Josh Anderson doit être extrêmement stressé en regardant le 1er septembre approcher.
C’est la phrase qui résume toute sa situation. Le calendrier file, la LNH reprend vie après un été agité, et son nom se retrouve à chaque fois au centre des discussions de transactions.
Le vrai nœud de l’affaire, c’est Carey Price et son fameux contrat. Le 1er septembre, l’ancien gardien vedette va encaisser son dernier gros chèque : un bonus de 5,5 millions $.
Une fois ce versement effectué, il ne restera que 2 millions $ en salaire de base pour la saison 2025-2026, dont environ 60 % sont couverts par les assurances.
Résultat : son contrat, qui pèse toujours 10,5 millions $ sur la masse salariale, ne coûte presque rien en argent réel.
C’est exactement ce que recherchent des équipes comme San Jose, Chicago ou Pittsburgh, qui doivent atteindre le plancher salarial tout en planifiant de liquider leurs vétérans d’ici la date limite.
Pour le Canadien, ce n’est donc plus un dossier émotif, mais un casse-tête strictement comptable : tant que ce contrat n’est pas échangé, Hughes ne peut pas accumuler d’espace sous le plafond, et Anderson reste coincé dans l’équation.
Chaque rumeur, chaque hypothèse, chaque spéculation le ramène au même constat : il est devenu la monnaie d’échange la plus évidente pour Kent Hughes.
Pourtant, pour Anderson, l’été 2025 aurait dû être l’un des plus heureux de sa vie. Avec Paola, sa conjointe physiothérapeute bien établie à Montréal, il vient d’accueillir une petite fille.
Un nouveau rôle de père, un nouveau chapitre personnel, un équilibre fragile entre la glace et la maison. Mais la LNH ne connaît pas de répit : pendant qu’il berce son bébé, il sent les rumeurs de transaction se rapprocher.
À mesure que la fin août avance, l’action reprend dans la LNH. Les discussions s’accélèrent et, avec elles, les spéculations autour du Canadien de Montréal.
La réalité est que Josh Anderson devient une denrée rare. Le marché n’a plus grand-chose à offrir en termes d’attaquants de puissance, robustes et efficaces en séries.
Anderson, malgré une saison régulière en dents de scie (15 buts, 27 points), a rappelé lors des dernières séries éliminatoires qu’il pouvait être un atout précieux.
Un dirigeant le disait récemment à RG Media :
« On a tous vu ce qu’il est capable d’apporter en séries. »
À 31 ans, avec son contrat de 5,5 millions de dollars par saison jusqu’en 2027, il représente désormais une aubaine relative dans le contexte d’un plafond salarial en forte hausse.
Et c’est exactement ce paradoxe qui nourrit les rumeurs : trop cher pour Montréal, mais encore abordable pour d’autres.
Le Canadien est coincé. La masse salariale est au-dessus du plafond fixé à 95 millions de dollars pour 2025-2026.
Actuellement, l’équipe dépasse d’environ 5,93 millions, et ce, sans avoir encore réglé le dossier de Carey Price, dont le contrat sera échangé dès le 1er septembre.
Pourquoi ce blocage à part Price ? Deux noms. Deux boulets hérités du passé : Brendan Gallagher et Josh Anderson.
Gallagher, avec son contrat de 6,5 millions jusqu’en 2027 et son corps usé, est intouchable. Personne n’en veut, pas même les Sharks de San Jose.
Anderson, moins cher, encore mobile, reste la seule otpion possible.
Tant que le contrat de Carey Price n’est pas échangé ou placé sur la LTIR, ce que la direction refuse de faire avant la saison pour maximiser le cap « accumulable », Kent Hughes ne peut rien bouger.
L’équation est simple : pour ajouter un joueur majeur, il doit sortir Anderson.
Dans tous les scénarios de transaction évoqués cet été, un nom revient toujours : Josh Anderson. Pas parce qu’il est essentiel à un échange, mais parce que son contrat de 5,5 millions est parfait pour équilibrer les masses.
