Surprise au Colorado: Christian Dvorak et Charlie Coyle sur toutes les lèvres

Surprise au Colorado: Christian Dvorak et Charlie Coyle sur toutes les lèvres

Par Marc-André Dubois le 2025-06-08

Alors que Christian Dvorak n’a toujours aucune nouvelle du Canadien de Montréal, tout porte à croire qu’il testera le marché des joueurs autonomes le 1er juillet.

Et pour un joueur qui a connu une fin de saison aussi convaincante, c’est un silence lourd de sens. Après une campagne de 33 points en 82 matchs, une solidité reconnue sur les mises au jeu, et une attitude exemplaire en fin d'année après avoir été une débauche nocturne pendant si longtemps, Dvorak sent bien que le CH veut tourner la page. Et pourtant, plusieurs équipes dans la LNH le voient comme une option de luxe à bas prix.

Les Blackhawks de Chicago en premier. Originaire de l’Illinois, Dvorak coche toutes les cases : vétéran calme, bon défensivement, capable d’épauler Connor Bedard dans le cercle des mises au jeu.

À Saint-Louis, les Blues aimeraient ajouter de la profondeur au centre, et son profil correspond exactement au style d’équipe recherché. Les Flyers de Philadelphie aussi serait très intéressés.

Mais une autre formation pourrait brouiller les cartes : l’Avalanche du Colorado. Selon Nick Kypreos, le club aurait mis Charlie Coyle sur le marché des échanges, quelques jours seulement après avoir prolongé Brock Nelson pour trois saisons et 22,5 M$.

Avec Coyle devenu de trop et payé 5,25 M$ pour encore une saison, il pourrait servir de monnaie d’échange. Et devinez quoi? Le profil de Dvorak correspond parfaitement à ce que Colorado pourrait rechercher comme centre de soutien, moins cher, pour équilibrer leur masse salariale. Un échange de droits entre Montréal et le Colorado, incluant Dvorak et d'autre(s) actif(s), contre Coyle? Ce n’est pas farfelu.

Charlie Coyle a disputé 83 matchs cette saison, entre Boston et le Colorado, amassant 17 buts, 35 points, 108 mises en échec et une fiche de -9.

Après une saison record de 25 buts et 60 points avec les Bruins en 2023-2024, l'attaquant de 33 ans a ralenti au Colorado avec seulement 13 points en 19 matchs, puis un seul point en sept matchs de séries.

N’empêche, Coyle reste un centre fiable, responsable, utilisable en avantage et désavantage numérique, avec beaucoup d’expérience en séries.

Pour le Canadien, l’option Coyle est alléchante. Il ne coûterait que 5,25 M$ pour une seule saison, un prix raisonnable pour un centre de transition.

Surtout qu’en interne, on attend Michael Hage comme solution à moyen terme, mais pas immédiate. Et comme Kent Hughes ne semble pas vouloir dépenser à gros prix pour un Sam Bennett ou un Matt Duchene ou Mikaël Granlund,, l'idée d’un plan B abordable devient de plus en plus réaliste.

Le problème, c’est que Dvorak, lui, veut un engagement à long terme. Il se voit obtenir un contrat de six ans, comme Yanni Gourde à Tampa, qui a signé une entente à 2,33 M$ par saison jusqu'à l'âge de 39 ans. Dvorak a 29 ans. Il veut la stabilité. Il veut bâtir. Et il sait que ce ne sera pas à Montréal.

Cole Caufield, lui, continue de plaider pour garder son meilleur ami. Il aurait même envoyé un message direct à Kent Hughes pour exprimer sa peine de voir Dvorak partir sans même une offre sur la table.

Mais Hughes n’est pas un DG émotif. La glace coule dans ses veines. Et s’il peut mettre la main sur un Coyle à faible coût pour boucher le trou au centre pendant un an, il le fera sans regarder en arrière.

Le départ de Dvorak semble inévitable. Mais son remplaçant pourrait être connu plus tôt qu’on le croit. Et si les droits de Dvorak deviennent l’élément qui permet à Kent Hughes de régler son casse-tête au centre? Ce serait un deston tordu. Une façon cruelle mais efficace de tourner la page.

