C’est un contraste qui frôle l’absurde.
Pendant que Kirby Dach disparaît de tous les radars (pas de présence à Brossard, pas d’apparition au mariage de Nick Suzuki, pas une seule vidéo récente d’entraînement(, un jeune loup, Michael Hage, se bat comme un acharné pour forcer la main aux dirigeants du Canadien de Montréal de le signer le printemps prochain.
Et Hage ne se contente pas de se pointer le nez : il défonce la porte.
Sur la scène du World Junior Summer Showcase, là où les futures vedettes de la LNH s’affrontent pour des postes à Équipe Canada junior, Hage fait parler de lui comme jamais.
Un but, une passe, mais surtout un engagement total, une intensité à fendre la glace. Et ce ne sont pas les médias qui le disent, ce sont ses pairs.
Matthew Schaefer, le tout premier choix du dernier repêchage, n’a pas hésité à déclarer :
« Michael Hage est un joueur incroyable. »
Bang. Voilà un autre jeune prodige qui s’incline devant la fougue du choix de première ronde du CH.
Et ce n’est pas tout. Misha Donskov, entraîneur adjoint du Canada, est formel : ce qui impressionne le plus dans le jeu de Hage, ce n’est pas juste la production offensive, c’est sa volonté. Sa détermination. Son engagement dans les coins.
Sa combativité pour aller chercher les rondelles libres. Bref, tout ce qu’on voudrait voir en ce moment chez… Kirby Dach.
Parce que le véritable éléphant dans la pièce, c’est ça : pendant que Michael Hage fait mentir les sceptiques, qu’il s’impose comme le futur deuxième centre du Tricolore, Dach, lui, s’éclipse dans un silence assourdissant.
On l’a vu brièvement à Brossard en début juillet, top shape, disaient certains journalistes. Mais dès que les gros noms sont arrivés (Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Demidov, Laine, Veleno, Montembeault, Xhekaj, Carrier, Struble), Kirby a mystérieusement plié bagage.
Disparu. Comme s’il était plus à l’aise seul. Comme s’il fuyait le noyau.
C’est un paradoxe ahurissant. D’un côté, on a Michael Hage, 19 ans, pas encore un match chez les pros, mais qui travaille comme si sa vie en dépendait.
De l’autre, on a Kirby Dach, 24 ans, blessé plus souvent qu’à son tour, qui va gâcher sa dernière année de contrat à démontrer qu’il peut tenir le fort comme deuxième centre… et qui se fait invisible au moment précis où il devrait tout donner.
Et on parle ici d’un joueur, Dach, qui pourrait bien être le centre d'Ivan Demidov et Patrik Laine cette saison. Deux joueurs d’impact qui s’entraînent, eux, chaque jour à Brossard.
Deux joueurs qui envoient le message clair qu’ils sont prêts. Pendant ce temps-là, Kirby brille par son absence. Aucun mot. Aucun vidéo. Même pas un cliché Instagram pour montrer qu’il tient encore à sa place. Rien.
À l’opposé, Hage n’attend pas que les portes s’ouvrent : il les enfonce. Il montre à Kent Hughes et Jeff Gorton qu’ils n’auront pas le luxe d’attendre trois ans avant de le voir à Montréal.
Et soyons clairs : s’il continue de jouer de cette façon, on devra sérieusement se demander si Hage ne devrait pas signer son contrat d’entrée l’an prochain, dès la fin de sa saison universitaire, pour rejoindre le Canadien et prendre la place que Kirby Dach semble trop souvent vouloir fuir.
C’est peut-être dur à entendre, mais c’est la vérité : Dach devrait avoir honte en ce moment. Parce qu’en regardant un Michael Hage se battre comme un gladiateur pour sa place dans l’alignement, on voit tout ce que Dach n’est pas. Et tout ce qu’il devrait être.
Il n’est pas trop tard pour Kirby. Mais la fenêtre se referme rapidement. Les fans en ont assez de son silence, de ses absences, de son incapacité à saisir sa chance.
Parce que la vérité cruel, c’est que le Canadien n’a pas repêché Michael Hage par hasard. Il représente le futur. Un futur qui pourrait arriver beaucoup plus tôt que prévu.
Et si ce futur frappe à la porte dès l’an prochain, Dach devra regarder dans le miroir et se demander : est-ce que j’ai vraiment tout donné?
Ou est-ce que j’ai laissé passer ma chance… pendant qu’un autre se battait pour la mienne?
Les partisans du Canadien n’ont pas besoin de mille vidéos pour savoir qui travaille fort. Ils voient les images de Michael Hage déjouant des hommes barbus dans la NCAA comme s’il jouait contre des adolescents.
Ils entendent Misha Donskov, entraîneur adjoint d’Équipe Canada, s’extasier sur l’intensité du jeune Hage, sa hargne dans les coins, sa capacité à créer de l’attaque dans les espaces restreints. Hage n’est pas qu’un espoir, il est véritablement un futur centre top 6.
Il joue avec une intensité qui saute aux yeux. Il provoque des revirements, attaque avec autorité, change le rythme d’un match en une accélération.
Et il est loin d’avoir atteint son plafond. Son sens défensif s’affinera, sa prise de décision en zone neutre aussi. Mais tout ce qui est offensif, vitesse, tir, lecture du jeu, est déjà à un niveau élite.
Voilà pourquoi les partisans vont tomber amoureux de Michael Hage. Il est l’image même du joueur qui veut tout casser pour gagner sa place.
Celui qui se bat pour une chaise… pendant que Kirby Dach semble hésiter à s’asseoir dans celle qui lui est encore réservée.
Le CH n’a pas repêché Michael Hage au 21e rang pour lui faire jouer la troisième ligne à Laval. Et si l’organisation sent qu’Hage est prêt après sa prochaine saison universitaire, elle n’hésitera pas à lui faire signer un contrat pour l’amener à Montréal dès 2026... ou pour les séries 2025.
La fenêtre se referme vite dans la LNH. Et quand un espoir comme Michael Hage cogne à la porte, il la défonce.
Kirby Dach, quant à lui, semble ne même plus entendre qu’on frappe à la sienne.