Transaction Montréal-Minnesota: Kent Hughes sans pitié

Transaction Montréal-Minnesota: Kent Hughes sans pitié

Par David Garel le 2025-05-28

La scène est brutale, sans équivoque et sans pitié.

Tandis que les rumeurs s'enflamment autour de l'avenir de Marco Rossi, le directeur général du Canadien de Montréal, Kent Hughes, choisit l'option la plus impitoyable : celle du refus catégorique.

Un « non » sec, sans nuance, sans ouverture. L'organisation du CH ne veut tout simplement rien savoir du petit centre du Wild du Minnesota.

Et pourtant, Rossi est sur toutes les lèvres. Le joueur autrichien de 23 ans a exprimé sa frustration grandissante envers l'organisation du Wild.

Depuis la fin de la saison, ses propos ont résonné comme un appel au secours : « Je ne sais pas. Je vais voir, mais en ce moment, je suis en colère », a-t-il lâché à la presse, à demi-mot, mais avec le poids écrasant d'une certitude : il veut partir.

Son mécontentement a pris racine dans un événement bien précis : les séries élimnatoires. Relégué au troisième, puis au quatrième trio, Rossi a vu son temps de glace fondre comme neige au soleil.

À six matchs en séries, il n'a récolté qu'un but et trois passes, sans jamais s'imposer comme le joueur de premier plan qu'on attendait. L'entraîneur-chef, John Hynes, ne lui a jamais pleinement fait confiance, et Rossi en a eu assez.

Le combine de la LNH à Buffalo approche à grands pas. Selon RG.org, des discussions intenses sont attendues sur place. Et Marco Rossi fait déjà partie des noms les plus chauds du marché. Il est admissible à une offre hostile à partir du 1er juillet. Et son contrat d’entrée de trois ans — une aubaine à 863 000 $ par saison — vient à échéance.

Les Flyers, les Sabres, les Penguins, les Blackhawks et le Kraken ont tous manifesté un intérêt concret. Mais le CH ? Nulle trace. Et ce n'est pas un oubli.

Selon une source interne relayée par RG.org, Rossi « ne correspond pas au moule de Bill Guerin », et il semblerait que ce soit aussi le cas pour Kent Hughes.

Le constat est cruel mais réaliste : Rossi, à 5 pieds 9 pouces, est jugé trop petit. Trop fragile. Pas assez robuste pour survivre dans l'environnement du CH, surtout après les humiliantes séries éliminatoires où les Capitals de Washington ont rudoyé physiquement les troupes de Martin St-Louis.

Chez les Canadiens, on a déjà Cole Caufield, Lane Hutson, Ivan Demidov. Des petits gabarits, du talent à revendre, mais trop peu de muscles. Kent Hughes et Jeff Gorton l'ont répété : ils veulent un gros centre pour jouer derrière Nick Suzuki. Pas un nain de jardin.

Le nom de Sam Bennett avait également circulé. Là encore, Hughes a tranché. Non. Et ce, malgré une production incroyable en séries, malgré une réputation de joueur de séries, malgré sa méchanceté utile.

Pourquoi ? Parce que Bennett veut 8 millions par année. Au minimum. Et dans un environnement fiscal comme le Québec, cela signifie un salaire compensatoire de 9,5 à 10 millions pour équivaloir une offre de la Floride.

Trop cher. Beaucoup trop cher. D'autant plus que selon John Shannon, Bennett hésite entre Toronto et la Floride. Le Québec ? Jamais.

Et voilà que dans ce contexte surchauffé, la rumeur Sidney Crosby refuse de mourir. Snake Boisvert, dans son podcast « Le Processus », l'a confirmé : le Canadien est toujours à la recherche d'un centre top-6 pour compléter Ivan Demidov.

Kirby Dach et Jake Evans sont perçus comme des solutions de bas-étage. Michael Hage est intouchable, David Reinbacher aussi. Mais Logan Mailloux et les choix 16 et 17 ? C'est négociable.

Pendant que Daniel Briere tente de refiler Sean Couturier à qui en veut, Kent Hughes se montre plus stratège que jamais.

Il est patient.. Il refuse les demi-mesures, les joueurs à potentiel discutable ou au gabarit incompatible. Il trace sa ligne. Marco Rossi ? Trop petit. Sam Bennett ? Trop cher. Sean Couturier ? Trop usé, à moins que les Flyers retiennent 50 pour cent de son salaire et lui donne un choix de 1ère ronde ou un espoir pour accepter ce contrat indésirable.

Ce que cherche Kent Hughes, ce n'est pas un bouche-trou, mais un élément structurant. Un centre complet, avec de l'envergure. Un joueur qui peut supporter le poids de la reconstruction. Et pour l'instant, il reste convaincu que ni Marco Rossi, ni Sam Bennett, ni Sean Couturier n'ont ce qu'il faut.

Le CH fait cavalier seul sur ce dossier. Et c'est voulu. Pour une fois, l'organisation ne saute pas sur la première occasion venue. Elle analyse, elle évalue, elle décide. Avec la détermination froide d'un stratège en mission.

Marco Rossi, lui, regarde ailleurs. Loin de Montréal. Loin de cette ville qui l'ignore. Peut-être trouvera-t-il sa place à Chicago, à Pittsburgh, à Buffalo, à Seattle, à Philadelphie. Mais dans l'univers de Kent Hughes, il n'est même pas dans la conversation.

À ses yeux, le futur passe par la puissance, la taille, la durabilité. Pas par le pari d'un joueur à la taille controversée.

Et si certains trouvent la décision injuste, trop rigide, trop froide, Kent Hughes, lui, ne se soucie pas de ce que les fans ou les journalistes pensent. Il voit plus loin. Il veut bâtir un monstre. Et pour ça, il faut des fondations solides.

Marco Rossi n'en fait pas partie.

Et c’est là que le rêve prend tout son sens. Parce que si Marco Rossi est officiellement exclu des plans du Canadien, si Sam Bennett est écarté pour des raisons salariales et fiscales, il y a un nom qui revient avec insistance — un nom qui, à lui seul, ferait exploser le Centre Bell : Sidney Crosby.

À l’heure actuelle, rien n’a encore été officiellement fermé pour Crosby à Montréal. Et ça, c’est le genre de silence qui fait du bruit. Ce n’est pas rien. Chaque joueur qu’on élimine, chaque dossier qu’on referme, renforce l’idée que Kent Hughes et Jeff Gorton attendent quelque chose de plus grand. Quelque chose de symbolique. Quelque chose qui changerait la culture de cette équipe. 

Crosby n’a jamais fermé la porte à Montréal. Il dit vouloir rester à Pittsburgh, oui, mais jamais il n’a dit qu’il refuserait une transaction vers sa ville natale. Et ça suffit à faire rêver tout un peuple.

Mieux encore : des noms comme Matt Duchene et Brock Nelson sur le marché des agents libres ne sont pas écartés non plus. Pourquoi? Parce qu’ils ont le bon gabarit. Parce qu’ils ne sont pas des projets fragiles comme Rossi, ni des poids financier ou fiscaux comme Bennett.

À défaut de faire vibrer les fans comme Crosby, ils peuvent au moins incarner cette nouvelle ère de maturité que le CH veut instaurer autour de Demidov en attendant Michael Hage.

Non à Rossi. Non à Bennett. Mais Kent Hughes et Jeff Gorton vont nous donner un autre bonbon. Croisons les doigts.