Transaction Montréal-Minnesota-Columbus: la bourde de Kent Hughes dévoilée

Transaction Montréal-Minnesota-Columbus: la bourde de Kent Hughes dévoilée

Par Marc-André Dubois le 2024-12-02

Kent Hughes est dans l’eau chaude, et cette fois, il ne peut s’en sortir avec un sourire ou une réponse évasive d'avocat,

Depuis que Mathias Brunet a révélé les détails de ce que les Blue Jackets demandaient pour David Jiricek, la patience des partisans du Canadien s’effondre encore plus.

Une offre abordable, presque dérisoire aux yeux de plusieurs, a été suffisante pour que le Wild du Minnesota mette la main sur l’un des défenseurs les plus prometteurs de sa génération.

Pendant ce temps, Hughes, fidèle à son habitude, a préféré conserver ses « dards » pour un futur incertain. Une décision qui, rétrospectivement, frôle l’insulte envers les partisans d’une équipe qui ne cesse d’accumuler les défaites.

D’après Brunet, le Wild n’a pas eu à vider ses coffres pour acquérir Jiricek, sixième choix au total du repêchage 2022.

Un choix de premier tour 2025 qui pourrait se situer au 32e rang, un espoir de troisième tour (Daemon Hunt), et quelques choix de repêchage échelonnés sur les prochaines années ont suffi.

Ce qui frappe, c’est à quel point cette transaction semble à la portée du Canadien.

Le Canadien était sur les rangs pour David Jiricek, mais Hughes a refusé de céder aux demandes du DG du Wild, Bill Guérin.

Selon Brunet, une offre similaire aurait impliqué le choix de deuxième tour du Canadien en 2025 (34e au total actuellement), Oliver Kapanen ou Luke Tuch, un choix de deuxième tour, un choix de troisième tour et un choix de quatrième tour. Aucun choix de premier tour, aucun espoir de premier plan.

Mais non. Hughes a préféré attendre, conserver ses espoirs de bas-étage, garder ses choix au repêchage qu'il n'a pas besoin tellement il en a, et espérer un miracle dans un futur lointain.

Ce refus de bouger, cette incapacité chronique à flairer les bonnes affaires, commence à définir son mandat à Montréal.

Ce n’est pas la première fois que Hughes rate une opportunité en or. Les fans se souviennent encore de l’échange d’Artturi Lehkonen, envoyé au Colorado pour Justin Barron et un choix de deuxième tour.

Lehkonen est depuis devenu un joueur clé pour l’Avalanche, tandis que Barron peine à s’imposer dans une défense déjà fragile.

Cette transaction, déjà qualifiée de bourde majeure, revient hanter Hughes chaque fois qu’un espoir déçoit ou qu’une opportunité est manquée.

Avec Jiricek, Hughes avait une chance de redorer son blason. Mais au lieu de ça, il a choisi la voie de la prudence, une prudence qui commence à ressembler à de la paralysie.

Hughes avait aussi raté son coup avec Tyler Toffoli. Ce dernier avait l'un des meilleurs contrats de la LNH, il était encore signé pour deux ans supplémentaires à 4,25 M$ par année, on parlait de l'un des meilleurs buteurs de la LNH, il n'y avait aucune urgence à le transiger.

Mais Hughes, pressé de d'effectuer sa première transaction, a envoyé Toffoli aux Flames de Calgary pour Emil Heineman et un choix tardif de première ronde (Filip Mesar).

Un autre exemple que Hughes (avec la supervision de Jeff Gorton) appuie toujours les mauvais boutons. Tantôt pressé d'effectuer une transaction où il se fait avoir, tantôt effrayé de rentrer dans le train quand une transaction vaut la peine, Hughes n'a pas le sens du "deal".

Inutile de rappeler qu'il n'a pas voulu transiger Josh Anderson alors que sa valeur était au top et qu'il ne voulait pas échanger Mike Matheson l'été dernier quand il pouvait obtenir la lune.

On connaît la suite. Leur valeur s'est effondrée.

Les défenseurs de Hughes rappellent souvent que la reconstruction est un processus de longue haleine. Que Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, et Lane Hutson formeront le noyau d’une équipe compétitive dans quelques années.

Ivan Demidov et Michael Hage vont débarquer, sans oublier David Reinbacher en espérant que le défenseur fragile ne devienne pas la plus grande erreur au repêchage de l'histoire du CH. Ignorer un prodige générationnel comme Matvei Michkov le suivra à jamais.

Le choix top 3 qui s'en vient au prochain repêchage va aider Kent Hughes de se relever.

Mais combien de temps les partisans sont-ils censés attendre? Chaque saison dans les bas-fonds du classement éloigne un peu plus l’équipe de sa gloire passée et épuise la patience des amateurs.

David Jiricek, malgré quelques défis d’adaptation à la LNH, représentait une solution immédiate à l’un des plus grands besoins du Canadien : un défenseur droitier de premier plan.

À 21 ans, il a encore tout le temps pour développer son plein potentiel, et il aurait pu s’intégrer parfaitement dans un groupe jeune et en pleine croissance.

En refusant de bouger, Hughes a non seulement manqué une occasion en or, mais il a également envoyé un message inquiétant : le Canadien n’est pas prêt à passer à l’étape suivante.

Depuis cette révélation, la colère gronde. Les réseaux sociaux débordent de commentaires cinglants envers le directeur général.

Des journalistes, des experts et même d’anciens joueurs remettent en question sa vision à long terme.

C’est un manque de courage.

Il est trop obsédé par ses choix de repêchage, comme si chaque joueur sélectionné après le 25e rang allait devenir une superstar.» 

Une statistique partagée par Brunet illustre bien cette absurdité : après le 25e rang, les chances de repêcher une vedette tombent à 15 %. Pourquoi, alors, tant s’accrocher à ces choix?

Le train qui passe, encore et toujours. Et Hughes qui refuse d'y embarquer.

Pour Kent Hughes, ce n’est pas seulement une opportunité manquée. C’est un autre chapitre d’un récit où le Canadien semble toujours être en retard.

Hughes, pourtant embauché pour sa créativité et son flair, s’est montré incapable d’agir dans les moments décisifs.

L’échange de Jiricek par le Wild est une humiliation publique, une preuve éclatante que d’autres équipes savent comment construire un avenir compétitif, pendant que le CH patine encore dans l’incertitude.

Hughes, fidèle à son approche conservatrice, a choisi de garder ses actifs, estimant que les « drapeaux rouges » autour de Jiricek justifiaient cette prudence.

Et les drapeaux rouges autour de Barron ne lui faisaient pas peur? Au final, ce cher Justin n'est même pas un défenseur régulier de la LNH.

Des joueurs comme David Jiricek ne deviennent disponibles qu’à de rares occasions. En le laissant filer, Hughes envoie un message inquiétant : le Canadien n’est pas prêt à sortir de la reconstruction.

Si Hughes ne corrige pas rapidement le tir, il risque de devenir le symbole d’une ère de stagnation pour le Canadien.

Une ère où les victoires sont rares, les espoirs déçus, et les trains toujours manqués.