Vente de feu à Buffalo: le timing parfait pour Kent Hughes

Vente de feu à Buffalo: le timing parfait pour Kent Hughes

Par David Garel le 2025-10-13

Les Sabres de Buffalo rêvaient d’un automne tranquille, mais la réalité les rattrape à pleine vitesse.

Les partisans ont déjà tourné le dos : des sacs de papier sur la tête, un chandail lancé sur la glace, et des chants de « Fire Adams » qui ont résonné dans le KeyBank Center après un autre revers à domicile, cette fois contre l’Avalanche du Colorado.

0 victoire, 3 défaites, 10 buts encaissés pour seulement 2 marqués.

L’équipe est déjà au bord de la crise et ce n’est que la première semaine de la saison.

Le journaliste Elliotte Friedman a jeté de l’huile sur le feu dans son dernier balado 32 Thoughts :

« On sait essentiellement que deux des joueurs-franchises, Dahlin et Thompson, ont fait savoir que les choses doivent s’améliorer cette saison. Les Sabres n’ont plus beaucoup de temps devant eux. »

Une phrase lourde de sens.

Car lorsque les piliers d’une organisation envoient ce genre de message à voix haute, c’est qu’ils commencent à douter du projet.

Une saison qui dérape déjà... au point que la foule entière demande le congédiement du DG Kevyn Adams.

Les blessures n’aident pas.

Le gardien Ukko-Pekka Luukkonen est déjà sur la touche, évalué semaine par semaine.

Le défenseur Michael Kesselring, acquis à prix d’or dans l’échange de J.J. Peterka, est lui aussi blessé à long terme.

Dans ce contexte, Tage Thompson devient le baromètre de toute une franchise.

Le colosse de 6’7’’ n’aime pas être déplacé à l’aile.

Il veut être le centre numéro un, le cœur de l’équipe, celui qui dicte le rythme.

Et quand les défaites s’accumulent et que les rôles changent toutes les deux semaines, la frustration monte.

Et selon plusieurs sources, le clan Thompson commence à perdre patience.

C’est ici que le Canadien de Montréal revient dans le décor.

Depuis plus d’un an, Kent Hughes rêve d’ajouter un centre de calibre élite derrière Nick Suzuki.

Le nom de Thompson avait déjà circulé en coulisse, et à l’époque, les Sabres avaient exigé Juraj Slafkovský comme base de transaction, une demande catégoriquement refusée.

Mais aujourd’hui, les planètes bougent.

Buffalo s’enfonce, la pression médiatique explose, et les joueurs de franchise eux-mêmes commencent à parler ouvertement de leur lassitude.

Si la spirale continue, le dossier Tage Thompson pourrait redevenir un sujet brûlant à la date limite.

Et pour Montréal, ce serait le coup de tonnerre parfait.

Un centte format géant, encore jeune (27 ans), signé à long terme, avec des mains dignes d’un ailier et une portée qui change le jeu.

Ce genre de profil ne se trouve pas sur le marché tous les jours.

La situation actuelle des Sabres n’est pas seulement inquiétante : elle devient symbolique d’une organisation à bout de souffle.

Depuis 2011, Buffalo n’a pas joué un seul match de séries.

Quatorze saisons de promesses, de cycles avortés, de reconstructions qui s’étirent et se répètent.

Et chaque automne, c’est la même rengaine : un début catastrophique, la panique, et les mêmes erreurs de gestion.

Les partisans le sentent.

Les joueurs le savent.

Et les dirigeants commencent à craindre que le vestiaire explose en mille morceaux.

Si Dahlin et Thompson ont réellement exigé des résultats immédiats, alors tout est sur la table.

Et si Buffalo glisse encore, la tentation de tout restructurer, même en sacrifiant une pièce-clé, deviendra irrésistible.

Pourquoi Thompson serait parfait à Montréal?

Les raisons sont évidentes.

