C’est une rumeur qui refuse de disparaître, même si la logique du marché et les signaux envoyés par les dirigeants du Canadien de Montréal semblent clairs : Mason McTavish ne viendra pas à Montréal… tant que David Reinbacher restera intouchable.
Et pour l’instant, tout indique que David Reinbacher ne bougera pas.
Depuis plusieurs semaines, les discussions entourant McTavish s’intensifient. Des rumeurs ont circulé sur l’intérêt du CH, relayées notamment par Jimmy Murphy, du site RG Media.
Il n’est pas seul à l’avoir confirmé : Tony Marinaro a également affirmé, lors d’un épisode du Sick Podcast, que le Canadien veut être tenu au courant de tout ce qui concerne McTavish.
Mais dans le jargon de la LNH, vouloir être “tenu au courant” ne signifie pas “être dans la pole position”.
Pourquoi?
Parce que Pat Verbeek, le directeur général des Ducks d’Anaheim, a mis ses cartes sur la table : il exige un jeune défenseur droitier de premier plan en retour de McTavish. Point. C’est la condition sine qua non.
Pas un package complexe. Pas une poignée de choix et un espoir incertain. Non.
Un jeune défenseur droitier. Élite. NHL-ready ou presque.
Chez les Red Wings? Ça veut dire Axel Sandin-Pellikka.
Chez les Hurricanes? Dominik Badinka.
Chez le Canadien? David Reinbacher.
Le Canadien ne veut absolument rien savoir de sacrifier l'Autrichien.
Pour Kent Hughes, c’est une ligne rouge à ne pas franchir. On peut parler de Jayden Struble, d’Arber Xhekaj, même de Mike Matheson. Mais Reinbacher? C’est un projet sacré.
Et il faut le comprendre.
Même si McTavish est un excellent centre, au potentiel encore en pleine floraison, l’échanger contre Reinbacher serait, aux yeux de plusieurs, une erreur stratégique monumentale.
Le CH a tout misé sur Reinbacher lors du repêchage 2023, en ignorant les appels désespérés des partisans pour Matvei Michkov. Aujourd’hui, revenir sur cette décision, ce serait avouer une erreur, ce que la direction actuelle refuse de faire.
Et surtout, cela créerait une nouvelle faille dans une ligne bleue déjà congestionnée à gauche… mais fragile à droite, à moyen terme.
Pendant ce temps, les Red Wings de Detroit prennent les devants dans le derby McTavish.
Pourquoi?
Parce qu’ils ont Axel Sandin-Pellikka.
Parce qu’ils ont un choix de 1er tour à offrir.
Parce qu’ils ont la pression de livrer des résultats dès maintenant.
Steve Yzerman est sous pression. Et contrairement à Kent Hughes, il pourrait accepter de sacrifier l'un de ses meilleurs espoir défensifs pour une injection immédiate de talent à l’avant.
C’est là où l’écart se creuse.
Anaheim veut être impressionné. Détroit est prêt à choquer.
Montréal, lui, préfère conserver sa structure et miser sur la patience.
Et la Caroline?
Il ne faut pas négliger les Hurricanes qui sont également dans la course.
Le nom de Dominik Badinka revient avec insistance. Choix de 2e ronde (34e au total) en 2024, défenseur droitier de 6 pieds 3 pouces, Badinka possède un profil séduisant, même s’il devrait passer la prochaine saison dans la Ligue américaine à Chicago pour s'habituer aux peties glaces.
Selon plusieurs recruteurs, il n’a pas le plafond de Reinbacher ou de Sandin-Pellikka, mais il est solide, bien développé, intelligent défensivement, et il pourrait devenir un défenseur top-4 fiable à moyen terme.
La Caroline offre aussi un choix de premier tour, ce qui rend leur dossier crédible. Mais tant que Détroit est prêt à sortir l’artillerie lourde, les Hurricanes risquent de rester dans l’ombre.
Et même si, par miracle, Anaheim acceptait une offre “sans Reinbacher” du CH, il reste un autre obstacle de taille : l’argent.
Mason McTavish est joueur autonome avec compensation. Il veut un contrat à long terme à un salaire annuel avoisinant les 7 M$.
Anaheim, de son côté, préférerait un contrat pont. Mais McTavish, fort de ses performances, pousse pour la sécurité..
Or, le Canadien est déjà au-dessus du plafond salarial, même en tenant compte de la règle des 10 % de dépassement permise l’été.
Actuellement, le CH dépasse le plafond de 4,8 millions $, selon CapWages.
Tant que le contrat de Carey Price est encore actif, ce qui est le cas jusqu’en septembre, le Canadien ne peut pas signer McTavish sans couper dans le gras ailleurs.
L’offre hostile? Un fantasme dangereux
Certains rêvent d’une offre hostile. Le CH pourrait obtenir les droits de McTavish, lui faire une offre, et espérer que les Ducks ne l’égalent pas.
Mais dans les faits, ce scénario est très improbable.
Comme l’expliquait un dirigeant de la LNH :
« Si tu fais une offre hostile et qu’ils égalent, ton proprio te regarde et dit : “On a juste réussi à augmenter le marché pour rien.” Et s’ils égalent, tu passes pour un idiot. »
Surtout que les Ducks ont de l’espace sous le plafond. Ils peuvent égaler presque n’importe quelle offre. Et le CH, lui, n’est pas en position de forcer la main de Verbeek.
Tout pointe donc vers la même conclusion :
Mason McTavish ne viendra pas à Montréal… à moins d’un virage spectaculaire de Kent Hughes.
David Reinbacher est intouchable.
Anaheim exige un jeune droitier élite.
Le CH est limité financièrement.
Détroit est agressif, la Caroline est bien placée.
Dans ce contexte, le Canadien joue un rôle d’observateur, mais rien de plus.
Il peut continuer à surveiller. Il peut appeler. Il peut demander à « être tenu au courant ».
Mais tant qu’il refuse d’inclure David Reinbacher, il n’est pas un joueur sérieux dans cette course.
Et c’est sans doute la bonne décision.
McTavish est bon. Très bon.
Mais Reinbacher est un droitier rare, mature, fiable.
Et dans une LNH qui manque cruellement de défenseurs droitiers de qualité, le CH ne peut pas se permettre de le sacrifier.
Kent Hughes devra trouver un autre centre.
McTavish, lui, s’envolera peut-être vers Détroit.
Ou la Caroline.
Mais pas vers Montréal.
Et c’est ainsi que la plus belle occasion de l’été pourrait passer… sans que le CH ne bouge.
David Reinbacher pensait avoir de la pression à cause du fantôme de Matvei Michkov? Qu'il se tienne prêt. Car si Mason McTavish débarque à Détroit, dans la division du CH, il sera hanté doublement.
Misère.