Surprise à Brossard: le 2e centre du CH arrive

Surprise à Brossard: le 2e centre du CH arrive

Par David Garel le 2025-07-02

Depuis plusieurs semaines, Kent Hughes est dans la ligne de mire des partisans du Canadien de Montréal.

Sur les réseaux sociaux, les compliments et les critiques pleuvent : le DG n’a pas comblé le plus grand besoin de son organisation, celui d’un véritable deuxième centre, mais il a trouvé son défenseur droitier numéro un.

Et pourtant, pendant que les projecteurs sont tournés vers l’extérieur, à Brossard, un jeune homme aux épaules élargies et au regard décidé est en train de prendre sa place.

Michael Hage ne fait pas que participer au camp de développement du CH. Il le domine.

Il faut voir la confiance avec laquelle il transporte la rondelle, la puissance qui se dégage de chacune de ses enjambées, la façon presque arrogante dont il protège la rondelle contre des joueurs plus vieux que lui. Il est plus fort que l’année dernière, plus explosif, plus affamé.

Et si on pensait que Demidov allait automatiquement hériter du titre de meilleur tireur (après Cole Caufield) parmi les jeunes attaquants du Canadien, Michael Hage est en train de changer la donne.

Son tir, déjà redoutable l’an dernier, a pris une dimension supérieure. Puissant, précis, décoché sans avertissement. Plusieurs observateurs présents à Brossard, dont Marc-Olivier Cook (Danslescoulisses.com), n’en reviennent tout simplement pas :

« Michael Hage fait partie des jeunes sur la glace ce matin à Brossard et la qualité de son tir m’impressionne. Des lancers secs et lourds sur les gardiens. Il avait déjà un bon tir, mais on dirait vraiment qu’il est encore meilleur que l’an dernier. »

On parle ici d’un tireur qui pourrait déjà rivaliser, et peut-être même surpasser, des gars comme Cole Caufield, Nick Suzuki, Patrik Laine et Ivan Demidov en termes de relâchement et de puissance.

Hage a tout pour lui : capable de marquer de loin, capable de passer avec flair, et surtout, capable de faire mal en avantage numérique. Pour un club qui manque de punch à l’intérieur du top 6, il est en train de devenir une réponse crédible, et ce, beaucoup plus rapidement que prévu.

Et son message est sans détour : vous cherchez un deuxième centre? Ne cherchez plus. Je suis là.

Depuis la fin de la saison, les partisans attendaient un geste fort. La transaction de Noah Dobson a été saluée, à juste titre, mais elle n’a pas touché le nerf central du problème : qui va jouer derrière Nick Suzuki?

Christian Dvorak est parti, Kirby Dach revient d’une blessure majeure, Alex Newhook n’a jamais prouvé qu’il pouvait remplir ce rôle, et Jake Evans plafonne en quatrième centre.

Demidov? Trop jeune. Et il n'est pas un centre, lui qui semble être un prodige de périphérie. Un ailier dans tous les sens du terme.

Bolduc? Encore à définir, mais un ailier avant tout. Et pourtant, c’est encore ce comité flou qui semble destiné à occuper la position la plus stratégique de l’attaque.

À entendre Hughes, tout va bien :

« Nous sommes meilleurs qu’il y a un an », a-t-il déclaré en conférence de presse. Il a même parlé d’une équipe prête à lutter pour une place en séries.

Mais sur quelle base?

Le Canadien 2025-26 ressemble à s’y méprendre au Canadien 2024-25… sans les vétérans. Oui, Dobson est une amélioration claire. Oui, Bolduc amène du feu et du grit. Et oui, Samuel Blais est un bon ajout pour brasser. Mais est-ce suffisant?

Le problème est au centre

Marc Bergevin le disait souvent :

« Un centre top-6, ça ne se trouve pas dans les arbres. »

Et Kent Hughes semble l’avoir compris… à ses dépens. Malgré les rumeurs impliquant Anthony Cirelli, Ryan Strome ou encore Mason McTavish via offre hostile, rien ne s’est matérialisé. Le CH a sondé, tenté, mais n’a pas frappé.

Et pendant ce temps, les partisans s’impatientent. Il n’y a qu’à regarder la manière dont les Capitals de Washington ont humilié le CH en fin de saison dernière.

Montréal a été dominé physiquement, mais surtout dans le jeu entre les deux cercles. Quand le centre n’est pas capable de résister à la pression ou de relancer l’attaque, tout s’effondre.

Le Canadien n’a pas encore le profil d’un club qui veut gagner en séries. Il manque un deuxième centre d’impact et il manque de robustesse.

Et c’est là que Michael Hage entre en scène.

Choisi en première ronde l’an dernier, Hage n’était pas censé faire autant de bruit aussi tôt. Mais à Brossard, il impressionne tout le monde.

Il a pris du coffre. Il est plus épais, plus mobile, plus agressif. Ses mains sont toujours aussi vives, son tir aussi précis, mais c’est sa compréhension du jeu et son assurance qui frappent.

Il joue comme un homme qui veut forcer la porte. Et plus important encore : il joue comme un centre dans le l'âme et dans le sang.

Hage s’impose dans le trafic, se replie avec intensité, dirige le jeu à cinq contre cinq et ne recule devant personne. Ce n’est plus seulement une question de potentiel. C’est une question de timing. Et ce timing pourrait bien forcer la main de la direction à le signer plus tôt que prévu en vue de la saison 2026-2027.

Le CH a peut-être échoué à aller chercher un deuxième centre ailleurs, mais Hage pourrait devenir cette solution inattendue dès 2026. Il pourrait même rejoindre l'équipe au printemps juste avant les séries, comme l'a fait Demidov.

Si on fait le bilan, le CH a perdu Armia, Dvorak, Savard, Heineman et Pezzetta. En retour, il a obtenu Dobson, Bolduc, Blais. Est-ce suffisant pour parler d’un virage majeur?

Non.

La bonne nouvelle? Le noyau est jeune. Dobson, Slafkovsky, Caufield, Demidov, Bolduc, Hutson, Hage… c’est excitant. Mais il faut être honnête : en l’état, ce groupe va encore se faire bousculer contre les clubs matures et physiques.

La transaction de Dobson est un coup de génie, mais elle cache mal les lacunes persistantes dans l’alignement. 

Les fans du CH sont prêts à être patients. Mais ils veulent de la clarté. Et pour l’instant, ils ont l’impression qu’on leur vend des demi-vérités.

Kent Hughes et Jeff Gorton doivent encore compléter leur œuvre. Et ça commence avec ce fameux deuxième centre.

En attendant, Michael Hage veut envoyer le message à tout le monde que c'est lui le Messie du 2e trio.

À défaut d’avoir acquis un Cirelli ou un Crosby, le CH pourrait bien voir éclore sa propre solution. Et ce serait tout un retournement de situation. Car si Hage perce plus tôt que prévu, cela changera complètement les plans de l’organisation.

Le message de Hage est clair. Il ne demande pas la permission. Il veut la place. Et à voir son attitude et ses performances, il pourrait bien la mériter plus tôt qu’on ne le pensait.

Pendant que tout le monde cherche le prochain deuxième centre du Canadien… il est peut-être déjà là.