Tension entre Ottawa et Montréal: Kent Hughes règle ses comptes

Tension entre Ottawa et Montréal: Kent Hughes règle ses comptes

Par Marc-André Dubois le 2025-06-22

Il n’y a plus de doute : les Sénateurs d’Ottawa et le Canadien de Montréal sont engagés dans une double guerre de tranchées.

Et dans les deux cas, le même scénario se répète : Montréal veut frapper, Ottawa veut retenir, et tout semble indiquer que Kent Hughes pourrait remporter les deux batailles contre son rival Steve Staios.

D’un côté, Claude Giroux, vétéran convoité et encore très productif, est à deux doigts de tourner le dos à Ottawa après des semaines de négociations stagnantes.

De l’autre, Rasmus Andersson, défenseur droitier des Flames de Calgary, suscite une course effrénée où Ottawa et Montréal sont les deux plus agressifs prétendants. Et dans les deux cas, c’est le Tricolore qui est en pôle position.

À Ottawa, les heures sont comptées. Selon Bruce Garrioch du Ottawa Citizen, les discussions se poursuivent entre Claude Giroux et les Sénateurs, mais aucune entente n’a encore été conclue, notamment sur la question cruciale du salaire de base.

Giroux, 37 ans, souhaite un contrat de deux ans, avec un plancher autour de 3 M$ par saison et des bonis pouvant le mener à 4,5 M$. Mais Ottawa ne propose qu’un an.

Et pendant que les pourparlers piétinent, le Canadien de Montréal affine son plan. Selon un dirigeant de la LNH cité par Garrioch, si Ottawa n’arrive pas à s’entendre avec Giroux d’ici le 1er juillet, Montréal pourrait immédiatement manifester un intérêt concret.

Ce serait un tremblement politique et émotionnel. Giroux, qui a inscrit 50 points en 81 matchs en 2024-2025, représente un ajout de choix pour combler la position névralgique de deuxième centre à Montréal.

Même si ce n’est plus sa position principale, il pourrait pivoter le deuxième trio ou jouer à l’aile d’un jeune comme Ivan Demidov, tout en assurant un encadrement précieux dans le vestiaire.

Mais au-delà du hockey, ce serait une victoire idéologique. Ottawa essaie de convaincre Giroux avec prudence. Montréal lui tendrait une main franche, valorisante, et ambitieuse.

Et ce n’est pas tout.

Pendant que le dossier Giroux brûle, une autre guerre fait rage entre Ottawa et Montréal. Celle pour Rasmus Andersson, défenseur droitier top 4 des Flames de Calgary.

Dès que Frank Seravalli a confirmé que les Flames étaient ouverts à l’idée d’échanger Andersson, le téléphone de Craig Conroy a explosé. Et parmi les équipes les plus agressives : Montréal et Ottawa. Encore.

Mais Montréal détient un atout qui rend l’offre irrésistible : Logan Mailloux.

Pourquoi? Parce que la Caroline a déjà proposé Scott Morrow, un défenseur droitier offensif du même profil, et que Calgary veut obtenir un jeune défenseur droitier à haut potentiel pour amorcer sa relève.

Mailloux, choix de première ronde en 2021, est physique, spectaculaire, puissant. Il cadre parfaitement dans le moule des Flames. Et Kent Hughes sait que son nom est écrit en gros sur le tableau blanc du DG des Flames.

Dans les coulisses, le CH aurait proposé un échange impliquant soit Mailloux, soit le choix #17, à condition que Calgary accepte d’associer une prolongation de contrat à la transaction.

Rasmus Andersson, 28 ans, est encore sous contrat pour une saison à 4,55 M$, mais le CH veut du long terme.

Pourquoi? Parce qu’il deviendrait immédiatement le défenseur numéro un à droite, aux côtés de Kaiden Guhle. Il stabiliserait la relance, sécuriserait Hutson, et donnerait à Reinbacher un mentor crédible.

Et pendant ce temps… Ottawa, là aussi, hésite.

Et clairement, Ottawa ne va pas sacrifier Carter Yakemchuk. Les Flames refusent tout retour qui ne comporte pas un droitier top-4 potentiel.

Le CH veut frapper deux fois

Ce qui rend la situation explosive? Le CH est à la fois sur Giroux et sur Andersson. Deux vétérans. Deux piliers. Deux leaders. Et dans les deux cas, Ottawa est la seule autre organisation qui freine les plans de Hughes.

Si Montréal réussit ce doublé, ce sera un changement de scénario brutal dans la division Atlantique. Le CH ajouterait :

Un vétéran francophone de 50 points pour guider Demidov ;

Un défenseur droitier fiable, dans la fleur de l’âge, capable de jouer 24 minutes par match.

Pendant qu’Ottawa, de son côté, perdrait son cœur de vestiaire… et raterait un défenseur capable de transformer sa brigade.

Mais le prix est lourd. À Montréal, la pression autour de Logan Mailloux est à son comble. Son nom circule partout.  Tout le monde appelle pour lui. Tout le monde tente sa chance.

Et lui, il le sait.

Depuis son repêchage controversé, Mailloux a vécu sous les projecteurs. Il a tenté de rebâtir sa réputation. Et aujourd’hui, alors qu’il commence enfin à se faire une place, il pourrait être sacrifié pour solidifier la défensive du CH.

Pour lui, ce serait une claque. Pour les Flames, une aubaine. Mais pour le CH? Un pari stratégique. Entre le potentiel risqué de Mailloux et la fiabilité éprouvée d’Andersson, Kent Hughes devra choisir.

Dans les deux dossiers, Giroux et Andersson, Montréal a un avantage psychologique clair.

Et pendant ce temps, le 1er juillet approche. Le repêchage aussi. Et le téléphone de Kent Hughes chauffe comme jamais.

Dans cette lutte à deux fronts contre Ottawa, le CH a une chance unique d’imposer sa volonté. Obtenir Claude Giroux, c’est ajouter l’âme. Acquérir Rasmus Andersson, c’est solidifier la structure défensive.

Et si Kent Hughes réussit l'un des deux coups, ce sera plus qu’un été réussi, ce sera un message à toute la LNH :

Montréal est de retour. Et cette fois, ce n’est plus de la reconstruction… c’est de la construction. Sérieuse. Stable. Calculée. Payante.

Ottawa est prévenu.