Transaction Montréal-Columbus-Boston: Jayden Struble sait qu'on le veut

Transaction Montréal-Columbus-Boston: Jayden Struble sait qu'on le veut

Par David Garel le 2025-10-21

Le Centre Bell n’avait pas vu ça depuis des mois. Une galerie de presse pleine à craquer, des dépisteurs de partout dans la LNH, et un seul nom qui circulait de bouche en bouche : Jayden Struble.

Ce n’était pas une simple soirée de hockey.

C’était un carrefour de négociations. Le Canadien de Montréal est devenu un observatoire du marché des défenseurs gauchers,

Et au cœur de cette tension, Struble brillait.

Puissant, calme, précis, il donnait l’impression d’un joueur qui sait qu’il est observé et qu’il aime ça.

On ne le répétera jamais assez : les Bruins de Boston veulent un défenseur gaucher. Surtout, ils veulent Struble, qui a grandi près de Boston et qui a toujours été un fan des Bruins.

Et à en juger par la présence de deux recruteurs de Boston au Centre Bell hier soir, le dossier est plus brûlant que jamais.

Les Bruins n’envoient pas deux observateurs pour rien.

Ce genre de déploiement n’arrive que lorsque la direction veut des rapports détaillés.

Autrement dit, ils sont venus pour Struble.

L’ironie, c’est que Jordan Harris, un ancien du Canadien aujourd’hui à Boston, fait l’objet de débats internes chez les Bruins.

Bon début de saison (1 but, 1 passe, différentiel de zéro), mais son jeu manque encore de robustesse pour un top-6 permanent.

Et quand on compare Harris à Struble, le contraste saute aux yeux :

Harris est cérébral, mais passif;

Struble, explosif, compact, et physiquement dominant.

Boston rêve d’un gaucher comme lui depuis deux ans.

Et dans les corridors du Centre Bell, plusieurs murmuraient hier : 

« Sweeney aimerait bien réparer son erreur d’avoir laissé passer Struble. »

Mais les Blue Jackets de Columbus ont volé la vedette.

Deux dépisteurs, côte à côte, cahiers ouverts, visiblement concentrés sur la défense montréalaise.

Ce n’est pas anodin : Columbus n’envoie jamais deux recruteurs au Centre Bell.

Pourquoi maintenant?

Parce qu’ils cherchent désespérément un défenseur gaucher régulier.

Leur troisième défenseur à gauche, Jake Christiansen, 26 ans, jamais repêché, plafonne et ne sera jamais un vrai défenseur régulier dans la LNH.

Ils ont besoin d’un joueur capable de stabiliser leur troisième paire et d’épauler les jeunes à venir.

Et dans la LNH, tout le monde sait que Struble a le profil parfait pour Columbus : physique, simple, fiable.
Les Jackets ont déjà tenté d’obtenir un joueur du même style en visant Vladislav Gavrikov, mais sans succès, alors que le défenseur a signé avec les Rangers.

Aujourd’hui, ils veulent corriger le tir.

Columbus n’a pas envoyé deux gars pour rien. Ils veulent un gaucher. Struble, c’est le prototype parfait pour leur structure.

Il n’en fallait pas plus pour faire monter la tension autour du jeune défenseur du Canadien.

Montréal le sait : la position de défenseur gauche est saturée.

Hutson, Matheson (qui sera prolongé), Guhle (toujours blessé), Struble, Xhekaj, Engström, qui cogne à la porte.

Et quand Guhle reviendra de blessure, Martin St-Louis devra trancher.

Et ce matin, tout indique que Struble a gagné sa place.

Même si Guhle reprend son poste, tout le monde à l’interne s’attend à ce que Struble demeure régulier, quitte à pousser Arber Xhekaj vers la sortie.

C’est cruel, mais c’est la réalité d’une équipe qui monte : les places se gagnent à la sueur, pas au nom de famille.

« Struble est dans le cœur de St-Louis avant Xhekaj », confiait hier une source proche du vestiaire.

« Il est plus fiable défensivement, plus calme dans ses lectures, et plus utile sur la relance. »

Ce constat est partagé à travers la ligue.

