Transaction Montréal–Calgary : le compromis de Kent Hughes

Transaction Montréal–Calgary : le compromis de Kent Hughes

Par André Soueidan le 2025-11-05

Ce n’est pas un fantasme de partisan. Ce n’est pas non plus un coup de marketing. C’est Elliotte Friedman qui l’a dit : le Canadien cherche un centre, et dans les coulisses de la LNH, le nom qui circule vraiment en ce moment, c’est Nazem Kadri.

Pas Crosby. ... mais bien Kadri.

Et ça, ça veut dire une chose très claire : Kent Hughes réfléchit à un compromis.

Pendant quelques jours, la rumeur Crosby a allumé Montréal.

Friedman l’a confirmé dans Morning Cuppa Hockey :

« À propos de la recherche d'un centre pour les Canadiens : Il ne fait aucun doute que le nom de Kadri est sur toutes les lèvres. Pendant un temps, on parlait de Sid, et on se demandait s'il irait à Montréal. Pittsburgh se débrouille bien, alors ça calme un peu les ardeurs. – Morning Cuppa Hockey (5/11) »

Pittsburgh s’est remis à gagner, Crosby a recommencé à dominer comme si le temps n’existait pas, et d’un coup : silence.

Ce n’est pas forcément la fin du rêve Sidney Crosby. C’est juste un rêve remis plus loin dans le calendrier.

Peut-être au repêchage. Peut-être à la prochaine saison morte.

Peut-être au moment où Pittsburgh acceptera enfin qu’une nouvelle ère doit commencer.

Mais plus ce rêve est repoussé, plus Crosby vieillit.

Et chaque jour qui passe rend ce fantasme un peu moins logique, un peu moins réaliste.

Oui, on peut encore imaginer Crosby finir à Montréal.

Mais si ce rêve se réalise, ce ne sera pas le Crosby de 38 ans… ce sera celui de 39, peut-être 40.

Et là, c’est la réalité qui frappe : plus le temps passe, plus ce rêve s’éloigne en silence.

Et la logique, en ce moment, mène à Calgary.

Pourquoi? Parce que Calgary descend. Parce que Brad Treliving est parti. Parce que la direction des Flames pense “restructuration”.

Et parce que Nazem Kadri a encore de la valeur, mais plus assez d’avenir à Calgary pour y rester jusqu’à la fin de son contrat. Un DG qui veut reconstruire n’a pas besoin d’un centre de 35 ans payé 7 millions jusqu’en 2029.

Kadri, cette saison, ce n’est pas un naufrage.

C’est un soldat dans un navire qui prend l’eau. 20 minutes de temps de glace par match. 3 buts, 7 passes (10 points).

Il joue en avantage numérique, il prend toutes les mises en jeu inconfortables.

C’est un vétéran responsable dans une équipe médiocre. C’est exactement le genre de joueur qu’un entraîneur adore… et que les partisans ne veulent pas voir arriver à Montréal.

Parce qu’on va être honnêtes : personne ne rêve de Nazem Kadri.

À 35 ans, tu ne bâtis rien autour de lui.

À 7 millions jusqu’en 2029, tu ne dors pas tranquille.

Et en même temps… combien de centres disponibles dans la ligue jouent encore 20 minutes par soir et produisent? Très peu.

C’est là que Kent Hughes entre dans l’équation. Il n’a pas le luxe de rêver.

Et c’est là que l’émotion du partisan entre en collision avec la logique du DG.

Parce que paradoxalement, Montréal ne veut pas de Kadri à 35 ans… mais accepterait Crosby à 38.

Pourquoi? Parce que Crosby est une religion. Parce que même à 38 ans, Crosby a presque autant de buts que Cole Caulfield.

Parce qu’il joue encore au-dessus d’un point par match dans une division plus forte.

Kadri, lui, n’a jamais été un dieu. Il a été un guerrier, un champion, un emmerdeur de luxe. Mais pas un visage de franchise.

Et pourtant, Calgary et Montréal se parlent.

Parce qu’un DG ne pense jamais “Crosby ou rien”. Il pense : “Qui est disponible? À quel prix? Et pour combien de temps cela m’aide?”

Kadri, ce n’est pas une lumière au bout du tunnel. C’est une lumière d’urgence sur le tableau de bord. Celle qu’on déteste voir… mais qu’on ne peut pas ignorer.

Si Hughes le fait, ce ne sera pas par amour. Ce sera par nécessité.

Parce qu’il veut éviter de brûler un autre jeune centre.

Parce que Slafkovsky, Caufield et Suzuki méritent quelqu’un de fiable au milieu du top 6.

Et parce que Kadri, même s’il ne fait pas rêver… gagne encore ses batailles de coin.

Alors oui : Transaction Montréal–Calgary : le compromis de Kent Hughes.

Pas un cadeau. Pas un fantasme. Un move froid. Calculé. Et peut-être le seul disponible.

Ce n’est pas un rêve.

C’est ce qu’un DG fait quand il n’a plus le luxe de rêver.

AMEN