Transaction de Mason McTavish: Kent Hughes voit les offres déposées

Transaction de Mason McTavish: Kent Hughes voit les offres déposées

Par David Garel le 2025-07-29

Tout le monde parle de Mason McTavish à Montréal.

Les fans le réclament, les experts en débattent, les journalistes y rêvent à voix haute. Mais pendant que l’ancien troisième choix au total est en train de sombrer dans une dépression personnelle et professionnelle du côté d’Anaheim, les dirigeants du Tricolore, eux, continuent de jouer la carte de la prudence. Trop prudente. À la limite de l’indifférence.

Et pourtant, l’occasion est unique. Rare. Historique, même.

Mais avant d’en arriver là, il faut comprendre toute l’ampleur du drame silencieux qui se joue en Californie.

C’est Frank Seravalli qui a lancé la bombe, sur le balado « B/R Open Ice ». Des propos d’une gravité rarement entendue dans le contexte d’un joueur actif :

« Si je regarde son langage corporel, et pas seulement l’aspect mental, je le qualifie d’atout en état dépressif. »

« Il est solide, mais abattu par les défaites accumulées. »

Ce n’est plus simplement une question de frustration contractuelle. Ce n’est plus une histoire de chicane d’alignement. C’est un cri du cœur. Un cri de détresse. McTavish ne veut plus être là. Et les Ducks, malgré les apparences, ne semblent pas pressés de l’en sortir.

Et pour cause : la hiérarchie chez les Ducks est à la fois cruelle et illogique. Mason McTavish est un centre naturel. Dominant. Puissant. Mais il est enfermé dans un système qui refuse de lui donner les clés.

Devant lui :

Leo Carlsson, le joyau de l’organisation, intouchable.

Ryan Strome, surpayé, mais toujours sous contrat pour deux autres saisons.

Mikael Granlund, signé cet été pour trois ans à 7 M$ par saison.

Ryan Poehling, obtenu des Flyers pour son rôle défensif, particulièrement en désavantage numérique.

Et voilà que McTavish, malgré ses 52 points en 76 matchs la saison dernière, se retrouve relégué à un rôle secondaire. À l’aile. En retrait. En silence.

Et ce n’est pas fini.

Parce que les Ducks ont aussi décidé de faire le plein d’attaquants. Comme si la douleur de McTavish n’était pas suffisante, Pat Verbeek et son groupe de recruteurs ont ajouté au chaos :

Beckett Sennecke, 3e choix au total en 2024, ailier explosif.

Roger McQueen, 10e au total en 2025, gros gabarit au potentiel top-6.

Cutter Gauthier, déjà perçu comme une pierre angulaire.

Troy Terry, joueur de premier plan, lié à long terme.

Frank Vatrano, toujours productif, qui a récemment signé une prolongation de contrat.

Alex Killorn et Chris Kreider, vétérans payés pour encadrer les jeunes.

Bref, une congestion incroyable d’ailiers et de centres qui bloquent tout horizon pour McTavish.

Dans un tel contexte, comment s’étonner que le joueur soit brisé ? Comment s’étonner qu’il veuille partir ? Et surtout… comment comprendre que le Canadien ne fonce pas ?

La vérité est que Kent Hughes recule devant le prix

Il faut dire que le prix demandé est élevé.

Anaheim veut un bon retour. Mais les Ducks ne sont pas naïfs. Ils savent qu’ils devront transiger, car ils n’ont plus de levier. McTavish n’a pas de contrat. Il refuse de prolonger. Et il ne veut plus jouer là.

Mais voilà : le Canadien de Montréal refuse catégoriquement d’inclure son choix de première ronde en 2026. Et là, tout s’explique.

Ce choix, selon plusieurs dépisteurs, pourrait faire partie d’une cuvée exceptionnelle. Gavin McKenna et Keaton Verhoeff sont déjà vus comme des phénomènes générationnels.

McKenna est le futur Connor McDavid et Verhoeff est un défenseur droitier de 6’4’’, 212 livres, décrit comme « supérieur à McKenna » par certains recruteurs.

On comprend donc l’hésitation.

Mais jusqu’à quel point peut-on refuser de payer le prix pour un centre de 22 ans, établi, au gabarit parfait, déjà performant dans la LNH ?

Il est crucial de comprendre un autre facteur-clé du dossier : les Ducks sont à 21 388 812 $ sous le plafond salarial.

Ce chiffre change toute la donne. Car même si une équipe tentait une offre hostile, Anaheim pourrait l’égaler sans broncher.

Il n’y a donc aucune pression externe sur les Ducks. Le seul moyen de soutirer McTavish, c’est une transaction intelligente. Un échange bien ficelé.

Et c’est ici que le CH semble avoir manqué son coup.

Mike Matheson, que certains imaginent comme pièce centrale d’un échange, ne peut pas suffire. Il pourrait être un « throw-in », un complément, mais certainement pas l’élément principal.