Pour Kent Hughes, la priorité reste claire : si le Canadien perd Christian Dvorak, il lui faudra combler ce vide avec un joueur capable de stabiliser la ligne de centre à court terme.

Et si plusieurs options sont évoquées sur le marché, le nom qui revient le plus sérieusement comme premier choix, c’est celui de Jonathan Toews.

Le vétéran est en mission rédemption, il est en santé, il parle français, et il pourrait offrir une présence inspirante et structurante dans le vestiaire. En attendant l’éclosion de Michael Hage, Toews pourrait assumer ce rôle de centre fiable, sobre et motivé à prouver qu’il peut encore contribuer. Mais son retour dans la LNH n’est pas garanti. C’est là que Charlie Coyle devient l’alternative idéale.

Parce que si Toews est un rêve séduisant, Coyle est une option logique, concrète, prête à jouer dès le camp d’entraînement. À 5,25 millions pour une seule saison, son contrat est parfaitement raisonnable pour un club en transition.

Et surtout : Coyle est un joueur reconnu pour sa mentalité irréprochable. Il ne fait pas de vagues. Il est apprécié dans tous les vestiaires où il est passé. Il joue pour l’équipe. Il accepte les rôles qu’on lui donne. Il produit sans jamais se plaindre. En plus de jouer en avantage numérique et en désavantage, il apporte une robustesse qui manque souvent à la ligne de centre du Canadien.

Ce serait du génie tactique pour Kent Hughes : signer ou acquérir Coyle comme remplaçant temporaire à Dvorak, tout en gardant la possibilité de l’échanger à la date limite des transactions en mars 2026. Un vétéran comme lui, avec un contrat expirant, suscitera assurément l’intérêt des équipes aspirantes.

Il a de l’expérience en séries, il joue dans toutes les situations et il peut pivoter un troisième trio dans une équipe en quête de profondeur. L’effet domino serait parfait : tu renforces ton alignement maintenant, tu protèges tes jeunes, et tu transformes cette acquisition en atout à la date limite. C’est ce qu’on appelle maximiser la valeur.

Et pendant que le plan B se mettrait en place avec Coyle, le Canadien pourrait continuer de travailler en coulisses pour préparer la relève.

Michael Hage, Owen Beck, Oliver Kapanen… tous ces jeunes auront besoin de temps. Leur brûler les ailes trop tôt serait catastrophique. Et Hughes le sait. C’est pourquoi un centre fiable, professionnel, intelligent et temporaire est une nécessité absolue.

Dans cette logique, Charlie Coyle est presque une bénédiction. Il permet à Hughes de refuser les offres déraisonnables sur le marché des agents libres. Il évite les erreurs coûteuses comme un contrat à long terme pour Sam Bennett. Il contourne le piège de surpayer un joueur déclinant. Il garde la flexibilité du cap salarial intacte. Et il achète du temps pour le vrai projet à moyen terme : bâtir autour de Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Hutson, Guhle, Reinbacher, et Demidov.

Il faut aussi souligner que la valeur de Coyle dans un marché comme Montréal pourrait être sous-estimée. Il n’a pas le "swag' d’un Toews, ni le prestige médiatique d’un nom flamboyant. Mais il est exactement le genre de joueur que Martin St-Louis adore : travaillant, modeste, discipliné. Dans un système basé sur l’effort collectif et l’autonomie sur la glace, Coyle ferait un malheur. Et ce type de joueur, comme Sean Monahan avant lui, devient souvent un leader silencieux d’une équipe qui progresse.

Et pendant ce temps, Dvorak, lui, partira sans tambour ni trompette. Peut-être à Chicago. Peut-être à Philadelphie. Mais à Montréal, c’est déjà le passé. Ce qui reste, c’est la stratégie froide de Kent Hughes. Une stratégie qui n’a jamais eu de place pour les émotions.

Voilà pourquoi il est le meilleur DG de la LNH.