Acculé de toutes parts par la tempête médiatique qui s’est abattue sur lui, Daniel Brière a finalement brisé le silence.
Face aux critiques cinglantes des partisans et des médias, il a tenu à défendre son plan, tentant de convaincre qu’il ne s’agissait pas d’un démantèlement désorganisé, mais plutôt d’une stratégie réfléchie pour l’avenir des Flyers.
Son argument principal? Libérer de l’espace sous le plafond salarial pour préparer un été explosif sur le marché des agents libres.
Mais cette justification passe mal. Très mal.
Brière a expliqué que l’échange de Morgan Frost et Joel Farabee visait principalement à assainir la masse salariale des Flyers.
Avec près de 7 millions de dollars économisés, il prétend désormais avoir la flexibilité nécessaire pour frapper un grand coup cet été.
Les rumeurs se multiplient : Philadelphie veut-elle se positionner pour Mitch Marner? Peut-être même Mikko Rantanen?
Sur le papier, cela pourrait sembler séduisant. En pratique, c’est une tentative grossière pour détourner l’attention de décisions catastrophiques.
La réaction de Brière en dit long sur l’état actuel des Flyers. Plutôt que d’assumer que l’équipe est en plein processus de reconstruction et qu’elle doit bâtir à long terme, il essaie de vendre l’illusion d’un grand coup à venir en juillet.
Sauf que ce raisonnement est rempli de failles.
D’abord, qui voudrait vraiment signer à Philadelphie dans l’état actuel des choses?
Les Flyers sont dirigés par John Tortorella, un entraîneur aussi polarisant que dépassé, qui a déjà causé la perte de Cutter Gauthier et qui risque de dégoûter n’importe quelle superstar sur le marché.
L’équipe n’a aucune stabilité, oscillant entre un semblant de reconstruction et des décisions incohérentes qui laissent les partisans sans repères.
Philadelphie n’est plus un marché attractif, surtout pour des joueurs qui veulent gagner rapidement.
La rumeur d’un coup d’éclat pour Mitch Marner ou Mikko Rantanen est déjà en train d’enflammer les discussions à Philadelphie. Mais soyons sérieux :
Mitch Marner aura le choix de sa destination s’il devient libre. Pourquoi choisirait-il une équipe instable avec un entraîneur qui détruit la confiance de ses jeunes joueurs?
Mikko Rantanen, quant à lui, n'ira pas se faire crier dessus par Tortorella, surtout après la déception d'avoir quitté le Colorado pour la Caroline.
Daniel Brière rêve éveillé. Il tente désespérément de calmer la fronde en vendant du rêve aux partisans, mais personne n’est naïf.
Daniel Brière est en train de creuser sa propre tombe.
Son plan de libération salariale est une illusion.
Les Flyers ne sont pas une destination attractive, et il n’a aucune garantie qu’une superstar acceptera de signer à Philadelphie cet été.
Son entêtement à garder Tortorella va le couler.
Tant que le vétéran entraîneur sera en poste, aucun joueur talentueux ne voudra s’engager à long terme avec cette équipe.
En tentant de sauver la face, Brière vient peut-être de faire sa plus grosse erreur. Il croit pouvoir manipuler l’opinion publique avec des promesses de grande signature en juillet, mais les partisans de Philadelphie ne sont pas nés de la dernière pluie.
Ils savent qu’ils sont coincés dans une spirale de médiocrité.
Et tant que Daniel Brière sera aux commandes, ils n’en sortiront pas.
La transaction continue d'être perçue comme un vol.
Les Flyers reçoivent Jakob Pelletier (un gars qui était au ballottage il n'y a pas si longtemps et Andrei Kuzmenko (qui partira cet été alors que Philadelphie a déjà décidé qu'il ne voulait rien savoir de lui.
À Philadelphie, l’échange a provoqué une onde de choc. Frost et Farabee étaient perçus comme des pièces maîtresses de l’avenir des Flyers.
Certes, leur développement avait été freiné par le système rigide de John Tortorella, mais personne ne doutait de leur talent.
Frost, 25 ans, est un centre offensif avec des mains magiques, capable de créer du jeu et d’alimenter ses ailiers. Il a été repêché au 27e rang en 2017, un choix qui était censé incarner l’avenir de l’équipe à cette position.
Farabee, 24 ans, lui, est un ailier explosif, repêché au 14e rang en 2018, qui a déjà montré qu’il pouvait être un marqueur de 30 buts dans la LNH.
Brière jure qu'il ne pouvait plus se permettre d’investir à long terme sur Frost et Farabee, deux joueurs qui, selon lui, n’avaient pas prouvé qu’ils méritaient d’être considérés comme des éléments essentiels de la reconstruction.
En échangeant Farabee et son contrat de 5 millions par saison jusqu’en 2027, ainsi que Frost, qui demandera une augmentation salariale cet été en tant qu'agent libre avec restriction, Brière libère une marge de manœuvre financière importante.
Bref, Brière a sacrifié des joueurs en pleine ascension, avec un talent réel, pour libérer de l’argent… sans aucune garantie qu’il pourra réellement l’utiliser intelligemment.
Pendant que Brière tente de se justifier, les Flames de Calgary savourent leur vol.
Eux aussi sont dans une situation délicate. Leur noyau est composé de vétérans surpayés, et ils ne peuvent pas réellement entrer dans une reconstruction complète.
Mais au lieu de reculer, Calgary a saisi une opportunité.
Ils ont obtenu Frost et Farabee pour un prix dérisoire. Des joueurs jeunes, dynamiques, qui vont exploser dès qu’ils seront libérés du carcan Tortorella.
Le pire pour Brière? Frost et Farabee pourraient très bien devenir des piliers offensifs pour Calgary dans les prochaines années.
La tentative de justification de Daniel Brière ne convainc absolument personne.
Parce qu’au moment où Morgan Frost et Joel Farabee atteindront leur plein potentiel à Calgary, et que les Flyers seront toujours en train de chercher une identité sous Tortorella, il ne restera plus aucun argument à Brière pour expliquer cette catastrophe.
Philadelphie est un marché où les erreurs ne sont pas pardonnées.
Et Brière est en train d’enchaîner les mauvaises décisions à une vitesse alarmante.
Son crédit est en train de fondre.
Et si ce plan de libération salariale ne fonctionne pas, il pourrait bien être le premier DG à se faire montrer la porte dans les prochaines années.