jeff Gorton ne serait pas intervenu publiquement.

Il y a donc tous les signes d’une négociation difficile, froide, tendue… voire enlisée.

Et plus le temps passe, plus le scénario d’un camp d’entraînement sans contrat signé devient réaliste.

La vérité, c’est que le CH a rarement eu un joueur comme Lane Hutson dans ses rangs.

Et au lieu de capitaliser sur cette opportunité historique pour bâtir autour de lui, l’organisation est en train de s’autodétruire à coups de principe de hiérarchie salariale.

Nous sommes le 24 juillet. L’été avance. L'été passe à la vitesse de l'éclair. Et Lane Hutson n’est toujours pas signé.

Les fans s’inquiètent.

Les journalistes posent des questions.

Sean Coffey attend.

Et Kent Hughes, malgré toute sa stratégie, son calcul, sa volonté de bâtir un modèle économique stable, est en train de perdre la bataille médiatique… et peut-être la guerre.

Il n’y a qu’une vérité en ce moment : si Lane Hutson n’est pas signé, c’est parce qu’il ne veut pas être donner un rabais "cheap" à ses dirigeants.

Et pour un joueur générationnel, c’est un droit légitime.

Mais pour le Canadien de Montréal, c’est peut-être le début d’une crise dont on ne mesure pas encore l’ampleur.