Catastrophe. Il n'y a pas d'autre mot pour décrire ce qui vient de se passer au Colorado. L'Avalanche vient de vivre l'élimination la plus humiliante de son histoire récente, et le blâme se dirige désormais tout droit vers un homme : Chris MacFarland, le directeur général.
Lorsqu'on regarde la défaite du match numéro sept contre les Stars de Dallas, ce n'est pas seulement la chute d'une équipe qui avait des aspirations à la Coupe Stanley qu'on observe, mais bien la fin d'un cycle, et peut-être même la fin d'une ère. Et tout cela aurait pu être évité.
Le point tournant? L'échange impardonnable de Mikko Rantanen, qui a marqué un tour du chapeau pour éliminer son ancienne équipe:
Oui, vous avez bien lu. Rantanen, le grand finlandais de puissance, le compagnon de toujours de Nathan MacKinnon, a été échappé pour des miettes.
MacFarland n'a pas trouvé de terrain d'entente avec l'agent du joueur et a décidé de tirer la plug plutôt que de prendre le risque de le voir partir sans retour.
Une décision de panique. Une décision qui a coûteuse. À peine quelques mois plus tard, Rantanen venait hanter son ancienne équipe en complétant un tour du chapeau en troisième période pour éliminer l'Avalanche.
Ce n'était pas simplement un joueur qui marquait contre son ancien club. C'était un message. Rantanen a été échangé comme une pièce remplaçabl en Martin Necas, et il a répondu comme un joueur élite qu'on n'aurait jamais dû laisser partir.
Et ce n'est pas tout. L'échange de Calum Ritchie et d'un choix de premier tour pour seulement 26 matchs de Brock Nelson frise le ridicule.
Nelson, bien qu'efficace en saison régulière, n'a rien apporté de transcendant en séries. Ritchie, lui, était considéré comme un espoir de premier plan, un centre complet et intelligent, parfait pour l'après-MacKinnon.
C'est un gaspillage monumental d'actifs. Et là où cela fait le plus mal, c'est que ce package aurait pu être utilisé autrement.
Car la réalité, c'est que Sidney Crosby était à portée de main.
Le numéro 87, qui envisage sérieusement de quitter Pittsburgh après le congédiement de Mike Sullivan, aurait pu être tenté par un retour aux sources au Colorado pour jouer avec son bon ami MacKinnon.
L'Avalanche avait les atouts : un premier choix, Ritchie, un noyau solide. Mais tout a été sacrifié pour un Brock Nelson éphémère.
Le résultat? Le Canadien de Montréal se retrouve aujourd'hui avec un boulevard devant lui. Kent Hughes n'a pas fait de gaffe. Il a conservé ses choix, ses espoirs, sa marge salariale. Il est maintenant en tête de liste pour signer Sidney Crosby cet été.
Le CH a plus d'argent disponible, plus de jeunes talents, plus de flexibilité. Et il a aussi ce que Colorado n'a plus : une vision à long terme.
Rantanen était le coeur offensif de l'Avalanche avec MacKinnon, la véritable menace de la première vague. MacFarland, en le laissant partir, a brisé l'équilibre de son alignement. En échange, il s'est retrouvé avec un joueur de location, un groupe d'attaquants essoufflés, et une défensive qui a croulé sous la pression.
Et maintenant? L'équipe est vieillissante, la masse salariale est étouffée, et les fans sont en colère. Le Colorado n'est plus un aspirant à la coupe. C'est une équipe qui s'est auto-sabotée.
Ce printemps devait être celui de la rédemption. Ce fut plutôt celui du naufrage. Et pendant ce temps, Mikko Rantanen, le joueur que MacFarland a déclaré "remplaçable", danse en deuxième ronde. Pendant que Crosby cherche une nouvelle maison. Pendant que Kent Hughes prépare son discours pour convaincre les Penguins... et la légende..
Au Colorado, la fenêtre de la Coupe Stanley vient peut-être de se refermer. Et c'est un directeur général qui va devoir vivre longtemps avec ce régret horrible : celui d'avoir tout misé, et tout perdu.
Ce que cette débâcle du Colorado vient d’ouvrir, ce n’est pas seulement une plaie béante dans le cœur de Nathan MacKinnon : c’est une autoroute dégagée, lumineuse, grand ouverte, pour Kent Hughes et le Canadien de Montréal. Un corridor parfait vers Sidney Crosby.
Car pendant que Chris MacFarland dilapidait son futur pour Brock Nelson et Charlie Coyle, Kent Hughes, lui, a conservé ses choix, empilé les espoirs, géré sa masse salariale avec une discipline de moine… et surtout, il a gardé sa crédibilité.
Il ne s’est pas laissé emporter par l’urgence. Il n’a pas tenté de rapiécer son alignement avec des vétérans usés à coups de transactions désespérées. Il a respecté le rythme de sa reconstruction. Et maintenant, alors que la tempête fait rage à Denver, c’est lui qui est au sec, en pleine possession de ses moyens.
Le lien entre Sidney Crosby et Montréal, on le connaît. L’admiration pour la ville. Les témoignages de Louis Domingue, son ancien coéquipier, qui jure que Crosby serait tellement heureux au Québec.
Les affirmations de Dany Dubé qui envoient la légende à Montréal. Les rumeurs persistantes. Et maintenant, il y a cette conjoncture unique : un club avec de l’argent, de l’espace, de la jeunesse, et la possibilité de convaincre le meilleur joueur de sa génération de venir clore sa carrière au pays.
Le Canadien peut dire à Crosby :
« Viens ici. Tu seras la figure emblématique d’une renaissance. Tu seras entouré. Tu seras aimé. Et tu auras une vraie chance. »
Parce qu’avec Michael Hage et tous les choix de 1ère ronde, on n’est plus dans la fiction. On est dans le réel.
Et surtout, Hughes peut lui offrir ce que le Colorado ne peut plus : un futur. Un projet. Une stabilité.
Parce que soyons clairs : ce que MacFarland vient de faire, c’est hypothéquer l’héritage de son noyau. Il a transformé un rêve de dynastie en scénario de démolition.
Et s’il y avait encore un doute, il suffit d’écouter MacKinnon :
« Je ne sais pas ce qu'on va faire » Ce n’est pas un capitaine qui parle d’avenir. C’est un guerrier en pleine désillusion. Et dans ce vide, Crosby pourrait décider que le temps est venu de rentrer à la maison… au Québec.
Le Colorado, en s'effondrant dans les derniers instants du match 7, vient de s’exclure de la course à Sidney Crosby. Leur DG a gaspillé ses meilleurs atouts. Leur avenir est en miettes. Le vestiaire est sous le choc. Et pendant ce temps, le Canadien de Montréal est plus prêt que jamais.
Prêt à séduire Sidney Crosby.
Prêt à transformer sa reconstruction en conquête.
Prêt à faire ce que Chris MacFarland n’a pas eu le courage de faire.
Parce que dans le sport, il y a ceux qui rêvent. Et ceux qui préparent le terrain. Kent Hughes, lui, a planté chaque graine, arrosé chaque pousse, et il est sur le point de récolter le plus grand coup de sa carrière.
Sidney Crosby à Montréal?
C’est plus que probable.
C’est devenu inévitable.