Ce qui s’est passé hier soir à Washington n’est pas seulement un revers en prolongation.
C’est une onde de choc qui secoue toute l’organisation du Canadien de Montréal. Une humiliation déguisée. Une gifle lancée en plein visage d’Arber Xhekaj — l’homme qu’on appelait jadis le Shérif.
Ce surnom-là, Martin St-Louis n’a jamais voulu l’entendre. Et maintenant, il fait tout pour l’effacer de la mémoire collective.
Mais le Québec, lui, n’oublie pas. Et il regarde cette série contre les Capitals avec le cœur en miettes.
Avant même de parler de St-Louis, arrêtons-nous un instant sur ce silence assourdissant. Un silence honteux. Pas un seul journaliste québécois francophone, parmi ceux qui ont fait le voyage à Washington, n’a osé demander pourquoi Xhekaj n’était pas en uniforme. Pas un.
Comme si la question était taboue. Comme si le département des communications du CH avait imposé un blackout. Impossible de le confirmer, mais le résultat est le même : personne n’a eu le courage de poser LA question que tout le Québec se pose.
Et pendant ce temps, dans tous les salons du Québec, des familles entières se demandaient : “Mais il est où le Shérif?”
Le plus inquiétant, c’est que l’équation est désormais claire comme de l'eau de roche. Si Xhekaj n’est pas inséré dans l’alignement demain, c’est terminé. C’est une condamnation officielle. Il sera échangé cet été. Il n’y a plus de doute.
Et voilà que Tom Wilson, le boucher de Washington, a eu le champ libre toute la soirée. Le CH a beau s’être battu jusqu’en prolongation, on a vu dès les premières minutes que les joueurs étaient nerveux.
Le regard fuyant de Cole Caufield, son refus d’aller dans les coins en début de match, les hésitations de Lane Hutson en début de match… tout pointait vers une peur collective. Une peur d’être frappé. Parce que personne n’était là pour dire à Wilson : “Pas ce soir.”
La décision de ne pas faire jouer Xhekaj a transformé ce match en farce. Et dans le vestiaire des Capitals, on riait. L’expression est forte, mais c’était la fête. On a même vu des joueurs dire en souriant : “Quand le chat n’est pas là…”
Tom Wilson, lui, n’en revenait pas. Il était littéralement bouche bée. « Il n’est pas là? Sérieux? » a-t-il lancé aux journalistes.
Puis il a tenté de se rattraper, parlant du CH comme d’une équipe rapide, talentueuse, robuste. Mais tout le monde savait que son cerveau ne pensait qu’à une chose :
“Je ne peux pas croire qu’ils m’ont laissé la glace libre comme ça.”
Le destin est sans pitié Jeff Gorton, le DG qui avait été congédié à New York en 2021 parce que son équipe n’avait pas répondu physiquement aux attaques de Wilson contre Artemi Panarin, vient de revivre son cauchemar. Mais cette fois, à Montréal. Et cette fois, il n’aura plus d’excuse.
Il ne pourra pas dire qu’il n’avait pas un gars capable de tenir tête à Wilson. Il l’avait. Il l’a encore. Mais son coach ne veut pas l’utiliser.
Le moment est venu pour Gorton de tirer une leçon de son passé. De rappeler à St-Louis que dans les séries, on ne joue pas juste avec des tableaux blancs et des stratégies numériques. On joue avec des tripes. Et des gars comme Xhekaj, ça fait gagner des séries.
Martin St-Louis a ses chouchous. Et Arber Xhekaj, lui, est devenu son bouc émissaire officiel. La dynamique est toxique.
L’entraîneur aime les joueurs propres, rangés, prévisibles. Il ne veut pas d’éléments “instables”. Mais en séries, ces éléments-là font souvent toute la différence.
La preuve? L’absence de Xhekaj a changé tout le ton du match #1. Et si rien ne change, le match #2 pourrait être un désastre physique.
Le Québec est en colère. Et ce n’est pas une métaphore. Les partisans en ont assez de voir leur dur à cuire préféré ridiculisé.
Xhekaj est devenu un symbole. Pas juste de robustesse, mais de fierté locale. Et chaque match sans lui, chaque coup reçu par un Caufield ou un Hutson, est vécu comme une gifle.
Même les médias de Washington n’en reviennent pas. Ils se moquent littéralement du CH. Ils savent que sans Xhekaj, le Canadien est vulnérable.
Et ils ont bien l’intention d’en profiter. Le mot d’ordre chez les Caps : frapper, frapper, frapper.
Martin St-Louis aurait pu insérer Xhekaj comme septième défenseur. Il aurait pu retirer Emil Heineman pour lui faire une place. Il ne l’a pas fait. Par orgueil? Par entêtement? Par peur de se contredire?
Peu importe. Le résultat est clair : l’équipe est moins bonne sans Xhekaj. Moins protégée. Moins respectée.
Et plus vulnérable que jamais.
Demain, match #2. Le CH peut encore reprendre l’avantage de la glace. Mais il faudra corriger cette erreur monumentale. Il faudra remettre Xhekaj dans l’alignement.
Pas juste pour faire plaisir aux partisans. Pas juste pour calmer Tom Wilson.
Mais pour envoyer un message : le CH ne se fera pas marcher dessus.
Parce que si Xhekaj n’est pas là demain, le match ne sera pas seulement une bataille de hockey.
Ce sera une déclaration d’abandon.
Et le bouc-émissaire de St-Louis... notre chouchou à nous... sera échangé...