Il y a des départs qui font mal, des ruptures qui laissent des traces.
Et puis, il y a des décisions qui, avec le recul, apparaissent pour ce qu’elles sont vraiment : des erreurs monumentales. Le renvoi de Martin Lemay par BPM Sports entre définitivement dans cette catégorie.
Congédié malgré des cotes d’écoute spectaculaires, malgré une relation indéfectible avec les auditeurs du Québec, malgré une équipe de collaborateurs respectée et aimée, Martin Lemay n’aurait jamais dû être mis de côté. Et pourtant, RNC Média lui a montré la porte.
Mais dans la vie, le karma finit toujours par remettre les pendules à l’heure.
Ce matin, Martin Lemay a annoncé la naissance de son nouveau projet : une émission quotidienne, indépendante, qui débutera le 15 septembre à exactement 14 h 54, la case horaire de son ancien show à BPM Sports.
Le titre ?
« Le Retour avec Martin Lemay »
Un choix de nom évocateur. Ironique. Symbolique. C’est littéralement son “retour” dans le créneau qu’on lui a arraché injustement.
Et c’est aussi le signal d’une revanche. Pas une revanche brutale, mais une revanche tranquille, structurée, digne, orchestrée à la seconde près.
Un show du retour… qui va faire mal à BPM...
On ne connaît pas encore tous les détails de son nouveau podcast. Mais ce qu’on sait déjà, c’est que les collaborateurs seront solides. Très solides. On sent une machine bien huilée, qui n’a rien à envier à la radio traditionnelle.
Et pendant ce temps, BPM Sports tente de recoller les morceaux avec Greg Lanctôt à l’animation du nouveau show du retour. On souhaite bonne chance à Greg, mais l’ombre de Martin Lemay va planer longtemps sur cette case horaire.
Il est impossible de remplacer une voix aussi forte, un communicateur aussi respecté, un homme aussi connecté à son auditoire.
Le pire dans cette histoire ?
C’est que BPM Sports n’a pas seulement perdu une émission. Elle a perdu un pilier. Une fondation. Une institution.
Martin Lemay, c’était plus qu’un animateur. C’était une figure du sport à la radio. Il faisait le lien entre générations. Il portait la station. Il incarnait une vision du sport où les émotions avaient leur place, où la vérité était dite sans filtre.
Et RNC Média a cru bon de le pousser vers la sortie, dans un climat de tensions et de litiges juridiques qui ont nécessité l’implication d’un avocat.
Heureusement, le conflit s'est réglé à l'amiable.
Tout ça, alors que la station était déjà fragilisée par une série de conflits internes et de problèmes financiers.
C’est non seulement une faute professionnelle, mais une catastrophe stratégique.
Mais dans la tempête, l’humanité reste. Et s’il y a un moment qui a marqué les esprits, c’est bien celui où Georges Laraque, en direct, a livré un message d’adieu profondément émouvant à Martin Lemay.
Il a parlé de lui comme de son frère, de l’homme qui l’a accompagné dans cette aventure et que ce fut un honneur de travailler avec lui.
Il a dit qu’il allait lui manquer. Que BPM Sports ne serait plus jamais pareil sans lui. Que le show du retour avait une âme. Et que cette âme… c’était Martin.
Un moment rare. Sincère. Qui nous a touché droit au coeur. Voici l'extrait vidéo qui a arraché une larme à tout le monde:
Le Québec aime Martin Lemay. Voilà pourquoi son balado deviendra assurément populaire.
La force de Martin Lemay, c’est qu’il n’a jamais cherché à jouer un rôle. Il n’a jamais essayé d’imiter les autres. Il a toujours été lui-même : passionné, direct, franc, vibrant.
Et ça, le public québécois l’a toujours compris. Il l’a suivi. Il l’a défendu. Il l’a aimé.
Et aujourd’hui, il est prêt à le suivre ailleurs. Peu importe le format, la plateforme, la technologie. Que ce soit un balado, un live YouTube ou une émission hybride, les gens vont le chercher. Ils vont cliquer. Ils vont écouter.
14h54 : plus qu’une heure, un message.
Pourquoi ? Pourquoi pas 15h pile ?
Parce que c’est l’heure exacte où son micro ouvrait chaque jour à BPM Sports.
C’est un clin d’œil. Une signature. Une mémoire.
C’est dire à tout le monde :
« Je suis encore là. Je n’ai pas bougé. Vous m’avez juste déplacé. »
C’est un acte de résistance élégante. Et surtout, un symbole de continuité.
BPM Sports a cru que Martin Lemay serait une page tournée. Mais c’est la station qui tourne la mauvaise page. Et ce qu’il reste, c’est un vide sonore.
Ou une antenne qui griche à Saint-Jean-sur Richelieu ou à Laval.
Pendant que la nouvelle saison radio commence avec des têtes nouvelles, des incertitudes, des anciens collaborateurs frustrés ou partis, Martin Lemay s’avance, lui, avec une proposition claire, structurée, ambitieuse.
Et il le fait avec le sourire, sans rancune visible, mais avec une force tranquille qui en dit long.
BPM Sports a cru pouvoir se passer de Martin Lemay.
Mais Martin Lemay n’a jamais eu besoin de BPM Sports pour exister. Il a été leur chance, pas leur dépendance.
Et aujourd’hui, alors qu’il revient avec son propre projet, dans sa propre case horaire, avec ses propres collaborateurs, il démontre que le talent ne se congédie pas.
Le karma fait bien les choses.
Et le Québec médiatique s’apprête à retomber en amour avec Martin Lemay. Une fois de plus.