Tension insoutenable à Pittsburgh : Sidney Crosby se rapproche du point de rupture

Tension insoutenable à Pittsburgh : Sidney Crosby se rapproche du point de rupture

Par André Soueidan le 2025-08-07

Le rideau est tombé sur l’un des feuilletons les plus surveillés de l’été dans la LNH… mais pas pour longtemps.

Sidney Crosby ne quittera pas Pittsburgh. Pas cet été, du moins. C’est Elliotte Friedman lui-même, toujours bien branché, qui a mis fin aux spéculations :

« Il va commencer la saison à Pittsburgh. Il n’y a aucun doute là-dessus. Il ne sera pas échangé cet été. » Point final.

Mais ce « point final » n’a jamais sonné aussi provisoire.

Car ce que tout le monde oublie dans ce dossier, c’est le facteur temps. Et ce 7 août, alors que Crosby souffle 38 bougies, une vérité brutale s’impose : le point de rupture approche.

Le temps est son plus grand ennemi. Et il court. Vite. Trop vite.

Pour les partisans du Canadien de Montréal, qui rêvaient encore d’un miracle, c’est un coup dur.

Le vent semblait tourner. Les tensions internes chez les Penguins, les erreurs à répétition de Kyle Dubas, la tentative de rachat par Mario Lemieux, les murmures de plus en plus persistants dans les coulisses de la ligue…

Tout semblait converger vers une éventuelle transaction. Mais non. Le capitaine restera fidèle à ses couleurs. Pour l’instant.

Et pourtant, tout laissait croire que le moment était peut-être venu.

Une saga qui a secoué Pittsburgh… et Montréal

Depuis plusieurs semaines, les rumeurs n’ont cessé de s’intensifier. Le Canadien de Montréal explorait des pistes.

Joshua Roy, Owen Beck, des choix : ces noms revenaient dans des scénarios d’échange.

On murmurait même que le CH accepterait d’inclure un salaire important, possiblement Josh Anderson, pour équilibrer les masses salariales.

Du côté de Pittsburgh, le climat était lourd. Kyle Dubas, malgré son contrat de 40 millions sur 7 ans, perdait tranquillement le contrôle de son vestiaire.

Son pari risqué sur Erik Karlsson, à 11,5 millions de dollars par saison, s’était transformé en gouffre.

Aucun club ne voulait du défenseur suédois, même avec rétention salariale. La frustration de Crosby, déjà bien documentée, atteignait un point de rupture.

Mais il y avait un obstacle de taille : Evgeni Malkin.

Tant que Malkin est à Pittsburgh, Crosby reste. C’est une promesse. Une fidélité indéfectible. Une fraternité qui dure depuis deux décennies.

Et pour cette raison, la transaction que tout le Québec espérait… n’aura pas lieu cet été.

Le vrai point de rupture : le temps

Sidney Crosby a maintenant 38 ans. C’est son anniversaire aujourd’hui. Et derrière les sourires de façade et les messages de félicitations se cache une inquiétude silencieuse.

Chaque saison qui passe est une opportunité de moins. Une Coupe de moins. Un rêve de moins.

Il ne lui reste que quelques années. Deux, peut-être trois.

À ce rythme, chaque décision compte. Chaque mauvaise direction pourrait le condamner à finir sa carrière dans l’ombre, à la Joe Thornton, sans le feu d’artifice final qu’il mérite.

Et c’est ça, le véritable point de rupture. Pas une chicane avec Dubas. Pas une mésentente avec le propriétaire. Le point de rupture, c’est le temps. Le sablier est presque vide.

Kyle Dubas est déjà sur un siège éjectable. Sa gestion des dernières saisons est un échec cuisant.

Erik Karlsson est toujours là, et son contrat continue d’empoisonner les finances de l’équipe.

Rickard Rakell et Bryan Rust sont invendables.

Le gardien Tristan Jarry a un contrat que personne ne veut.

