Transaction allemande à Edmonton: le DG des Oilers enrage Connor McDavid

Transaction allemande à Edmonton: le DG des Oilers enrage Connor McDavid

Par Marc-André Dubois le 2025-06-20

La finale est à peine terminée que les morceaux fumants de l’échec des Oilers n’ont même pas eu le temps de refroidir… et déjà, Stan Bowman trace sa feuille de route pour l’avenir. Et devinez quoi? Il ne touchera pas à sa défensive. Non, non. Pas besoin, selon lui.

Pardon?

Sa défensive vient de se faire défoncer en finale. Matias Ekholm, présenté comme le grand stabilisateur, a eu l’air d’un vieux tracteur contre les Panthers.

Brett Kulak, bon soldat mais 6e défenseur au mieux, s’est retrouvé à jouer des minutes importantes, preuve que ce groupe manque cruellement de qualité et de profondeur.

Evan Bouchard, malgré une production offensive hallucinante, est un cauchemar en zone défensive, souvent exposé, débordé, mal positionné. Et il va empocher 10 M$ par année sur son prochain contrat.

Et pourtant, Bowman affirme avec aplomb que la défensive « a bien joué » et qu’elle « ne changera pas beaucoup ».

C’est littéralement un déni de réalité.

Une attaque à renforcer? Vraiment?

Bowman veut maintenant se concentrer sur l’attaque. Il parle de “petits ajustements”, d’ajouter de la jeunesse, de compléter l’alignement. Et selon plusieurs sources, il aimerait même aller chercher Lukas Reichel des Blackhawks de Chicago.

Pourquoi? Parce que Reichel est allemand. Et que Bowman rêve de créer une clique germanique autour de Draisaitl, et Reichel.

Mais Reichel est tout sauf une valeur sûre. Le 17e choix au total de 2020, repêché par Bowman lui-même, patine dans l’eau depuis deux saisons. 

En 2024-2025, il a amassé un maigre 22 points en 70 matchs avec Chicago. Et c’est ce joueur-là que Bowman veut ajouter à son top-9? Après avoir laissé Dylan Holloway et Philip Broberg partir pour rien?

Ce n’est pas un coup de génie, mais un retour aux vieilles habitudes de Bowman.

Car il ne faut pas l’oublier : Stan Bowman est un survivant, pas un constructeur. À Chicago, il a remporté trois Coupes Stanley… qu’il n’a pas bâties. Le club lui a été livré tout fait par Dale Tallon. Patrick Kane, Jonathan Toews, Duncan Keith, Brent Seabrook, Dustin Byfuglien, Corey Crawford : tout ça, c’était déjà en place.

Lui, ce qu’il a fait ensuite, c’est détruire ce noyau avec des décisions catastrophiques en série.

Bryan Bickell : signé à 4 millions par saison pendant quatre ans sur la base de séries miraculeuses. Résultat? Un désastre complet.

Bickell est tombé à 15 points, a fini dans la Ligue américaine, et pour s’en débarrasser, Bowman a dû sacrifier Teuvo Teravainen. Oui, Teravainen, un futur joueur de 70 points.

Brent Seabrook : prolongé à presque 7 millions par année alors qu’il était déjà en déclin. Un contrat qui a plombé la masse salariale pendant des années.

Artemi Panarin : échangé pour Brandon Saad et Anton Forsberg. L’un des pires échanges des années 2010.

Phillip Danault : sacrifié pour obtenir Dale Weise et Tomas Fleischmann. Résultat? Danault est devenu un centre défensif élite à Montréal, puis à Los Angeles. Chicago, lui, n’a rien gagné.

Et ce n’est pas tout. Il a signé Marcus Kruger pour 9 millions sur 3 ans, Artem Anisimov pour près de 23 millions sur 5 ans, et a surpayé des joueurs de soutien sans jamais réussir à renouveler le groupe élite.

