Décidément, Arber Xhekaj n'est pas sorti du bois.
Encore une fois, le shérif voit sa place menacée. Et cette fois, il pourrait bien ne jamais se relever.
Alors qu’il croyait lutter à armes égales avec Jayden Struble pour le rôle de sixième défenseur chez le Canadien de Montréal, voilà qu’un nouveau nom vient de s’ajouter à la hiérarchie défensive.
Un nom lourd de conséquences. Selon Pierre McGuire, dans une "révélation coup de tonnerre" au Sick Podcast, le jeune David Reinbacher pourrait amorcer la saison… directement à Montréal.
Le choix de première ronde controversé de 2023 pourrait brouiller toutes les cartes dès le premier match de la saison régulière.
L’homme que l’on croyait destiné à un peu de patience en bas pourrait bien couper la ligne devant tout le monde. Devant Struble. Devant Arber Xhekaj. Et même devant Adam Engstrom.
Et là, on se pose la seule question qui fâche : Xhekaj est-il devenu le neuvième défenseur du Canadien de Montréal?
À la base, la défensive du Canadien pour 2025-2026 est couké dans le béton. Cinq noms étaient intouchables : Lane Hutson, Noah Dobson, Mike Matheson, Kaiden Guhle et Alexandre Carrier.
Ensuite, on entrait dans le vif du sujet : Struble ou Xhekaj pour compléter le troisième duo.
Et puis, un vent de fraîcheur venu de l’Europe s’est levé.
Adam Engstrom, intouchable sur le marché des transactions selon Éric Engels, pousse fort, très fort. Le jeune Suédois a toutes les chances de forcer la main de l’organisation. Il est prêt. Il le sait. Et surtout, le personnel d’entraîneurs le sait.
Mais maintenant, voilà que David Reinbacher, selon Pierre McGuire, pourrait lui aussi forcer la main de la direction dès le mois d’octobre. Et si Reinbacher passe avant tout ce beau monde? Que reste-t-il à Arber Xhekaj?
La déclaration de McGuire n’a rien d’anodin. Ce n’est pas une opinion lancée dans le vide par un partisan sur les réseaux sociaux.
C’est l’analyse froide d’un homme qui a roulé sa bosse partout dans la LNH en tant que journaliste et dirigeant.
Lorsqu’il affirme avoir parlé à des gens dans le monde du hockey qui croient que Reinbacher est déjà prêt pour faire le saut, on l’écoute.
« J’ai parlé à quelques personnes qui pensent que Reinbacher peut être l’homme de la situation dès maintenant ».
Il affirme même que le plan du CH serait de le jumeler à Lane Hutson dès le premier match de la saison régulière.
Cette déclaration a fait l’effet d’une bombe dans les cercles médiatiques. Car si Reinbacher est "NHL ready", ce n’est pas uniquement son avenir à lui qui se redessine : c’est celui de tout le flanc droit de la défensive du Canadien. Et forcément, celui d’un certain défenseur surnommé le shérif.
Lane Hutson avec Reinbacher. Kaiden Guhle avec Dobson. Matheson avec Carrier. Voilà une défensive jeune, mobile, équilibrée. Et dans tout ce casse-tête, pas de place pour Arber Xhekaj.
La conclusion est sans pitié: le numéro 72 glisse tranquillement mais sûrement vers le bas de la hiérarchie.
Le pire dans tout ça? Même Jayden Struble, qu’il croyait affronter dans un combat singulier pour un poste, semble l’avoir devancé.
Struble a été préféré à Xhekaj dans plusieurs matchs cruciaux la saison dernière. Il vient de signer un contrat à salaire plus élevé. Il est dans les bonnes grâces de Martin St-Louis.
Et Engstrom? Intouchable pour une transaction. Ce n'est pas un détail. Dans une organisation qui regorge de jeunes talents défensifs, être « intouchable », c’est l’assurance d’avoir un plan. Et dans ce plan, Xhekaj n’y est probablement plus.
On le sait : Martin St-Louis n’est pas un grand admirateur du style brutal d’Arber Xhekaj. Son goût du spectacle, ses envolées physiques, ses frasques médiatiques, dont sa querelle publique avec Ryan Reaves, ont toujours été vus d’un mauvais œil par l’entraîneur du Canadien.
Xhekaj, malgré son impact dans le vestiaire et sur la patinoire, ne correspond tout simplement pas à la vision tactique de St-Louis.
Et dans une équipe qui cherche la cohésion et la relance, le profil d’un défenseur rugueux, malhabile avec la rondelle et peu fiable en sortie de zone devient difficilement justifiable.
