Il y a des gestes qui définissent une carrière. Pour Tom Wilson, c'est en frappant et en faisant mal.
Wilson est toujours l’ennemi. Et il devient toujours le personnage principal.
Le monstre est redevenu ce qu’il n’a jamais cessé d’être : le vilain parfait, le prédateur qui rôde, l’ombre qui plane. Il a hurlé. Il a frappé. Il a envoyé Alex Carrier au pays des rêves, et aujourd’hui, le Québec ne parle que de ça.
Et ce n’est pas terminé.
La séquence est gravée dans la mémoire de tous les partisans : Carrier, dos tourné, qui tente une relance. Wilson qui fonce sur lui comme un train sans freins.
Et juste avant l’impact, un cri bestial, presque animal. Un hurlement qu’on a bel et bien entendu jusque dans les sections proches de la baie vitrée. Un avertissement? Un cri de guerre? Peut-être un peu des deux.
Tom Wilson l’a dit en entrevue :
« Je hurle avant d’entrer en contact. Si l’autre ne réagit pas, ce n’est plus mon problème. »
Un sourire en coin, des yeux froids. Aucun regret. Juste une froide logique de vétéran de guerre.
« Carrier devra apprendre à se protéger », a-t-il lancé aux médias, sourire au visage. L’arrogance incarnée. Mais une arrogance assumée, même applaudie dans certains vestiaires.
Et tu sais quoi? Il a raison.
Pas dans la violence. Pas dans la brutalité. Mais dans le fait qu’il joue un rôle que personne d’autre n’ose jouer aujourd’hui.
Il est la réincarnation moderne de Claude Lemieux, de Dale Hunter, de Chris Pronger. Il est celui que tu détestes… sauf quand il est dans ton équipe.
Et c’est précisément pour ça que le nom de Tom Wilson fait autant rêver à Montréal. Parce que depuis des années, le Canadien manque d’un gars comme lui.
Parce que depuis trop longtemps, on regarde des équipes comme Washingto imposer leur loi, pendant que les nôtres se font brasser, intimider, effacer.
Les gens ont vu dimanche la peur dans les yeux de certains joueurs. Cole Caufield qui hésite à aller dans les coins. Lane Hutson qui se fait écorcher à chaque présence. Suzuki qui regarde autour de lui, en quête d’un ange gardien qui ne vient jamais.
Pendant ce temps, Florian Xhekaj rêve au Canadien de Montréal.
Et ce Florian-là, il a un rêve : devenir le prochain Tom Wilson. Il l’a dit. Il l’a répété. Il veut jouer dur, il veut jouer méchant, mais dans les règles. Il veut être ce joueur qu’on respecte par peur et par admiration.
Si Flotia avait été là dès le début? Peut-être que Carrier n’aurait jamais été victime. Peut-être que Wilson aurait pensé à deux fois avant de charger.
La question maintenant est sans pitié: est-ce que le petit frère protège le grand de l’exil?
Parce qu’on le sait tous : Arber Xhekaj est sur la corde raide. Le CH réfléchit. Anaheim appelle. Philadelphie le veut.
Et si Montréal ne veut plus de lui?
La logique dirait qu’Arber est trop mauvais défensivement. Mais hier, on a vu que ce n’est pas une question de stats avancées. C’est une question de survie. Et dans une série contre Tom Wilson, tu as besoin d’un Xhekaj. Sinon, tu perds. Tu perds la guerre avant même de jouer au hockey.
Peut-être que tu en as besoin de deux.
Le Canadien est trop soft. Trop poli. Trop discipliné.
Et le cri de Wilson? C’est plus qu’un avertissement. C’est un cri de guerre. Un cri qui dit : « Je vais frapper. Et si t’as personne pour me faire reculer, je vais recommencer. Encore et encore. »
Martin St-Louis a voulu faire du coaching cérébral. Il a sorti Xhekaj de l’alignement au début de la série. Il a parlé d’émotions, de structure, de momentum.
Wilson, lui, a répondu avec une épaule. Et la série a basculé.
Tom Wilson adore être le méchant. Il adore être hué. Il s’en nourrit. Et si personne ne le confronte, il va détruire cette série.
Et pendant ce temps, Florian Xhekaj attend dans la ligue américaine. Si St-Lousi avait eu du "guts", il l'aurait habillé.
Le petit frère Xhekaj gagne ses galons. Il frappe, il dérange, il inspire.
Et les partisans du CH le savent. Montréal a absolument besoin de lui pour la saison prochaine.
Ils ont vu Wilson. Ils ont entendu le cri. Et ils ont compris. Dans la LNH, on n’envoie pas de fleurs. On envoie des coups d’épaule. Et si tu ne réponds pas, tu disparais.
Alors, Martin? Tu fais quoi?
Tu réponds au cri de Tom Wilson. Florian Xhekaj aurait dû être en uniforme pour cette série. Qaund on regarde à quel point Oliver Kapanen ne sert à rien, on ne comprendra jamais pourquoi le CH n'a pas osé rappelé la bête de Laval.
Parce qu’une chose est claire : ce cri de tom Wilson, personne ne l’oubliera.
Personne n’oubliera cette mise en échec. Personne n’oubliera ce cri. Tom Wilson a fait exactement ce qu’il avait promis. Il a hurlé pour avertir. Il a frappé dans les règles. Et il a renversé le cours de la série.
On ne peut plus le traiter de sale. Pas cette fois. Il nous a cloué le bec, à tous. Il a joué son rôle à la perfection. Carrier est tombé. Le Canadien s'est effondré.
Et Tom Wilson, lui, est reparti avec la tête haute. Au final, c’est lui qui a tout gagné. Et c’est le Canadien… qui a tout perdu.
Prions pour que la saison prochaine, Floria Xhekaj lui remette la monnaie de sa pièce.