Transaction Montréal-Anaheim: Kent Hughes prend sa décision

Transaction Montréal-Anaheim: Kent Hughes prend sa décision

Par Nicolas Pérusse le 2025-08-26

Chaque été, une rumeur domine l’actualité hockey à Montréal.

En 2025, cette rumeur porte un nom : Mason McTavish. Le centre de 22 ans des Ducks d’Anaheim, ancien 3e choix au total en 2021, est au cœur d’un bras de fer contractuel qui traîne en longueur. Résultat : les équipes de la LNH flairent l’opportunité et testent le marché.

Parmi elles, le Canadien de Montréal, obsédé depuis des années par son manque évident d’un véritable deuxième centre top 6.

Et pourtant, malgré l’évidence de l’intérêt, malgré la pression médiatique, malgré le timing parfait… le dossier est en train de déraper.

Pourquoi? Parce que Kent Hughes et Jeff Gorton refusent catégoriquement d’inclure David Reinbacher ou Michael Hage dans une transaction.

Lors de son passage à TSN 690, David Pagnotta (The Fourth Period) a enflammé la discussion. Selon lui :

« Le CH a une tonne de jeunes éléments. Je suis sûr qu’il y en a assez pour intéresser les Ducks. »

Une déclaration qui a vite circulé. Mais en coulisses, la réalité est toute autre. Car si les Ducks veulent négocier, ils veulent un jeune défenseur droitier de premier plan. Point final. Et à Montréal, cela veut dire David Reinbacher.

Or, Hughes et Gorton ont déjà tiré la ligne : Reinbacher est intouchable. Même chose pour Michael Hage, qui est perçu comme le futur 2C de l’organisation.

Anaheim écoute, mais rejette du revers de la main les packages qui n’incluent pas ces noms-là.

C’est ce qui rend la situation encore plus frustrante pour les partisans du Canadien. Car McTavish, c’est exactement le joueur que l’équipe recherche depuis 10 ans :

6’1, 220 lbs, robuste, fiable défensivement.

52 points l’an dernier dans un club dysfonctionnel.

Un pourcentage de mises au jeu au-dessus de 50 % depuis deux saisons.

Leader naturel, capitaine partout où il est passé.

En un mot : le centre parfait pour épauler Nick Suzuki et libérer Ivan Demidov du poids des responsabilités offensives.

Et pourtant, malgré ce fit évident, Montréal n’ose pas payer le prix demandé.

Les Ducks savent ce qu’ils veulent

Le DG Pat Verbeek ne joue pas à la loterie. Après avoir déjà échangé Trevor Zegras à Philadelphie, il veut du solide pour McTavish. Les demandes sont claires :

Un défenseur droitier de haut niveau (Reinbacher à Montréal, Axel Sandin-Pellikka à Detroit, Dominik Badinka en Caroline).

Un choix de première ronde 2026 non protégé, dans un repêchage qui pourrait livrer Gavin McKenna ou Keaton Verhoeff.

Un autre élément d’avenir (espoir ou jeune joueur déjà dans la LNH).

Tout ce qui ne ressemble pas à ça est automatiquement rejeté.

C’est là que Montréal frappe un mur. Car en refusant d’inclure Reinbacher, Hughes présente des packages jugés insuffisants : Mike Matheson, Josh Anderson et un choix? Pas assez. Struble, Beck et choixt? Pas assez.

Les Ducks n’ont aucun intérêt à s’encombrer de joueurs secondaires. Ils veulent une pierre angulaire.

Et c’est ce qui place le Canadien dans une position délicate face à ses rivaux.

Detroit : Steve Yzerman a déjà mis Axel Sandin-Pellikka sur la table. Même s’il hésite à ajouter Marco Kasper, les Wings sont mieux placés que Montréal.

Caroline : les Hurricanes proposent un package incluant Dominic Badinka, choix de 2e ronde en 2024 et un choix de 1ère ronde. Moins séduisant que Reinbacher, mais assez intéressant pour Anaheim.

Les Ducks ont de meilleures options ailleurs. Et le Canadien est en train de voir le train passer.

Mais pourquoi Hughes s’entête-t-il à protéger Reinbacher ou Hage? Car ils font partie des intouchables du futur.

Et le choix de première ronde 2026?

La réponse tient en un mot : McKenna.

Comme Elliotte Friedman l’a expliqué, toutes les équipes de la LNH craignent de sacrifier leur premier choix 2026, de peur de perdre la chance de repêcher le prodige présenté comme un joueur générationnel.

Et du côté du Canadien, ce scénario est encore plus sensible. Car si la saison déraille, perdre un choix non protégé pourrait être catastrophique.

Sacrifier Reinbacher ou ce choix, ce serait déshabiller l’avenir de la défensive et celui du repêchage. Hughes ne veut pas être le DG qui a manqué McKenna.

Sauf que dans le sport, la prudence peut coûter cher.

McTavish est un centre déjà établi, prêt à livrer aujourd’hui.

Reinbacher est encore un projet, prometteur mais incertain.

Hage est un espoir, mais rien ne garantit qu’il atteindra le niveau de McTavish.

En refusant d’inclure ces noms, Hughes court le risque de voir McTavish rester à Anaheim ou partir… à Detroit, en Caroline, voire ailleurs.

Et dans 3 ans, si McTavish explose comme un 1er centre de luxe, les partisans se rappelleront que le CH a refusé de payer le prix.

Il faut aussi ajouter le malaise Kirby Dach à l’équation.

Dach n’a jamais prouvé qu’il pouvait tenir le rôle de 2C.

Dach est un point d’interrogation.

Newhook n’est pas un vrai centre top 6.

Hage n’est pas prêt.

Bref, McTavish aurait été la solution immédiate. Mais Montréal s’accroche à ses intouchables.

La vérité, c’est que Kent Hughes et Jeff Gorton jouent petit bras. Ils protègent Reinbacher, Hage et leur choix 2026 comme des prodiges. Ils refusent d’assumer le risque.

Pendant ce temps, Anaheim attend l’offre qui fera tomber Verbeek de sa chaise.

Si Montréal refuse encore et encore, McTavish ne viendra jamais à Montréal.

Et les partisans devront vivre avec cette frustration : une occasion historique de régler enfin le problème du 2C… sacrifiée par peur de perdre un choix... ou un prodige...