Transaction de Carey Price: plus que quelques jours

Transaction de Carey Price: plus que quelques jours

Par David Garel le 2025-08-12

C’est désormais écrit noir sur blanc dans les coulisses de la LNH : Carey Price ne fera plus partie des livres comptables du Canadien de Montréal après le 1er septembre 2025.

L’information circule depuis des semaines, mais elle est aujourd’hui confirmée par plusieurs sources crédibles, dont Chris Johnston et Marco D’Amico (RG Média)..

L’ancien gardien vedette, inactif depuis la saison 2021-2022, va toucher son dernier gros chèque de carrière le 1er septembre : un boni à la signature de 5,5 millions de dollars.

Une fois ce versement effectué, il ne restera que 2 millions de salaire réel à lui verser, dont 60 % couverts par les assurances.

Ce contrat, qui pèse toujours 10,5 millions $ sur la masse salariale, deviendra alors une véritable aubaine… pour les équipes qui luttent pour atteindre le plancher salarial.

Et c’est précisément là que la liste des prétendants se réduit à trois : les Sharks de San Jose, les Blackhawks de Chicago et les Penguins de Pittsburgh.

Trois organisations promises à être vendeuses à la date limite des transactions et qui, après avoir liquidé leurs vétérans, devront combler artificiellement leur masse salariale pour respecter les règles de la ligue.

Pourquoi maintenant?

Tout est une question de calendrier et de stratégie.

Tant que le Canadien conserve le contrat de Price et le place sur la LTIR hors saison, il ne peut pas accumuler de marge salariale utilisable au fil de la saison.

Résultat : Kent Hughes et Jeff Gorton sont limités dans leurs options, incapables de profiter d’une opportunité en cours de saison sans jongler avec des calculs complexes.

Dès que ce contrat est échangé, tout change. Montréal passe d’une flexibilité artificielle à une flexibilité réelle : la possibilité de générer jusqu’à 19 millions $ de marge exploitable d’ici la date limite.

C’est ce qui explique la patience de la direction. Comme l’écrit Marco D’Amico, le CH ne veut pas remplir un trou en créant un autre trou.

Hughes refuse catégoriquement d’inclure ses pièces maîtresses d’avenir (Michael Hage et David Reinbacher) dans une transaction. Ces deux joueurs sont intouchables. Le Canadien veut bâtir autour d’eux, pas les sacrifier pour un coup de courte vue.

Selon RG Média, le départ de Price pourrait être immédiatement suivi d’une transaction majeure. Et l’objectif ultime, c’est clair : Mason McTavish.

Centre de puissance des Ducks d’Anaheim, capable de jouer dans le top 6 dès maintenant, McTavish incarne le profil parfait pour le deuxième centre que Montréal cherche depuis que tout le monde sait que Kirby Dach a "choké sa vie".

Mais Hughes et Gorton ne s’accrochent pas qu’à ce rêve. D’autres options sont sur la table, notamment à Boston :

Casey Mittelstadt, déjà lié au CH l’hiver dernier, qui coûtent des peanuts sur le marché.

Pavel Zacha, centre fiable des Bruins de Boston au gros gabrit, qui pourrait être disponible si Boston réaménage sa masse salariale.

Le message est clair : tant que Price n’est pas échangé, rien ne bougera. Mais une fois ce contrat hors des livres, Montréal passera immédiatement à l’offensive.

Pourquoi les Sharks, Hawks ou Penguins?

Ces trois équipes ont un point commun : elles disposent actuellement énormément d’espace sous le plafond salarial et elles savent qu’elles vont en perdre encore plus en vendant leurs vétérans au printemps. (plus de 13 M$ pour Pittsburgh, plus de 19 M$ pour les Sharks, plus de 18 M$ pour les Blackahwks).

Acquérir le contrat de Price leur permettrait de :

Atteindre le plancher salarial sans dépenser réellement (moins de 1 M$ de coût net grâce aux assurances).

Recevoir une compensation, choix au repêchage ou espoir C, pour ce simple service rendu.

Pour le CH, l’opération est doublement gagnante :

Libération immédiate d’un boulet comptable.

Accès au marché avec de la marge réelle pour agir en cours de saison.

Et contrairement aux scénarios de l’an dernier, où on parlait de devoir donner un espoir important pour écouler ce contrat, la conjoncture joue cette fois en faveur de Montréal : la rareté de ce type de contrat fait grimper sa valeur.

Carey Price aurait pu aider le Canadien… en prenant sa retraite. Mais il a toujours été clair : il veut toucher chaque dollar prévu à son contrat. Légalement, il en a le droit. Moralement, certains partisans y voient un manque de collaboration.

À l'époque, des joueurs comme Nathan Horton ou David Clarkson, eux, avaient choisi de faciliter la tâche de leur organisation en se retirant officiellement.

Price, non. Résultat : pendant trois ans, le CH a jonglé avec sa masse salariale, prisonnier de la LTIR hors saison et privé de flexibilité.

Pour Geoff Molson, ce dossier a un goût amer. Et il n’est pas anodin de noter qu’au Centre Bell, l’an dernier, on a soigneusement évité de rendre hommage à Price lors de certaines cérémonies. Comme si le club voulait discrètement tourner la page.

L’historique parle de lui-même : Hughes et Gorton aiment frapper fort en août et septembre. On l’a vu avec l’arrivée de Sean Monahan, ou encore dans le dossier Noah Dobson. Les deux hommes profitent des moments où le marché est calme pour trouver des aubaines.

Avec l’échange de Price, ce scénario est écrit d’avance : le CH redeviendra un joueur actif sur le marché. L’organisation pourra profiter des équipes prises à la gorge par le plafond, ou des formations qui se rendront compte au camp qu’il leur manque une pièce.

Et après?

Une fois Price échangé, le Canadien passera à la deuxième phase de son plan estival :

Identifier la meilleure option au centre derrière Suzuki.

Évaluer la possibilité de combiner "cap space" et jeunes pour frapper un coup à moyen terme.

Éviter de sacrifier le noyau d’avenir (Hage, Reinbacher).

Comme le souligne RG Médias, tout repose sur le 1er septembre. Ce jour-là, le dernier boni de Price sera payé, son contrat deviendra une mine d’or pour une équipe au plancher, et Hughes pourra enfin agir librement.

À partir de là, tout devient possible : McTavish, Mittelstadt, Zacha… ou même un nom surprise.

Mais une chose est certaine : l’échange de Carey Price sera le signal de départ d’un nouveau chapitre pour le Canadien.