Si Martin St-Louis devait trancher, il le ferait sans hésiter : Arber Xhekaj est neuvième défenseur.
Et neuf, dans la LNH, ça veut dire… la galerie de presse. Ou Laval. Ou pire : l’échange.
Quelle solution?
Le Canadien ne pourra pas garder neuf défenseurs. Il devra couper. Faire de la place. Développer ses jeunes. Et dans ce contexte, Xhekaj devient un problème. Un problème qu’il va falloir régler, et vite. Car si l’on ne fait rien, il ne jouera pas de l’année.
Alors que faire?
Le garder à Montréal dans les gradins? Mauvais pour son développement. Mauvais pour le moral. Mauvais pour l'ambiance.
L’envoyer à Laval? Cela voudrait dire exposer un joueur de 24 ans à la Ligue américaine après deux saisons dans la LNH. Humiliant. Et dangereux pour sa valeur sur le marché des transactions.
L’échanger alors que sa valeur est encore au top? C’est peut-être la seule issue logique.
C’est un décision crève-cœur pour Kent Hughes. Dans les coulisses, personne n’envie sa position. Tout le monde sait à quel point Arber Xhekaj est devenu une figure culte à Montréal.
Le voir partir, c’est risquer une onde de choc émotionnelle. Mais en tant que directeur général, Hughes n’a pas le luxe de faire le choix populaire.
Il sait que si Xhekaj commence la saison à Laval ou dans les gradins, sa valeur va s'effondrer. Chaque jour qui passe sans qu’il joue alimente le soupçon qu’il n’a plus sa place dans la LNH.
Alors, l’échanger pendant qu’il a encore de la valeur est presque une nécessité. Mais cette décision, aussi rationnelle soit-elle, le hante.
Parce que quoi qu’il fasse, il sera vu comme le dirigeant qui a sacrifié le guerrier du peuple. Et à Montréal, ce genre de choix laisse des cicatrices durables. Mais on doit regarder la réalité en face.
Parce qu’au moment où l’organisation mise sur Hutson, Dobson, Guhle, Reinbacher, Carrier, Struble et Engstrom , elle n’a tout simplement plus de place pour un joueur qui, malgré ses talents de boxeur, n’a pas progressé autant que prévu.
Son jeu demeure trop risqué, trop unidimensionnel, trop imprévisible.
Et s’il y a encore des clubs intéressés par un défenseur au profil robuste et intimidant, c’est maintenant qu’il faut agir.
Le cas Xhekaj est celui d’un rêve brisé. Celui d’un joueur qui, il n’y a pas si longtemps, électrisait la foule du Centre Bell avec ses combats, ses mises en échec spectaculaires, et son intensité contagieuse.
Mais dans une LNH qui mise de plus en plus sur la vitesse, le "Hockey IQ" et la prise de décisions rapides, le style Xhekaj est devenu déjà un dinosaure.
Et aujourd’hui, à l’aube de la saison 2025-2026, le rêve de Xhekaj semble s’effondrer sous ses patins. Il pensait qu’il avait encore une chance. Qu’il pourrait se battre (au sens propre comme au figuré) pour sa place. Mais la réalité, c’est que le Canadien a tourné la page. Lentement. Silencieusement. Mais inévitablement.
On peut aimer ou détester Arber Xhekaj. Mais une chose est certaine : son histoire, si elle se termine ainsi, laissera un goût amer.
L’un des rares joueurs à avoir percé la LNH sans avoir été repêché, l’un des rares à représenter l’âme et l’énergie du peuple dans une ligue qui laisse de moins en moins de place aux hommes forts, pourrait être écarté comme un pion devenu inutile.
Et le plus cruel dans tout ça, c’est qu’il ne s’agit même pas d’une décision émotionnelle. C’est un calcul froid. Mathématique.
Le Canadien a trop de jeunes défenseurs prometteurs. Trop de joueurs avec un plafond plus élevé. Et pas assez de raisons de garder celui qui n’a plus d’espace.
Xhekaj? Neuvième défenseur. Pas de plan pour lui. Pas d’avenir à Montréal.
Le verdict est sans appel.
Et comme un coup de bâton sournois derrière la tête : c’est Pierre McGuire qui l’a confirmé.
La saison 2025-2026 n’a pas encore commencé que, pour Arber Xhekaj, elle est peut-être déjà terminée... à Montréal...
Son avenir est ailleurs. À Kent Hughes de le transiger avant que sa valeur ne chute sur le marché.