Anaheim veut de la valeur à long terme. Des choix. Et surtout, ce fameux choix de première ronde en 2026. Ce que Kent Hughes et Jeff Gorton refusent catégoriquement.

Et voilà qu’un nouveau joueur entre dans le bal : les Rangers de New York.

La rumeur, encore fraîche, affirme que Chris Drury serait devenu très agressif dans le dossier McTavish.

Pourquoi ? Parce que les Rangers détiennent deux choix de première ronde en 2026. Le leur, et celui des Stars de Dallas.

Et ça, ça change tout. Contrairement à Montréal, ils ont la flexibilité de transiger un choix sans se priver de l’autre. Ce qu’Anaheim désire avant tout. Ils peuvent même sacrifier leurs deux choix s'ils veulent vraiment McTavish.

Certains évoquent même le nom d’Alexis Lafrenière comme élément potentiel dans une transaction. Mais là encore, Anaheim a déjà trop d’attaquants. Ce n’est pas ce qu’ils recherchent. Un défenseur comme Braden Schneider ? Possible. Mais il faudra bien plus.

Selon ce que rapporte Ben Kuzma du Vancouver Province et certaines sources proches du dossier, les Canucks seraient aussi prêts à tout pour arracher Mason McTavish aux Ducks.

L’offre évoquée? Un véritable « package » de feu : le défenseur droitier Tom Willander, un des meilleurs espoirs de l’organisation, l’attaquant Nils Höglander, et un choix de première ronde en 2026 non protégé.

Oui, non protégé, dans ce qui s’annonce comme un des repêchages les plus riches de la dernière décennie. C’est exactement ce que les Ducks recherchent : du renfort immédiat, du talent jeune, et un ticket pour l’avenir.

Il est difficile d’imaginer le DG Patrik Allvin aller jusqu’à céder ces trois pièces et de ne pas protéger son choix quans les journalistes canadiens pensent que les Canucks seront la pire équipe du pays.

Et à Montréal? 

Kent Hughes pourrait très bien proposer Mike Matheson, le vétéran défenseur mobile qui serait un fit parfait dans la brigade défensive des Ducks, totalement dépourvue de leadership et de stabilité à la ligne bleue.

Matheson, c'est une capacité à relancer l’attaque, et une attitude irréprochable. À Anaheim, il serait le général offensif que Jackson LaCombe et Pavel Mintyukov n’arrivent pas encore à incarner.

Il pourrait aussi inclure Josh Anderson, un attaquant robuste, puissant, qui frappe tout ce qui bouge, exactement le genre de profil recherché par Pat Verbeek depuis plusieurs mois.

N’oublions pas que les Ducks ont ajouté Chris Kreider, Jacob Trouba et Radko Gudas dans les derniers mois. Ils veulent du muscle. Du vrai. Anderson cadre parfaitement dans cette philosophie.

Mais Matheson et Anderson ne suffisent pas. Il faut ajouter un choix de première ronde. Et non protégé.

Pendant ce temps, Vancouver accélère. Les Canucks ont besoin d’un centre pour stabiliser leur top 6 derrière Elias Pettersson. Ils veulent un joueur prêt, mature, et combatif. McTavish représente exactement cela. Et eux, à la différence du CH, sont prêts à payer.

Le choix de première ronde ? Ça, c’est la clé. Et Montréal n’a qu’un seul exemplaire. Un seul billet pour la loterie. Et il refuse de le sacrifier

Pendant ce temps, McTavish continue d’attendre. Sans contrat. Sans promesse. Sans perspective.

Il veut être un centre. Il veut une équipe. Il veut une chance. À Anaheim, on lui offre une impasse.

À Montréal, on pourrait lui offrir un avenir. Mais on hésite.

Alors, pendant que les Rangers et les Canucks avancent leurs pions, pendant que d’autres clubs comme Détroit, Toronto, Calgary ou même les Kings sont aussi impliqués dans le dossier, le CH regarde. Observe. Hésite.

Encore.

Et si on regrette, dans cinq ans ?

Quand McTavish sera devenu un joueur étoile ailleurs. Quand il enfilera des buts en séries. Quand il jouera 20 minutes par soir. Quand il deviendra le leader qu’il est destiné à être.

On repensera à l’été 2025.

Quand le Canadien, pour protéger un choix, a tourné le dos à la chance d’ajouter un deuxième centre de premier plan. Un joueur complet. Talentueux. Et humainement brisé, mais réparable.

Parce qu’au fond, s’il y a un endroit où la passion peut rallumer une carrière, c’est Montréal. Et s’il y a un coach pour comprendre McTavish, c’est Martin St-Louis.

Mais pour l’instant, tout ce que le CH offre… c’est le silence. Et un refus.

Peut-être prudent. Mais peut-être tragique.