Tage Thompson à Montréal: Renaud Lavoie sans pitié

Tage Thompson à Montréal: Renaud Lavoie sans pitié

Par David Garel le 2025-11-12

La balloune a dégonflé. Pendant que les réseaux sociaux s’enflammaient autour d’un scénario d’échange entre le Canadien de Montréal et les Sabres de Buffalo impliquant Tage Thompson, Renaud Lavoie a mis fin au débat d’un ton sec et sans pitié..

Selon l’informateur de TVA Sports, le Canadien n’a jamais, à aucun moment, contacté Buffalo au sujet de son imposant centre américain (qui joue à l'aile avec les Sabres). Et dans son langage habituel, tranchant et précis, Lavoie n’a laissé place à aucune ambiguïté : 

« Ce n’est pas vrai. Ce ne sont pas les informations que je détiens. »

Depuis mercredi matin, plusieurs comptes spécialisés en rumeurs, dont RG Media et le journaliste Marco D’Amico, avaient pourtant relayé une version opposée

. On y prétendait que Kent Hughes et les Canucks de Vancouver avaient chacun pris le téléphone pour sonder les Sabres sur la disponibilité de Thompson, joueur vedette de 6 pieds 6 pouces, auteur de deux saisons de plus de 40 buts.

Ces publications ont rapidement pris feu sur X, cumulant des milliers de réactions et des dizaines de propositions de transactions imaginaires

Une offre en particulier s’est mise à circuler : une proposition sortie d’un simple compte X, devenue en quelques heures la publication numéro un au Québec.

On y voyait Tage Thompson débarquer à Montréal, en échange d’un énorme "package deal" : David Reinbacher, Owen Beck, un choix de 1re ronde 2026, un choix de 2e ronde 2026 et un autre choix de 1re ronde en 2027.

Une offre extravagante, presque irréelle, mais tellement séduisante que près de 7000 partisans ont voté… et se sont divisés à 50,1 % contre 49,9 %.  

Mais c’est ça, la beauté de cette offre : elle révèle un vrai changement dans l’état d’esprit montréalais. Le public ne rêve plus d’un plan lointain. Il rêve de gagner. Maintenant avec un  duo Demidov–Thompson.

Mais Renaud Lavoie a tout stoppé net.

En ondes, il a littéralement rejeté l’information de RG.org, qu’il juge « totalement erronée ».

« Je dirais rêver, oui, mais croire que ça pourrait arriver un jour, non. Ce n’est pas vrai que le Canadien a appelé Buffalo. C’est une rumeur sans fondement », a-t-il déclaré, visiblement exaspéré de voir ce genre de spéculations prendre autant d’ampleur.

Pour Lavoie, Tage Thompson est intouchable. Il l’a comparé directement à Nick Suzuki et Lane Hutson dans l’organigramme montréalais : des pièces maîtresses, indiscutables, sur lesquelles une franchise bâtit.

« Thompson, c’est la colonne vertébrale des Sabres, comme Suzuki et Hutson le sont à Montréal. Ces joueurs-là ne s’en vont nulle part », a-t-il insisté.

Et pour bien appuyer son point, Lavoie a même rappelé les précédents récents : Dylan Cozens et JJ Peterka, eux, ont bougé parce qu’ils appartenaient à une deuxième catégorie de joueurs. Mais Thompson, c’est une autre histoire. Un joueur autour duquel on construit, pas qu’on sacrifie.

Pourtant, Lavoie n’a pas toujours rejeté les grandes histoires de transsaction. Ces derniers mois, il s’est montré ouvertement convaincu que Sidney Crosby pourrait un jour terminer sa carrière à Montréal, notamment dans un scénario d’échange improbable avec David Reinbacher.

Une conviction qu’il a défendue à plusieurs reprises à BPM Sports et dans ses chroniques à TVA, en affirmant que Crosby « ne dirait jamais non à Montréal s’il voyait une vraie chance de gagner une dernière Coupe ».

Autrement dit, Lavoie garde la porte entrouverte pour des scénarios spectaculaires… sauf quand il estime que la source n’est pas crédible. Et dans le cas de Tage Thompson, son verdict est sans appel.

À Buffalo, les choses ne vont pourtant pas bien. Les Sabres végètent au dernier rang de l’Est, avec une fiche sous .500 et une équipe déstabilisée par les blessures et les absences. 

Rasmus Dahlin est toujours en Suède auprès de sa conjointe malade, Jiri Kulich sera à l’écart pour des mois en raison d’un caillot sanguin, Josh Norris et Zach Benson sont blessés à long terme.

Malgré tout, Kevyn Adams refuse de paniquer. Il veut éviter toute transaction précipitée avant février. C’est cette nuance qu’a voulu souligner Lavoie : les Sabres ne sont pas vendeurs, pas encore, et surtout pas pour Thompson.

« Ce n’est pas parce qu’une équipe va mal que ses meilleurs joueurs deviennent disponibles. Il faut arrêter de penser que tout le monde est à vendre. Tage Thompson, c’est la pièce maîtresse de Buffalo, point final », a martelé le chroniqueur.

Sa sortie a eu l’effet d’un coup de froid dans la soirée. En l’espace d’une heure, le ton des discussions en ligne a changé.

Les “mock trades” ont disparu,...

Cela prouve le nouveau climat médiatique autour du Canadien : une tension constante entre le rêve collectif d’un grand coup et la froide réalité du marché.

Kent Hughes, prudent par nature, n’a jamais été du genre à poser le téléphone pour un joueur de cette trempe sans certitude. Et Renaud Lavoie, en confirmant que le CH n’a jamais appelé Buffalo, ne fait que remettre un peu d’ordre dans une bulle d’excitation qui a éclaté trop vite.

Reste que la fascination pour Tage Thompson ne disparaîtra pas. Parce qu’à Montréal, les partisans cherchent encore ce géant, ce centre capable de changer la dynamique du club.

Et parce qu’au rythme où Buffalo s’enfonce, la tentation médiatique reviendra. Mais pour l’instant, une seule chose est certaine : le Canadien n’a jamais décroché le téléphone.

Et si l’on se fie à Renaud Lavoie, ce n’est pas près d’arriver.