Dans le dossier Mason McTavish à Anaheim, Anderson avait été identifié comme un élément que les Ducks accepteraient pour absorber du salaire, aux côtés de David Reinbacher, mais le CH ne veut rien savoir de sacrifier le défenseur.
Dans les rumeurs folles entourant Sidney Crosby, Pittsburgh aurait reçu son nom comme possible throw-in du "package deal" pour équilibrer les salairesé
D’autres clubs comme Seattle ou Tampa Bay sont souvent cités parmi ceux qui cherchent à ajouter de la robustesse en vue des séries.
Mais le problème demeure : Anderson n’est jamais la pièce maîtresse. Il est le « throw-in » utile, le joueur qui complète un package, pas celui qui déclenche l’échange.
Là où tout pourrait basculer, c’est dans les négociations avec Anaheim. Les Ducks exigaient que le CH inclue David Reinbacher, jeune défenseur droitier de premier plan, pour céder Mason McTavish.
Pour Kent Hughes, ce fut un non catégorique. Abandonner Reinbacher, c’est sacrifier l’avenir défensif du club. Tant que son nom est dans la discussion, les chances que Montréal cède sont impossibles. Et tant que les Ducks insistent, Anderson est indirectement protégé.
Autrement dit, Reinbacher pourrait sauver Anderson. Si Hughes refuse de céder son jeune espoir, alors Anderson restera dans l’alignement montréalais, au moins temporairement.
Au-delà des chiffres et des contrats, il y a l’humain. Anderson vient d’accueillir un enfant. Paola Anderson a bâti sa carrière de physiothérapeute à Montréal, avec sa clientèle et ses projets. Déménager en Californie, à Seattle ou ailleurs, du jour au lendemain, avec un nouveau-né, serait un bouleversement énorme.
Mais la LNH ne ralentit pas pour ces considérations. Les DG ne regardent pas les berceaux. Ils regardent les chiffres.
Anderson le sait. Il l’a dit en juin :
« Je me concentre sur ce que je peux contrôler… mais évidemment, je vois ce qui se dit. »
Et ce qui se dit, c’est que son avenir est hors de ses mains.
La présence d’Anderson et de Gallagher crée un autre problème : un malaise évident dans le vestiaire. Pas parce qu’ils sont de mauvais coéquipiers, mais parce que leurs salaires imposent qu’ils jouent, même quand leur production ne suit plus.
Comment motiver un jeune à se battre pour une place quand il voit qu’un vétéran à 5,5 millions ou 6,5 millions garde son poste malgré des statistiques offensive gênantes ?
Ce genre de dynamique brise la logique du mérite et alimente les murmures.
Tout cela mène à une seule échéance : le 1er septembre.
À cette date, le bonus de Carey Price sera versé, les équipes peaufinent leurs rosters pour les camps, et les discussions de transactions s’accélèrent.
Pour Anderson, ce n’est pas qu’une date dans le calendrier : c’est un couperet.
S’il est échangé avant, il pliera bagages avec sa famille et tournera la page.
S’il est encore là après, il vivra chaque jour comme un joueur « sur le bord du précipice », attendant que Hughes trouve une solution.
Dans les deux cas, l’incertitude est totale.
Il ne faut pas oublier qu’Anderson n’est pas qu’un fardeau. Il reste un prototype rare : grand, rapide, robuste, intimidant en séries. Peu d’équipes ont ce genre de profil, et c’est ce qui explique que sa valeur remonte malgré tout.
Mais pour Montréal, sa valeur se mesure moins en points et en mises en échec qu’en flexibilité salariale. Et c’est là que réside le paradoxe cruel : il pourrait partir non pas parce qu’il est inutile, mais parce qu’il est encore assez utile pour intéresser quelqu’un d’autre.
À l’heure actuelle, Josh Anderson vit une double réalité. À la maison, il est un nouveau père, en quête de stabilité pour sa famille.
À l’aréna, il est un pion de transactions, un contrat à déplacer, une variable dans des équations financières.
Le 1er septembre approche comme une tempête. Le Canadien est coincé sous le plafond, la LNH observe, et les autres DG attendent que Kent Hughes craque.
Pendant ce temps, Anderson sait que sa vie peut basculer en un seul coup de fil.