Juraj Slafkovsky a encore une fois mis les pieds dans le plat.
Dans une entrevue accordée au journaliste du Journal de Montréal, Jonathan Bernier, l’attaquant du Canadien de Montréal a tenu des propos qui risquent de faire énormément réagir, autant en Slovaquie qu’au Québec.
Il a affirmé qu’à Montréal, on respectait beaucoup mieux sa vie privée, que les médias et les partisans étaient bien plus polis et respectueux que dans son pays natal.
Il a même ajouté qu’il ne supportait plus la pression qu’il subissait en Slovaquie, laissant entendre que la tension y était insoutenable et que ce qu’il vivait là-bas était devenu un véritable fardeau.
Une déclaration choc qui risque de créer une onde de choc dans son pays, où il est vu comme une véritable icône du hockey. Mais au Québec aussi, ces propos font grincer des dents.
D’un côté, certains comprendront qu’il veuille fuir la pression médiatique qu’il subit en Slovaquie, où chaque de ses faits et gestes est scruté à la loupe.
Mais d’un autre côté, insinuer que les Slovaques sont irrespectueux et qu’il se sent mieux au Canada pourrait être perçu comme un affront à son propre peuple.
C’est loin d’être la première fois que Slafkovsky se retrouve au centre d’une controverse liée à sa communication. On l’a souvent trouvé maladroit dans ses interventions, que ce soit lorsqu’il parlait de ses performances sur la glace, de son avenir, ou encore de sa vie privée.
Et cette fois-ci, il a frappé encore plus fort.
Juraj Slafkovsky croyait simplement partager son ressenti en parlant de la différence entre Montréal et la Slovaquie. Il ne s’attendait certainement pas à déclencher une tempête médiatique qui, encore une fois, le place au cœur des controverses.
Car au-delà de ses performances sur la glace, c’est son discours qui continue de le mettre dans l’eau chaude. Ses propos sur les Slovaques, jugés irrespectueux par plusieurs, ont enflammé les réseaux sociaux et la presse slovaque.
Dire qu’il trouvait les Montréalais plus polis et plus respectueux de sa vie privée que ses propres compatriotes a été perçu comme un affront national. Et son anecdote sur les sushis n’a rien arrangé.
«Je me souviens d’une fois où je mangeais des sushis sur la rue et un homme m’a approché en me disant: ‘Tu dois prendre une photo avec moi parce que tu es l’idole de mon fils.’ S’il était arrivé 10 minutes plus tard, ça m’aurait moins dérangé, mais là, j’essayais de manger des sushis tranquillement.»
Les médias slovaques s’en sont emparés immédiatement. Les réactions ont été vives, voire agressives. Plusieurs observateurs et partisans lui reprochent son ingratitude envers son pays natal.
Cette sortie médiatique illustre surtout une réalité que Slafkovsky subit depuis son ascension fulgurante dans le monde du hockey. En Slovaquie, il est plus qu’un joueur de hockey : il est une icône nationale.
Depuis son éclatante performance aux Jeux olympiques de Pékin, où il a mené son pays vers la médaille de bronze, son statut de supervedette ne fait que grandir. Mais cette notoriété a un prix.
«Il est traqué en permanence. Chaque matin, ses moindres faits et gestes sont repris dans tous les médias slovaques. Son entourage est scruté, sa famille surveillée, et même ses publications sur les réseaux sociaux font l’objet d’analyses.»
Le journaliste Martin Turcin de Sportnet expliquait récemment que Slafkovsky est probablement l’athlète le plus populaire de Slovaquie, dépassant même les stars du football et du tennis.
Mais cette popularité entraîne un harcèlement médiatique constant, au point que ses proches en subissent aussi les conséquences.
Une pression insoutenable sur sa famille.
Ce que peu de gens savent, c’est que les proches de Slafkovsky sont aussi pris dans ce tourbillon médiatique.
Sa sœur, encore adolescente, doit composer avec des journalistes qui tentent d’obtenir des entrevues avec elle à son école. Son quotidien a été bouleversé par la célébrité de son frère.
«Elle ne peut plus aller à l’école comme une élève normale. Certains reporters l’attendent devant la grille, d’autres interrogent ses amis pour savoir comment elle vit la popularité de son frère.» affirmait-il plus tôt cette année aux médias slovaques.
Même ses parents sont la cible d’une couverture médiatique intrusive. Des photographes prennent des clichés de leur maison, des articles détaillent leur mode de vie, leur travail et leurs moindres déplacements.
«Ce genre de truc est un peu irritant. Après tout, qu’est-ce que mes parents ont à voir là-dedans?» a déjà confié Slafkovsky à un journaliste en privé.
Alors que Slafkovsky espérait simplement exprimer son soulagement de vivre une vie plus normale à Montréal, ses déclarations ont été reçues comme une trahison en Slovaquie.
Les médias locaux ont interprété ses propos comme une critique directe envers ses compatriotes et un rejet de son pays natal.
«On lui a tout donné ici. Il est devenu une superstar grâce à la Slovaquie. Et maintenant, il nous dit qu’il préfère le Canada? C’est une insulte.» écrivait un membre de la fédération slovaque de hockey.
Dans les forums de fans et sur les réseaux sociaux, les réactions sont encore plus virulentes. Certains demandent même à ce qu’il ne représente plus la Slovaquie sur la scène internationale.
«Si Montréal est si merveilleux pour lui, qu’il demande la citoyenneté canadienne et qu’il nous laisse tranquilles!» lançait un partisan outré.
Un autre ajoutait : «Qu’il arrête de parler et qu’il se concentre sur le hockey, au lieu de critiquer son propre peuple.»
Un joueur encore immature dans sa communication?
Ce n’est pas la première fois que Slafkovsky est au centre d’une polémique liée à ses propos. Ses déclarations sont souvent mal calibrées, parfois naïves, parfois trop directes.
Dans le passé, on l’a déjà critiqué pour son manque de filtre en entrevue, son arrogance perçue et son habitude de parler sans penser aux conséquences.
Mais cette fois, il risque de le payer plus cher que jamais.
«Il doit apprendre à mieux gérer sa communication. Il n’a que 20 ans, mais il doit comprendre que tout ce qu’il dit aura un impact énorme, surtout en Slovaquie.» expliquait un autre membre de la fédération slovaque de hockey.
Sa déclaration maladroite sur les sushis et la politesse des Montréalais ne va probablement pas s’effacer de sitôt. Et pour lui, le retour au pays cet été pourrait être particulièrement compliqué.
Une leçon à retenir?
Il est encore jeune. Il peut encore apprendre. Mais une chose est certaine : chaque mot qu’il prononcera à l’avenir sera analysé sous toutes les coutures.
Alors que son début de carrière à Montréal est déjà marqué par une forte pression, il devra maintenant composer avec un rapport plus difficile avec son pays d’origine.
L’ironie dans tout cela? Alors qu’il cherchait simplement à expliquer qu’il se sentait mieux à Montréal, il vient de se mettre une grande partie de la Slovaquie à dos.
Et si, au final, il regrettait simplement d’avoir voulu manger des sushis tranquillement?