C’est une obsession secrète qui trotte dans la tête de Kent Hughes depuis des mois.
Un nom qui revient dans toutes les discussions internes du recrutement du Canadien : Caleb Desnoyers.
Un centre complet, intelligent, capable de marquer 35 buts dans la LHJMQ tout en étant le joueur le plus fiable de son équipe à Moncton.
Et si le CH osait?
Et si Nick Bobrov, truffé de doutes à propos des options au 16e et 17e rang, décidait de grimper dans l’ordre de sélection pour aller chercher ce joyau de la QMJHL?
Parce qu’il faut le dire clairement : Desnoyers est meilleur que Kashawn Aitchison. Plus rapide. Plus intelligent. Meilleur passeur. Mieux équilibré.
Et sûrement plus complet que Malcolm Spence, un ailier qui a certes du punch offensif, mais qui n’a ni la vision, ni le rythme de Caleb.
Le problème? Desnoyers est classé 6e dans le dernier mock. Et ce choix #6 appartient aux Flyers de Philadelphie.
Mais justement, ça tombe bien : Philadelphie cherche à combler des trous en défense.
Et au 16e et 17e rang, des défenseurs comme Jackson Smith, Radim Mrtka ou encore Logan Hensler pourraient encore être disponibles.
Une transaction où Kent Hughes cède ses deux choix pour obtenir celui de Daniel Briere ferait parfaitement du sens.
Tout le monde gagne. Les Flyers réparent leur ligne bleue, et le Canadien se dote d’un centre de top 6 à fort potentiel.
Caleb Desnoyers, c’est un gars qui joue dans toutes les situations. Il est déjà responsable en zone défensive. Il dirige une unité en supériorité numérique.
Il a porté le "A" à Moncton. Et surtout, il a marqué 35 buts en seulement 56 matchs.
On est dans les mêmes eaux que Matthew Schaefer, sauf que lui, personne n’en parle.
Parce qu’il vient du Québec? Parce qu’il n’a pas la même pub? Peut-être.
Mais Caleb Desnoyers est une cible réaliste, logique et stratégique pour un club qui veut bâtir autour de Suzuki, Slafkovsky et Caufield.
Ce serait la pièce manquante du futur top 6. Un gars qui peut pivoter une deuxième ligne, mais qui a le potentiel de déloger Suzuki à long terme si les étoiles s’alignent.
Ce n’est pas un pari. C’est un coup de maître à faire.
Et les chiffres le prouvent.
Le Canadien a deux choix. Il peut en faire un coup d’éclat.
Caleb Desnoyers doit être la priorité absolue du CH en juin prochain.
Parce que ce repêchage n’est pas banal.
Parce que cette organisation est à un carrefour. Et parce que Caleb Desnoyers, tout simplement, est peut-être celui qui manque pour rallumer la mèche du hockey à Montréal.
Parce que cette fois, pas de Connor Bedard. Pas de loterie pour sauver le plan. Le Canadien repêche dans le milieu de la mêlée.
Et c’est là que les grands DG se démarquent.
Kent Hughes devra sortir un lapin de son chapeau. Pas juste un bon joueur. Un joueur identitaire, un gars qui incarne la prochaine vague. Un gars comme Desnoyers.
Parce qu’à force d’accumuler des prospects « corrects », tu construis une équipe « correcte ». Et les partisans de Montréal sont fatigués d’être juste corrects.
Ils veulent le feu.
Ils veulent un Desnoyers qui peut changer le tempo d’un match.
Ils veulent que ce repêchage soit celui de l’explosion, pas du statu quo.
Parce que cette fois, pas de loterie pour masquer les carences.
Pas de miracle tombé du ciel.
Juste deux choix consécutifs, en plein cœur d’un premier tour où les erreurs coûtent des années et les bons coups changent un club.
Et c’est là que tout devient réel.
C’est là que Kent Hughes devra prouver qu’il n’est pas juste un bon négociateur de contrats ou un ancien agent qui sait flatter les médias dans le bon sens du micro.
Il devra prouver qu’il est capable de flair, de vision, de panache.
Parce qu’à force de repêcher des gars qui « pourraient peut-être devenir de bons joueurs de soutien », on devient une équipe qui rêve de la huitième place et qui célèbre des éliminations en cinq matchs comme des triomphes.
Ce que les partisans veulent, c’est un joueur qui crée des frissons dans le dos dès qu’il touche à la rondelle.
Un gars qui fait lever la foule au Centre Bell.
Un ailier naturel qui joue avec une étincelle contagieuse et qui peut déjà prendre la température d’un match à son compte.
Un Caleb Desnoyers.
Mais pour aller le chercher, Kent Hughes devra peut-être tout miser.
Il devra peut-être renoncer à la sécurité des choix 16 et 17.
Il devra peut-être danser avec Daniel Brière, un ancien ennemi devenu un rival au repêchage.
Et surtout, il devra prendre un risque.
Le genre de risque qui, s’il est payant, devient une signature.
Le genre de risque qui, s’il échoue, colle une étiquette de frileux à vie.
Parce que Montréal n’attendra pas une autre année.
Parce que le feu est là, prêt à prendre.
Il ne manque que la mèche.
Et peut-être, juste peut-être, qu’elle s’appelle Caleb Desnoyers.
À suivre ...