Et c’est précisément ce qui attire les recruteurs : un joueur solide, discipliné, pas spectaculaire, mais efficace, le type de défenseur qu’on ne remarque pas, parce qu’il ne fait pas d’erreurs.

Surtout, les DG savent que Xhekaj est tellement populaire à Montréal qu'il est pratiquement intouchable. Reste que Struble lui est supérieur à tout point de vue.

La présence massive de dépisteurs ne se limitait pas à Boston et Columbus.

Les Devils du New Jersey, les Kings de Los Angeles, les Oilers d’Edmonton, les Flyers de Philadelphie, les Islanders, les Stars et le Colorado avaient aussi envoyé des représentants.

Le DG des Flyers, Daniel Brière, a toujours avoué avoir un faible pour Arber Xhekaj.

Oui, chaque équipe avait ses raisons, mais certaines intentions étaient claires.

Les Kings de Los Angeles cherchent de la profondeur au centre. Leur quatrième pivot, Samuel Helenius, peine à s’imposer. Certains se demandent s’ils n'épient pas la situation de Joe Veleno, qui est fiable depuis les blessures de Patrik Laine et Kirby Dach, et dont la polyvalence intéresse plusieurs formations.

Même chose pour Owen Beck. Tout le monde sait qu'il a été proposé aux Islanders dans la transaction pour Noah Dobson, mais Mathieu Darche a préféré Emil Heineman avec les choix 16 ey 17.

Les Devils, eux, n’ont pas besoin de défenseurs gauchers, ils en débordent. Mais ils observent la congestion au centre Canadien, où plusieurs plombiers pourraient devenir disponibles. (Veleno, Beck).

Le DG des Devils, Tom Fitzgerald, a déjà affirmé qu'il voulait améliorer sa profondeur au centre.

Edmonton, fidèle à sa réputation, avait deux dépisteurs sur place. Leur mission? Évaluer le marché des gardiens. Ils auraient espéré voir Montembeault, mais c’est Dobeš qui retient toute l’attention dans les coulisses.

Et pendant que tout ce monde regardait dans des directions différentes, Struble, lui, restait au centre de tout.

Ce qui frappe avec Jaden Struble, c’est son attitude.

Il sait qu’il est surveillé. Il sait qu’il est convoité.

Mais il joue comme si de rien n’était.

Serein, concentré, presque détaché de la tempête médiatique.

Ceux qui le côtoient à Brossard le disent : Struble n’a jamais cherché les caméras, mais il aime la pression.

Et depuis que son nom circule dans les discussions de transactions, il s’est encore durci mentalement.

« Il le sait très bien qu’il est en demande, et qu’il pourrait jouer davantage ailleurs », explique un membre du staff du Canadien.

« Mais il veut prouver à St-Louis qu’il mérite d’être un régulier ici, pas ailleurs. »

Et c’est exactement ce qu’il fait.

Chaque match est une audition, et chaque audition le rapproche d’un rôle permanent.

Le Shérif (Arber Xhekaj) a encore ses partisans, mais son style plus risqué, ses pénalités inutiles et ses erreurs de couverture défensive pèsent lourd.

Si le Canadien veut bâtir une défense moderne, fluide et disciplinée, c’est Struble qu’il faut garder.

Et ça, toutes les équipes présentes hier l’ont compris.

À mesure que la saison avance, le marché des défenseurs gauchers devient fébrile.

Les équipes cherchent des joueurs abordables, jeunes, capables de jouer dès maintenant.

Et Montréal en possède plusieurs.

C’est ce qui explique la présence massive de recruteurs : le Canadien est une vitrine de talents disponibles.
Mais attention : Kent Hughes ne vendra pas ses actifs à rabais.

Il sait que chaque club qui s’assoit au Centre Bell avec un carnet en main vient pour Struble ou Xhekaj.

Et pour l’instant, tout indique que Struble a pris une longueur d’avance sur tous.

Il est passé statut de défenseur de soutien à celui de pièce convoitée dans toute la ligue.

Boston le veut. Columbus le veut.

Mais Montréal, pour l’instant, le garde.

Et à voir la confiance de Martin St-Louis, il n’est pas près de bouger.

Quand Guhle reviendra, il y aura des choix à faire. 

À un moment donné, il faudra trancher entre Struble et Xhekaj...