À 6’7’’ et 220 livres, Tage Thompson est une anomalie moderne :

il gagne pratiquement toutes les batailles de rondelle;

il est dangereux sur les deux unités spéciales;

il possède un tir foudroyant en entrée de zone;

Rt malgré son gabarit, il patine avec la fluidité d’un artiste.

Imaginez un duo Suzuki-Thompson, appuyé par Caufield, Demidov, Bolduc et bientôt Zharovsky.

Ce serait un changement structurel pour l’organisation.

Et ce genre de transaction, si elle survenait, transformerait le CH d’un club en reconstruction en véritable menace de séries.

Mais Buffalo ne fera pas de cadeau.

Thompson est encore sous contrat pour plusieurs années à un salaire de 7,1 M$ jusqu'en 2030.

C’est un contrat long, stable, à valeur prévisible, exactement ce que Montréal recherche, mais aussi ce que Buffalo hésitera à céder.

Cependant, le contexte change vite quand la pression monte.

Si les Sabres se retrouvent au fond du classement d’ici novembre, les appels de Kent Hughes deviendront soudainement beaucoup plus crédibles.

Et là, la conversation reprendra sur une base réaliste : choix de première ronde 2026 et/ou 2027, espoirs B comme Beck, Kapanen ou Struble, sans toucher aux intouchables comme Reinbacher ou Hutson.

C’est exactement le nerf de la guerre dans ce genre de transaction.

Parce qu’on parle d’un joueur d’élite déjà établi (Thompson), contre des espoirs de bas-étage.

L’autre club va forcément dire :

« Si tu veux notre joueur vedette, tu donnes ton meilleur espoir. »

Et dans ce cas, c’est forcément Hage ou Reinbacher qui sont au cœur du dossier.

Les “espoirs B” (Beck, Kapanen, Struble, Roy)  ne suffisent pas pour un joueur comme Tage, même avec un choix de 1ère ronde.

Voici le cœur de la logique :

Si Hughes refuse de donner Hage ou reinbacher, il devra compenser autrement :

Donc deux choix de première ronde (2026 et 2027, probablement avec protection) et non seulement un avec les espoirs B.

C’est un dossier que Montréal suit de très près. Reste que sans sacrifier Michael Hage, ce sera compliqué de convaincre Buffalo.

Mais attention. @uand Friedman affirme que “Buffalo n’a plus beaucoup de temps devant lui”, c’est aussi une façon détournée de dire : si ça ne marche pas, tout le monde sera disponible.

Ceux qui connaissent la mécanique du repêchage le savent : la présence de Gavin McKenna au sommet de la prochaine cuvée change la donne.

Les Sabres pourraient être tentés de “tank subtilement” encore et encore pour avoir une chance de repêcher ce prodige canadien. 

Et si cette idée s’impose dans l’état-major, échanger Thompson devient un levier logique pour obtenir des choix élevés.

Autrement dit, le sort de Tage Thompson pourrait être directement lié à la loterie McKenna.

Et dans cette perspective, le Canadien, riche en choix et en jeunes, devient un partenaire naturel.

Personne à Buffalo ne veut voir Thompson partir.

Mais entre la frustration des partisans, les blessures, les défaites et la pression des joueurs vedettes, le cocktail devient explosif.

Et s’il explose, Montréal sera là, prêt, dossier complet sur la table, à l’affût du moment où les Sabres accepteront de décrocher le téléphone.

Ce n’est pas une spéculation farfelue.

C’est un scénario plausible, dicté par la logique du marché et la réalité du vestiaire.

Le dossier Tage Thompson n’est plus une simple rumeur d’été.

C’est devenu un thermomètre du chaos à Buffalo.

Les Sabres sont au bord du gouffre, et l’avenir de leur "franchise player" pourrait bien devenir le prochain grand dossier de la LNH.

Et à Montréal, Kent Hughes n’attend qu’une chose : que la marmitte explose à Buffalo... et que le couvercle saute...