Surprise dans la LNH: le malaise s'installe autour de Marc-André Fleury

Surprise dans la LNH: le malaise s'installe autour de Marc-André Fleury

Par Marc-André Dubois le 2025-05-27

C’est peut-être l’histoire d’un adieu qui n’en était pas un.

Marc-André Fleury, gardien légendaire, a eu droit à un dernier tour d’honneur digne des plus grands. Hommages dans tous les amphithéâtres de la LNH, larmes, accolades, ovations, chandails échangés, poignées de main solennelles… Le moment était grand.

Le Centre Bell a vibré. Les partisans ont pleuré. Les joueurs du CH ont mis leur orgueil de côté pour rester sur la glace et lui serrer la main.

On croyait tous à la fin d’une ère.

Mais voilà que quelques semaines plus tard, le malaise s’installe.

Dans un épisode récent de son podcast, Allan Walsh, agent de Fleury, laisse planer le doute.

« On ne sait jamais… »

Trois mots. Trois mots lourds de sens. Trois mots qui sèment le trouble, le doute, et une certaine forme d’embarras.

Parce que oui, ça devient étrange.

Fleury a profité du Championnat du monde pour aller rejoindre son bon ami Sidney Crosby, et on le comprend. C’est l’occasion de s’amuser une dernière fois, pensait-on. Mais ses performances n’avaient rien d’un gars à la retraite.

Trois matchs. Une moyenne de buts alloués de 0.97. Un taux d’efficacité de .944. Des chiffres élites. Pour perdre de façon honteuse contre le Danemark en quart-de-finale (mais ce n'était pas sa faute).

Et maintenant, certains commencent à parler d’un retour. Fleury lui-même ne ferme pas totalement la porte.

Un adieu en trop ?

Ce n’est pas un crime de revenir au jeu. Ce n’est pas un péché de vouloir continuer. Mais ce qui dérange, c’est la mise en scène.

On parle d’un joueur qui a dit clairement que c’était sa dernière saison. On a assisté à des cérémonies, des vidéos hommage, des déclarations officielles, des larmes d’adieu.

Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, Marc-André Fleury a regardé les journalistes montréalais dans les yeux et a juré que c’était bel et bien sa dernière saison dans la LNH.

Il a répété que c’était terminé, qu’il voulait profiter de ses enfants, de la vie, de la suite. Il avait dit, très clairement : « C’est fini. » Il avait même ajouté qu’il ne voulait pas faire de « faux adieux » à la Dominique Michel, qu’il en avait eu assez, qu’il sentait que c’était le bon moment. Il semblait sincère, ému, convaincu lui-même que la boucle était bouclée.

Alors aujourd’hui, voir son agent Allan Walsh semer le doute dans son podcast en lâchant un « On ne sait jamais… », ça soulève énormément de questions. 

Est-ce Fleury qui a changé d’idée en douce ? Est-ce son agent qui agit sans son autorisationl ? Parce qu’à ce stade-ci, c’est flou, c’est ambigu, et surtout, ça met son propre client dans l’embarras. 

Walsh connaît Fleury depuis toujours. Il sait ce qu’il représente pour le public québécois. Il sait que chaque mot a du poids. Et pourtant, il ouvre la porte à un éventuel retour alors que le monde entier croit avoir vécu un adieu. Il le place directement dans l’eau chaude. 

Et c’est maintenant à Fleury de parler. Il doit clarifier la situation, pas dans un podcast, pas par personne interposée, mais lui-même. Parce qu’on commence à avoir l’impression qu’on s’est fait jouer un film. Et s’il y a une chose que Marc-André Fleury n’a jamais été dans sa carrière, c’est justement ça : un gars qui joue un rôle.

Parce qu’il ne s’agit plus seulement d’un choix personnel. Il s’agit aussi de tous ceux qui ont vécu ce moment émotif d'adieu comme un vrai dernier chapitre.

Les partisans qui ont payé le prix fort pour être là, ce soir-là. Les jeunes qui ont pleuré en voyant Fleury quitter la glace. Les anciens coéquipiers qui l’ont salué en pensant que c’était la dernière fois.

Et surtout, tous les Québécois qui ont vu en lui un héros prendre sa retraite, pour de bon. Le malaise est réel

Fleury a le droit de changer d’idée. Il a le droit de vouloir continuer. Il est encore performant, il est encore aimé, il pourrait facilement être un excellent gardien numéro deux pour une équipe ambitieuse.

Mais ce flou artistique, cette ambiguïté orchestrée par son agent et ce “peut-être que oui, peut-être que non”, ça laisse un goût amer.

Parce qu’on a l’impression d’avoir été pris dans un théâtre d’émotion, un moment conçu pour tirer les larmes, alors que les dés n’étaient pas vraiment jetés.

Et pendant ce temps, les médias glorifient encore le grand départ de Fleury, sans jamais remettre en question la possibilité d’un retour qui viderait tout ça de son sens.

L’adieu de Marc-André Fleury, ce n’était pas juste son moment. C’était le nôtre.Un moment qui appartenait au peuple

Un chapitre qui se refermait sur le dernier des géants québécois devant le filet. Une ère qui s’achevait, marquée par Brodeur, Roy, Luongo… et Fleury.

Et voilà que maintenant, on ne sait plus si c’était vrai.

Il faut le dire franchement : si Fleury revient l’an prochain, ce sera gênant. Pas parce qu’il ne mérite pas de jouer encore. Mais parce qu’il a participé à un scénario d’adieu qui n’en était peut-être pas un.

Et ça, c’est malaisant.

On l’a célébré. On l’a applaudi. On a pleuré. Marc-André Fleury a vécu son tour d’honneur à travers la LNH comme un champion. Le Centre Bell l’a ovationné comme si c’était Guy Lafleur. Il a reçu l’amour de toute une province, de toute une génération.

On peut déjà entre la fameuse question: « Et s’il revenait jouer… à Montréal ? »

Arrêtez-moi ça tout de suite. Non, il ne viendra pas à Montréal. Point.

Oui, l’histoire serait belle. Le dernier des géants québécois dans les filets du CH. Mais ce scénario ne se produira pas.

La situation devant le filet à Montréal est déjà claire :

Samuel Montembeault est le numéro un.

Jacob Fowler est le projet numéro un de l’organisation. Et on veut qu’il joue le plus de matchs possible à Laval.

Jakub Dobeš sera promu au rôle de substitut à temps plein à Montréal, tandis que Cayden Primeau sera échangé ou partira sur le marché des agents libres. Ça fait des mois qu’on le sait.

Donc, arrêtons de parler de Fleury à Montréal. Ce serait bloquer un jeune pour une histoire de nostalgie. Et Fleury, lui-même, le sait. Il ne viendra pas se mettre dans cette position.

Il faut savoir partir. Le public lui a tout donné. La LNH lui a rendu hommage. Les fans ont pleuré. Le Centre Bell s’est levé. Et son père, là-haut, a tout vu.

Mais plus les rumeurs persistent, plus le malaise grandit. Parce qu’il a déjà eu le moment parfait. Revenir, ce serait trahir ce moment-là. Ce serait transformer l’émotion pure en stratégie de marketing.

Et dans un monde où le mot légende est trop souvent utilisé , Marc-André Fleury l’est vraiment.

Alors s’il veut vraiment honorer la mémoire de son père, et de tout ce qu’il a représenté pour le hockey,

Il n’a qu’une chose à faire : partir pendant que tout le monde l’applaudit encore.