Surprise à Brossard: Joe Veleno envoie un message à Kent Hughes

Surprise à Brossard: Joe Veleno envoie un message à Kent Hughes

Par Marc-André Dubois le 2025-06-30

Il portait encore le chandail des Blackhawks. Mais c’est à Brossard, au cœur du temple d’entraînement du Canadien de Montréal, que Joe Veleno a choisi de réapparaître.

Et dès cet instant, l’atmosphère a basculé. Les rumeurs estivales ont laissé place à la rumeur brûlante d’un flirt inattendu : Joe Veleno, libre comme l’air, serait-il en train d’envoyer un message à Kent Hughes?

Tout dans cette scène avait des allures de provocation douce. Veleno, sur la glace avec Nick Suzuki, Alexandre Carrier et surtout… Ivan Demidov, le joyau russe du CH.

À quelques heures seulement du début officiel du camp de perfectionnement, l’image a fait le tour du vestiaire et des réseaux. Car il ne s’agissait pas d’une simple session privée. C’était clairement calculé de la part de Veleno.

Un Québécois, centre naturel, ancien choix de première ronde, désormais joueur autonome sans compensation.

Le genre de profil qui, dans un été tendu comme celui-ci, attire forcément l’attention d’un Kent Hughes à la recherche de profondeur et de solutions à rabais.

Joe Veleno a tout connu. L’hyper-médiatisation précoce. La pression d’un statut exceptionnel dans la LHJMQ. Le repêchage au premier tour. Les attentes démesurées à Detroit. Et, lentement, la chute vers l’oubli.

À 25 ans, il a déjà été racheté et balancé comme un vulgaire déchet.

Sa dernière saison est loin d’être glorieuse. Seulement 10 points en 56 matchs avec les Red Wings avant d’être largué à Chicago à la date limite des transactions.

Puis, un léger sursaut : 7 points en 18 matchs avec les Hawks. Rien d’exceptionnel, mais assez pour montrer qu’il n’était pas encore complètement brûlé.

Un joueur de fond d’alignement? Peut-être. Un centre défensif efficace? Possiblement. Mais surtout, un espoir déchu au fond du trou. Et ça, Martin St-Louis sait exactement quoi faire avec ce genre de joueur.

Tout a commencé dans l’ombre d’un échange anodin. Le Kraken de Seattle, visiblement en quête de flexibilité salariale, décide d’envoyer l’attaquant Andre Burakovsky aux Blackhawks de Chicago.

À peine quelques jours après la transaction, Seattle annonce son intention de racheter le contrat de Veleno.

Le message est clair. Veleno n’était qu’une pièce comptable dans une manœuvre de libérer de la masse salariale.

Lorsque le Kraken a racheté son contrat, tout est allé très vite. À 2,275 millions par an pour encore une saison, Veleno n’était pas dans les plans d’un Kraken congestionné au centre.

L’équipe venait d’acquérir Frédérick Gaudreau. Elle avait déjà Matty Beniers, Shane Wright, Chandler Stephenson, Jared McCann. Pas de place pour un centre de quatrième trio incapable de gagner ses mises en jeu et affichant un différentiel de -14.

Le rachat est tombé comme une sentence. Seattle voulait juste libérer de la masse salariale et le faire proprement.

Soudainement, tout le monde peut l'avoir pour des peanuts. Un contrat au minimum LNH. Un contrat à deux volets. Un essai professionnel.

Et devinez quoi? Montréal était le premier arrêt.

Né à Kirkland, élevé à Montréal, Joe Veleno n’a jamais vraiment quitté l’imaginaire québécois. Il représentait l’espoir d’un Québécois vedette en devenir, un joueur d’impact, un leader.

Sa chute a été brutale, mais son retour, même symbolique, sur la glace de Brossard rallume une flamme. Celle du “et si?”.

Et si le Canadien lui tendait la main? Et si, pour une fois, un joueur québécois en déroute obtenait une seconde chance à la maison?

Il mesure 6 pieds 1, pèse 201 livres. Ce n’est pas un monstre, mais ce n’est pas un poids plume non plus. Il a disputé 306 matchs dans la LNH. Ce n’est pas rien. Il sait comment survivre dans cette ligue. Il n’est peut-être pas ce qu’il aurait pu devenir, mais il reste un joueur utilisable et disponible pour presque rien.

Appeler ça un “plan C” serait trop généreux. Kent Hughes le sait, Veleno ne vient pas sauver la saison. Il ne remplacera pas Kirby Dach. Il ne fera pas oublier Christian Dvorak. Il ne comblera pas l’absence d’un véritable centre top-6 derrière Suzuki.

Mais il peut être un plombier de luxe. Un centre de quatrième trio avec expérience. Un remplaçant d’urgence. Un joueur motivé à se battre pour sa survie dans la LNH ou pour aller à Laval, la meilleure organisation de toute la ligue américaine.

Et ça, dans un été où le Canadien court après tous les centres disponibles, c’est une bouée de secours qui ne coûte presque rien.

Un contrat à deux volets? Il l’accepterait probablement. Un essai au camp? Il le signerait les yeux fermés si personne ne l'approche d'ici septembre. 

Les vétérans présents sur la glace n’ont pas réagi négativement. Suzuki l’a salué. Carrier a patiné à ses côtés. Demidov, lui, semblait tout simplement heureux de pouvoir s’entraîner.

Mais dans les coulisses, certains se posent des questions. Pourquoi Veleno? Pourquoi maintenant? 

Il n’y a pas eu de déclaration officielle. Pas de communiqué. Pas de mise au point. Ce silence, dans le langage du hockey, crée de la fumée. Et plusieurs sources indiquent que le nom de Veleno a bel et bien été évoqué dans les réunions internes du Canadien.

Pas comme priorité. Mais comme possibilité de plan Z.

Ce serait un pari. Pas seulement sur un joueur, mais sur une idée. Celle qu’un Québécois puisse renaître à Montréal. Celle qu’un ancien espoir déchu puisse rebondir dans l’environnement le plus médiatisé de la LNH. C’est risqué. C’est romantique. C’est aussi très Montréal.

Ce ne sera peut-être rien. Peut-être que Veleno s’est simplement entraîné à Brossard en attendant de recevoir une offre ailleurs. Peut-être que le CH ne veut rien savoir. Peut-être.

Mais peut-être aussi que Kent Hughes attend le bon moment. Le bon message à envoyer. Le bon trou à combler dans son alignement.

Et si, en septembre, Joe Veleno débarque au camp du Canadien avec un contrat à deux volets dans les poches ou un essai professionnel, ne soyez pas surpris. Car parfois, les histoires les plus improbables sont celles qui collent le plus à l’ADN de ce club.

Joe Veleno à Montréal?

Un plan Z, oui.

Mais parfois, les plans Z deviennent… des plans A par accident.