Transaction de Logan Mailloux: l'Utah sans pitié

Transaction de Logan Mailloux: l'Utah sans pitié

Par David Garel le 2025-06-26

La vie de Logan Mailloux. 

Ce qui n'était qu'une rumeur en coulisse depuis plusieurs jours s'est maintenant transformé en certitude brutale : le jeune défenseur droitier du Canadien de Montréal est sur le marché. Il est proposé. Marchandé. Offert à travers la LNH comme une pièce d'échange dans des transactions potentielles pour un attaquant top 6 (2e centre ou ailier jeune ailier de premier plan) ou un défenseur droitier top 4.

Le Canadien de Montréal aurait bel et bien tenté d'obtenir Peterka des Sabres de Buffalo avant que celui-ci ne soit échangé au Mammoth de l'Utah.

Et selon les informations qui circulent, Kent Hughes aurait proposé un ensemble incluant Logan Mailloux, potentiellement Emil Heineman, et peut-être même un des choix 16 ou 17.

Mais le Mammoth a préféré Josh Doan et Michael Kesselring. Oui, Josh Doan, un jeune attaquant de soutien robuste qui a fait la navette entre la LNH et la Ligue américaine toute la saison.

Et Michael Kesselring, un défenseur droitier de troisième paire (4e défenseur au mieux), certes fiable, mais sans étincelle.

Ce n’est pas un nom qui fait rêver les partisans. Mais on parle quand même d'un défenseur solide de 6 pieds 5, droitier, établi dans la LNH, qui a prouvé qu’il n’était pas une machine à revirements comme Logan Mailloux.

À 25 ans, il a tenu son bout sur la troisième paire du Mammoth de l’Utah toute la saison, et ce, sans flancher. Ce n’est pas un joueur flamboyant, mais c’est un gars fiable, stable, qui ne panique pas avec la rondelle. C’est exactement ce que Buffalo voulait : un défenseur qui peut jouer dès maintenant, pas un projet à peaufiner.

Si le Mammoth de l’Utah a rejeté l’offre de Kent Hughes malgré un potentiel plus grand sur papier, c’est aussi parce que le nom de Logan Mailloux est synonyme de controverse.

Depuis son repêchage controversé en 2021, malgré un passé entaché par un geste grave en Suède, Mailloux a multiplié les écarts de conduite.

Retards répétés à l’entraînement, présence remarquée dans les bars de Laval avec garde du corps personnel, comportement perçu comme arrogant par certains vétérans du Rocket… tout ça a dressé un portrait d’un joueur qui se croit déjà arrivé.

Et ce n’est pas qu’une question d’attitude : l’organisation a dû lui envoyer plusieurs messages à l’interne, tout comme ses coéquipiers, allant jusqu’à des gestes symboliques comme couper ses lacets en guise d’avertissement pour ses retards multiples à l'entraînement.

Dans les bureaux des clubs de la LNH, ce nom inquiète. On le voit comme un joueur à potentiel, oui, mais à haut risque, autant dans le vestiaire qu’à l’extérieur.

Sur la glace : des flashes, mais jamais de constance

Et sur la patinoire, le portrait n’est pas plus rassurant. Logan Mailloux peut dominer un match par ses montées fulgurantes… puis couler son équipe avec une pénalité stupide ou une bévue en zone défensive.

Les recruteurs qui l’ont vu en séries à Laval parlent d’un joueur à deux visages : flamboyant quand la pression est basse, mais invisible ou carrément nuisible quand l’enjeu monte. 

Et ça, les dirigeants de l’Utah l’ont vu aussi. Ils ne voulaient pas gérer un joueur aussi instable dans un vestiaire jeune et structuré. Ils ont préféré un défenseur moins spectaculaire comme Kesselring, mais fiable, coachable et sans ego. Le message est cinglant : Logan Mailloux n’est pas un pari que plusieurs équipes sont prêtes à prendre.

Tout le contraire de Kesselring.

Pourquoi? Parce qu’il est déjà un joueur de la LNH. Parce qu’il est fiable. Parce qu’il ne représente pas un pari risqué.

Son contrat? 1,4 million de dollars pour la prochaine saison. Une aubaine. Et surtout, il sera encore agent libre avec restriction après cette entente. Bref, du contrôle, de la stabilité et du potentiel de croissance à bas prix.

Kesselring vient de connaître une saison de 29 points, utilisée principalement sur la troisième paire, sans jamais se plaindre. Il n’est peut-être pas une vedette, mais il incarne le profil parfait du défenseur moderne de soutien : long, fluide, pas spectaculaire… mais solide.

C’est pour ça que Buffalo l’a choisi. Pas de scandale, pas d’ego, pas de risques. Juste un joueur de la LNH qui fait le travail, ce que Logan Mailloux, malgré son gabarit et ses fulgurances offensives, n’a pas encore prouvé être capable de faire au plus haut niveau.

Un message brutal pour le défenseur : il n’est plus vu comme un intouchable, mais comme une monnaie d’échange… et pas suffisante.

Autrement dit : le DG Bill Armstrong a été sans pitié envers Kent Hughes: il a dit non à Mailloux les yeux fermés. 

Pourquoi? Parce que Mailloux n'est pas encore un joueur établi de la LNH. Parce que son jeu sans la rondelle inquiète. Parce qu'il traîne encore une réputation de défenseur à haut risque. Et surtout, parce que David Reinbacher existe.

La vérité crue, c'est qu'au sein du CH, plusieurs analystes s'entendent pour dire que Mailloux et Reinbacher ne peuvent pas coexister à long terme dans le même alignement. 

Deux jeunes droitiers offensifs, deux projets en développement. C'est illogique de garder les deux alors que le CH doit absolument trouver un attaquant top 6 ou un défenseur droitier de premier plan.

Et Kent Hughes semble avoir choisi : Reinbacher reste, Mailloux est marchandé.

Ce rejet déguise mal une réalité : la valeur de Mailloux sur le marché est beaucoup plus faible que certains partisans le croient. Il est peut-être spectaculaire, mais il n'est pas fiable. Et les autres équipes de la LNH ne sont pas naïves.

La comparaison est cruelle : Kesselring, même avec un plafond modeste, est perçu comme plus sûr. Un gabarit similaire, une expérience concrète en LNH, un contrat économique. Le Mammoth a fait son choix.

Et si le CH était vraiment all-in pour Peterka, ça veut dire que Mailloux faisait partie d'un package jugé insuffisant face à deux joueurs qui n'ont jamais été considérés comme des espoirs d'élite.

Pour Mailloux, c'est un réveil brutal. Ce n'est pas le joueur qui est en faute, mais l'organisation qui ne croit plus en sa compatibilité avec le plan à long terme.

Est-ce que Calgary a reçu le même appel dans un dossier potentiel pour Rasmus Andersson? Est-ce que Mailloux est aussi sur la table dans les discussions pour un ailier de puissance ou un centre du top 6 ailleurs? 

A-t-il été proposé à Pittsburgh pour Sidney Crosby? Tout porte à croire que oui.

Une page se tourne, sans tambour ni trompette, alors que le CH tente par tous les moyens de montrer la porte de sortie à Mailloux.

Et à ce rythme, le défenseur risque fort d'avoir déjà joué son dernier match avec le Canadien de Montréal.