Et l’idée même de relancer cette équipe avec des jeunes semble irréaliste, tant les vétérans grugent encore une bonne partie de la masse salariale.

Dubas l’a d’ailleurs confié récemment : il veut aller jeune. Il veut reconstruire. Il l’a dit à plusieurs sources internes, selon Josh Yohe.

Mais reconstruire avec Crosby et Malkin, c’est un non-sens.

Ce sont deux légendes qui veulent gagner, pas participer à un développement sur cinq ans. C’est leur voler leurs dernières années.

Et Mario Lemieux dans tout ça?

L’ancien propriétaire tente, avec Ron Burkle, de racheter les Penguins. Il veut redevenir majoritaire. Il veut ramener l’esprit gagnant qui a animé cette équipe pendant les années fastes. Et surtout, il veut protéger Crosby à tout prix.

Mais tant que Fenway Sports Group reste en poste, Lemieux n’a aucun levier.

Le groupe bostonien, propriétaire aussi des Red Sox et du Liverpool FC, n’a pas l’intention de vendre. Pas pour l’instant. Ils seraient ouverts à accueillir un partenaire minoritaire passif, mais rien de plus.

Et pendant ce temps, Dubas reste en place. Grâce à un contrat blindé. Grâce au soutien de ses patrons. Et grâce à un été où, malgré tous les signaux d’alarme, rien ne bouge vraiment.

Le rêve montréalaise retardé… pas annulé

Pour le Canadien de Montréal, ce n’est que partie remise. Le dossier Crosby n’est pas mort. Il est en suspens.

Elliotte Friedman le dit lui-même : « Il va commencer la saison avec les Penguins. » Il ne parle pas de la finir.

Et c’est là que la suite devient captivante. Si les Penguins connaissent un mauvais départ? Si Malkin ralentit? Si l’équipe s’effondre en octobre et novembre?

Tous les scénarios redeviendront possibles.

Et Crosby lui-même pourrait lever la main. Pas publiquement, bien sûr. Mais en coulisses. Il pourrait indiquer, pour la première fois, qu’il est prêt à considérer un départ. Et Montréal restera à l’affût.

Parce qu’avec un choix de première ronde 2026 trop précieux pour être sacrifié, en raison de la loterie Gavin McKenna, le CH préférera offrir un paquet d’espoirs.

Et si Dubas est acculé au mur? Il écoutera.

Crosby n’est pas éternel. Il le sait. Et il ne gâchera pas ses dernières années à jouer les figurants. S’il sent que le projet Dubas est voué à l’échec, il fera ce qu’il faut.

Parce que Sidney Crosby ne mérite pas de sortir par la porte d’en arrière. 

Non. Crosby mérite un dernier chapitre glorieux. Et quoi de plus symbolique que de le voir enfiler le chandail bleu-blanc-rouge du CH pour sa dernière danse?

Il a grandi en rêvant du CH. Il connaît la ferveur montréalaise. Il sait ce que représente une soirée au Centre Bell. Et imaginez l’émotion s’il revenait comme joueur du Canadien, salué par 21 000 partisans en délire…

Il ne s’agirait pas seulement de hockey. Ce serait une histoire de rédemption. D’identité. De legs. Une chance unique de marquer l’histoire encore une fois, dans un autre chandail mythique.

Le calme apparent de cet été à Pittsburgh est trompeur. Rien n’est réglé. Le feu couve encore. Et il suffira d’une étincelle pour que l’incendie reparte.

Le Canadien devra attendre. Les partisans devront patienter. Et Kyle Dubas devra marcher sur des œufs chaque jour de l’automne.

Mais une chose est certaine : le point de rupture approche. Il ne reste plus beaucoup de bougies à souffler avant la fin.

Et pour sa prochaine fête, Sidney Crosby mérite mieux qu’une autre saison perdue. Il mérite de souffler ses bougies en bleu-blanc-rouge.

Amen