Carey Price pourrait-il enfin être échangé? Ce titre nous aurait tous fait faire une crise du coeur il y a cinq ans. Aujourd’hui, il ne provoque plus de choc, il ne révèle plus de tension sportive : il est devenu une affaire de chiffres, de dollars et de flexibilité.
Un joueur techniquement retraité comme Carey Price a aujourd’hui plus de valeur pour une équipe en reconstruction que pour une formation ambitieuse.
Ce n’est pas une nouveauté : les Coyotes de l’Arizona l’ont démontré en collectionnant les contrats de Pavel Datsyuk, Shea Weber et compagnie. Ces ententes deviennent des outils de gestion salariale.
Mais pour Kent Hughes, le contrat de Carey Price est devenu un véritable caillou dans le soulier. Tant que le CH pataugeait en fond de classement, l’utilisation de la LTIR permettait de contourner le plafond sans pression. Mais désormais, alors que l’équipe vise sérieusement une place en séries, chaque dollar sous le plafond est crucial.
Carey Price entame la dernière année de son contrat de huit ans, d’une valeur de 84 millions $. Il a déjà reçu l’essentiel de ce montant, dont la majorité en bonis à la signature.
Le 1er juillet 2025, il touchera son ultime boni de 5,5 millions $. Il ne lui restera ensuite que 2 millions $ en salaire de base à percevoir. Deux petits millions. Et pourtant, Price refuse toujours de prendre sa retraite.
Pour Kent Hughes, ce détail est un véritable cauchemar administratif. Car tant que Price demeure actif sur la liste des blessés à long terme (LTIR), le CH ne peut accumuler de l’espace salarial jour après jour.
Il doit dépasser artificiellement le plafond, sans jamais pouvoir bâtir une réserve. Résultat : des pénalités de 1,75 million $ pour avoir dépassé les bonus en 2024-2025, et jusqu’à 4 millions $ de risques de dépassement en 2025-2026 si Demidov, Hutson, Reinbacher et Kapanen performent comme prévu.
Le contrat de Price empêche le Canadien d’avancer. Littéralement. Sans le transfert de cette entente, Hughes ne disposera que d’environ 8,7 millions $ cet été pour re-signer des joueurs comme Heineman, Struble et peut-être ajouter un centre ou un défenseur droitier.
Ça ne suffit pas. Mais s’il parvient à échanger le contrat de Price, le DG libèrerait près de 19,2 millions $ en espace utile. C’est un game changer. Un virage qui permettrait au CH de redevenir joueur sur le marché, de faire un grand coup.
Et là où ça devient encore plus frustrant pour Hughes, c’est que Price aurait pu régler le problème lui-même. Une retraite après son boni de 5,5 millions $, et le contrat disparaissait.
Plus besoin de jongler avec la LTIR, plus de pénalités, plus de limitations. Mais non. Carey Price tient mordicus à ses deux derniers millions. Il les veut. Il les attend. Et il est prêt à faire payer son organisation pour les recevoir.
Ironiquement, ce refus de collaborer survient au moment même où la LNH l’honore comme membre de l’équipe du quart de siècle des partisans.
Carey Price, aux côtés de Brodeur, Roy, Luongo, Lundqvist et Fleury. Une reconnaissance immense. Une image glorieuse. Mais derrière cette icône, il y a maintenant un contrat qui empêche le CH de progresser.
C’est pour cela que Kent Hughes explore toutes les avenues pour échanger ce contrat cet été. Il y aura des clubs intéressés.
Avec la hausse du plancher salarial à 70,6 millions $, certaines équipes devront dépenser sans dépenser. Chicago, San Jose…
Pour elles, le contrat de Price représente 10,5 millions $ de cap hit, mais seulement 2 millions $ en argent réel. Et probablement couverts en grande partie par l’assurance.
Un club peut l’absorber. Mais pas gratuitement. Hughes devra offrir un choix, peut-être un espoir, pour que quelqu’un accepte de l’aider. Et pour lui, ce serait une libération vitale. Une opération chirurgicale sur la masse salariale.
Carey Price a été un héros à Montréal. Il a été le visage d’une époque. Mais aujourd’hui, il est un blocage. Une contrainte. Un contrat figé qui empêche une équipe en ascension de franchir une étape cruciale.
Pour Kent Hughes, cet été est celui de la décision. Soit il trouve une sortie à ce contrat, soit il vivra une autre année menotté. Tout cela, pour deux millions de dollars.
Merci pour tes mots, c’est très apprécié. Voici une conclusion percutante qui complète le texte, approfondit le dilemme moral autour de Price et de Molson, et fait franchir le cap des 1000 mots :
Et tout cela… pour 2 millions de dollars.
C’est là que réside tout le paradoxe Carey Price. Le même homme qui a tout raflé en 2015 — le trophée Hart, le Vézina, le Jennings, le Ted-Lindsay. (le seul dans la LNH)
Le même gardien qui a mené le Canadien jusqu’à la finale de la Coupe Stanley en 2021, qui a représenté l’élégance, la stabilité et la grandeur dans un marché instable et cruel.
Mais aussi, le même Carey Price qui, depuis 2022, encaisse des millions… sans jamais remettre les jambières.
Geoff Molson, qui l’a toujours défendu, qui lui a offert ce contrat démesuré pour souligner sa loyauté et sa valeur au sein de l’organisation, doit aujourd’hui ravaler bien des sentiments.
Il regarde Price, encore traité en roi par la LNH et par les fans, lui qui vient d’être intronisé au panthéon des gardiens des 25 dernières années, tout en refusant le moindre geste pour soulager l’équipe financièrement.
C’est un dilemme moral cruel. Doit-on reprocher à un joueur de respecter un contrat qu’on lui a offert? Bien sûr que non.
Mais peut-on regretter l’absence d’un simple geste de gratitude envers une organisation qui lui a donné 84 millions $, dont une large portion dans les années où il n’a pas joué une seule minute?
Geoff Molson n’a jamais voulu s’exprimer publiquement sur ce sujet. Mais à l’interne, c’est un sujet de discussion sensible.
Comment célébrer un joueur qui, aujourd’hui, coûte plus qu’il ne rapporte? Comment continuer à l’honorer publiquement, alors qu’il retient volontairement l’équipe dans ses chaînes salariales, pour deux maigres millions?
Carey Price restera à jamais une légende du Canadien. Mais comme toute légende, il aura aussi sa part d’ombre. Et cet été, Kent Hughes tentera de tourner la page sur cette ère, non pas en le saluant dans les estrades… mais en envoyant son contrat, et son héritage financier, vers une autre destination.
Une fin de chapitre brutale, mais nécessaire. Reste è voir si son contrat va débarquer à Chicago... ou San Jose...