Et pourtant, cette réputation de “DG champion” lui a collé à la peau. Jusqu’au scandale d'agression de 2021, qui l’a forcé à démissionner. Il aurait dû être congédié bien avant pour "incompétence hockey". Mais il est de retour, à Edmonton, et il recommence.

Le dernier chef-d’œuvre de Bowman? Un contrat de huit ans à Trent Frederic, à raison de 3,5 à 4 millions par saison.

Frederic est un bon gars, robuste, intense. Mais 4 points en 22 matchs éliminatoires. En moyenne 11 minutes de jeu. Aucune influence sur le rythme ou le momentum. Et c’est lui qu’on veut attacher à long terme, au moment où Evan Bouchard devra être payé?

C’est exactement comme Bryan Bickell. Même profil : costaud, utile en séries pendant quelques matchs, mais incapable de produire durablement. Et Bowman recommence, les mêmes erreurs, à la même vitesse.

Evan Bouchard sera joueur autonome avec compensation. Il demandera probablement entre 9 et 10 millions de dollars. Et c’est normal : il vient de sortir deux saisons de 82 et 67 points, avec 23 points en séries cette année. Malgré ses défauts, il est l’un des meilleurs quart-arrières offensifs de la ligue.

Et pourtant, le club hésite. Pourquoi? Parce que la masse salariale est déjà coincée par des contrats douteux, et que Bowman veut encore signer des gars comme Frederic ou Reichel…

Pendant ce temps, le gardien Stuart Skinner reste le point noir de l’équipe. Bowman refuse de le pointer directement, mais tout le monde le sait : il n’est pas le gardien d’un club champion. Et Bowman ira sûrement chercher John Gibson à Anaheim, un autre gardien au bout du rouleau.

Et Connor McDavid, dans tout ça?

Il reste un an à son contrat. Et le 1er juillet, le compteur de l’autonomie commence. Bowman dit vouloir le convaincre. Mais que voit McDavid?

Une défensive poreuse qu’on refuse de toucher. Un DG qui ressuscite ses vieilles erreurs. Un attaquant de profondeur surpayé. Et des projets allemands douteux.

McDavid, c’est le meilleur joueur du monde. Il mérite mieux. Il a dit lui-même : « Je veux gagner, c’est tout ce qui m’importe. » Et on le croit.

Mais il ne va pas attendre encore trois ans. Si l’été 2025 est mal géré, c’est terminé. McDavid pourrait signer un contrat de deux ou trois ans selom Elliotte Friedman… et s’en aller ensuite. Ou pire : refuser de signer et attendre l’autonomie, ce qui obligera les Oilers à l'échanger.

Et qui attend dans l’ombre, prêt à frapper sur le marché des transactions?

Los Angeles, Dallas, Anaheim et San Jose si on se fie aux propositions de la presse.

Le plus troublant, dans tout ça, c’est que Bowman ne voit pas la gravité de la situation.

Il parle de saison “formidable”, de progrès “inspirants”. Mais la réalité, c’est qu’il a perdu une finale avec le meilleur joueur du monde. Et plutôt que de corriger ses lacunes, il les enterre sous du positivisme toxique.

C’est du déni. Pire : c’est un plan bâti pour l’échec.

Et les Oilers, qui devraient être à un morceau près du sommet, sont sur le point de saboter leur propre dynastie.

Stan Bowman a hérité à Chicago d’un chef-d’œuvre construit par un autre. Il l’a détruit. Aujourd’hui, il hérite d’un noyau McDavid–Draisaitl–Hyman–Bouchard. Et il s’apprête à répéter exactement la même erreur.

Il veut prolonger des plombiers, refuser de bouger une défensive suspecte, ignorer le gouffre devant ses gardiens, et ramener des fantômes comme Lukas Reichel.

Connor McDavid le voit. Il n’est pas naïf. Et Montréal, qui observe tout ça avec attention, pourrait bien devenir la porte de sortie d’un joueur en train de perdre patience.

La fenêtre se referme à Edmonton. Et avec Stan Bowman aux commandes, elle pourrait bien se fracasser.