Tempête médiatique en Finlande: Patrik Laine change sa version des faits

Tempête médiatique en Finlande: Patrik Laine change sa version des faits

Par David Garel le 2025-02-04

Qu’est-ce qui se passe avec Patrik Laine?

Honnêtement, on ne sait plus trop quoi penser.

En l’espace de quelques semaines, Patrik Laine a complètement changé de discours. 

Il est passé d’un extrême à l’autre, comme si ce qu’il disait dépendait du moment, de l’endroit, et surtout, de son état d’esprit.

D’abord, il y a eu son passage au balado Spittin’ Chiclets.

Devant Paul Bissonnette et Ryan Whitney, il riait des rumeurs sur sa supposée dépendance aux jeux vidéo.

« C’est du grand n’importe quoi. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. »

Il expliquait que oui, il jouait aux jeux vidéo, mais que ça n’a jamais été un problème.

Que l’histoire des télévisions était complètement fausse. (selon plusieurs journalistes bien informés, il achetait une télévision différente à chaque fois qu'il était sur la route afin d'avoir un plus grand écran pour jouer aux jeux vidéo).

Que tout ça venait du fait qu’il ne voulait juste pas aller souper avec les vétérans des Jets.

« J’aimais ça, mais ce n’était jamais une obsession. C’était juste un passe-temps. J’ai toujours été focus sur le hockey, je voulais juste relaxer après les matchs. »

Et franchement, on l’a cru.

Mais voilà qu’il donne une entrevue au Helsingin Sanomat, un média finlandais, et là… c’est une tout autre histoire.

Il admet carrément le contraire de ce qu’il a dit à Spittin’ Chiclets.

Il parle ouvertement de sa dépendance aux jeux vidéo, de comment ce monde virtuel est devenu un refuge, jusqu’à ce qu’il tombe complètement dans l’isolement et la dépression.

« Ce monde virtuel était mon seul refuge. À un certain moment, tout ce qui comptait pour moi, c’était Call of Duty. »

« Je jouais tellement que j’ai même gagné quelques centaines de dollars dans des compétitions en ligne. »

Donc, qu’est-ce qui est vrai?

Est-ce qu’il a menti à Spittin’ Chiclets pour protéger son image?

Comment peut-il affirmer une chose un jour, et dire le contraire quelques semaines plus tard?

Est-ce qu’il croyait que ce qu’il disait en Finlande ne serait jamais traduit?

Ou pire… est-ce qu’il croit réellement les deux versions, selon son état du moment?

Voilà un joueur perdu sur la glace et en dehors.

La confusion ne s’arrête pas à ses entrevues. Elle se voit aussi sur la glace.

Depuis le début de la saison, Laine ne joue pratiquement que sur l’avantage numérique. Et même là, les équipes adverses se sont adaptées.

Elles savent exactement ce qu’il va faire.

À chaque avantage numérique du Canadien, il y a toujours un joueur en couverture sur lui.

Les entraîneurs adverses trichent même leur système défensif pour s’assurer que Laine n’ait pas d’espace pour décocher son tir.

Et le Canadien n’arrive pas à s’ajuster.

Résultat? Laine est complètement inutile à 5 contre 5. Il erre sur la glace, sans impact, sans implication. Il joue en périphérie. Il disparaît.

C’est exactement ce qu’on a vu contre les Jets.

La pression de Martin St-Louis commence à peser lourd.

Depuis quelques semaines, on sent bien que le coach ne lui fait plus confiance.

Il crie après lui sur le banc. Il réduit son temps de jeu. Il lui envoie des messages clairs.

Mais Laine ne réagit pas. Il reste impassible, comme si plus rien ne l’atteignait.

C’est peut-être ça qui est le plus inquiétant. Où est passée sa fierté? Son égo? Son envie de prouver qu’il est encore un grand joueur?

Un joueur avec un minimum d’orgueil aurait tenté de répondre, aurait montré des signes de combativité.

Mais là… rien.

Il dérive sur la glace, il baisse la tête, il semble complètement déconnecté.

Tout ça nous amène à la question la plus préoccupante : est-ce que Patrik Laine va bien?

Son changement de discours sur sa dépendance aux jeux vidéo, sa nonchalance sur la glace, son incapacité à s’adapter, son manque de réaction face aux critiques de son entraîneur… ça fait beaucoup de signaux inquiétants.

Est-il simplement en pleine crise de confiance?

Ou est-ce que quelque chose de plus profond est en train de se passer?

Il est bien entouré, il est suivi par des spécialistes, il a sa fiancée, il a sa foi… mais ça ne veut pas dire qu’il est à l’abri d’une rechute.

Et si Montréal devient trop pour lui?

Et si, après Columbus et Winnipeg, il réalise qu’il ne peut plus être un joueur d’impact dans la LNH?

Où ça s’en va, tout ça?

Personne ne peut répondre à cette question.

Mais ce qui est certain, c’est que Patrik Laine est un homme qui semble perdu.

Et Montréal, ce n’est pas la ville où on peut se permettre d’être perdu longtemps.

Et on comprend mieux pourquoi quand on lit ce qu’il a confié au Helsingin Sanomat :

« Je suis quelqu’un qui pense trop. Je fais ça à longueur de journée. Je crée toutes sortes de scénarios dans ma tête. »

C’est un joueur qui vit dans sa tête, qui est prisonnier de ses pensées.

Et quand la spirale commence… elle ne s’arrête pas.

C’est exactement ce qui s’est passé à Columbus.

Quand il a connu une mauvaise séquence, il est tombé dans une noirceur totale, au point de vouloir tout arrêter.

« J’aurais dû prendre la décision d’arrêter plus rapidement, en rétrospective. Ma situation s’est détériorée. Je n’étais plus fonctionnel. J’étais tellement déprimé. »

Il avait même confié au DG Jarmo Kekäläinen qu’il voulait mettre un terme à sa carrière.

« J’ai dit à Jarmo à quelques reprises : ‘C’est fini. Je ne reviendrai pas. Je ne jouerai plus.’ »

Mais il a continué.

Et aujourd’hui, on se demande dans quel état il est vraiment.

Est-ce que Montréal va le sauver?

Ou est-ce que cette ville, avec sa pression et ses critiques, va être le dernier clou dans son cercueil?

Là où il y a un peu d’espoir, c’est que Patrik Laine semble avoir trouvé quelque chose pour s’accrocher.

Il parle beaucoup de religion ces derniers temps.

Il prie avec sa fiancée avant chaque match. Il va à l’église chaque dimanche.

« Je ne fais pas encore du porte-à-porte pour parler de Jésus, mais cet intérêt a tranquillement grandi chez moi. La religion m’a appris que je n’ai pas à tout faire tout seul. »

Peut-être que ça l’aide à garder la tête hors de l’eau.

Peut-être que ça l’empêche de replonger comme à Columbus.

Mais est-ce que ça suffit?

Parce que si le doute s’installe encore, si la spirale négative recommence…

Alors on pourrait bien être en train d’assister à une autre descente aux enfers.

Et cette fois-ci, est-ce qu’il pourra s’en relever?

On ne veut pas y penser.

Mais quand on voit ce qui se passe sur la glace et en dehors…

On est obligé de se poser la question.