C’est terminé. Clairement, brutalement, sans appel. Marco Rossi ne deviendra pas un joueur du Canadien de Montréal. Et ce ne sont pas des spéculations. Ce sont les faits, confirmés par nul autre que Mathias Brunet dans un texte cinglant publié par La Presse.
Ce que plusieurs espéraient comme une possible acquisition excitante vient de s’effondrer sous le poids de la réalité. Kent Hughes n’a même pas hésité. Il a évalué. Il a calculé. Et il a rejeté.
Le rêve est mort. Et pour une fois, il n’est pas mort à cause du prix d’acquisition, ni à cause de la concurrence. Il est mort… parce que le joueur lui-même ne correspond tout simplement pas à ce que le Canadien construit. Ni dans son profil. Ni dans son gabarit. Ni dans sa prétention salariale.
Une vérité cruel, exposée sans filtre par Brunet
Dans une rare démonstration de franchise sans artifice, Mathias Brunet a démoli, méthodiquement, l’idée même que Rossi puisse intéresser le CH. Et pour cause : tout, absolument tout, va à l’encontre des critères recherchés par Kent Hughes et Jeff Gorton pour le poste de deuxième centre.
Oui, Rossi sort d’une saison de 60 points. Oui, il a été repêché 9e au total. Oui, il est jeune, dynamique, talentueux. Mais tout cela est balayé par une réalité immuable : Rossi mesure 5 pieds 9 pouces, et cette simple information vient annuler le reste du dossier.
La Ligue nationale, aujourd’hui, ne fait plus de place aux centres de ce gabarit, surtout pas en séries éliminatoires. Et encore moins dans une équipe comme le Canadien de Montréal, qui veut bâtir une identité physique, imposante, robuste.
Un centre de 5’9 dans la LNH ? Une anomalie
Mathias Brunet ne se contente pas de répéter des impressions vagues. Il énumère les faits, impitoyables. Sur les 96 centres du top-3 de chaque équipe en séries éliminatoires cette année, aucun ne mesurait moins de 5 pieds 10 pouces. Aucun. À part Rossi lui-même, qui a été humilié par son propre club.
Le Wild du Minnesota ne l’a même pas utilisé comme centre d’impact. En séries, il a été relégué au quatrième trio, jouant 11 minutes par match, derrière Joel Eriksson Ek, Ryan Hartman, et Frédérick Gaudreau.
Des joueurs que personne ne considérerait comme des vedettes… et pourtant, le message était clair : même au sein de son propre club, Rossi est vu comme un centre de soutien. Pas un pilier.
Et ce n’est pas tout. À 24 ans en septembre, son développement physique est terminé. Il est « costaud », selon ses partisans, à 182 livres, mais ce n’est rien face aux 210-215 livres des centres adverses. Barkov, Bennett, Dubois, Strome, Lowry, Eichel, Hertl, Suzuki même… tous font paraître Rossi comme un junior parmi des hommes.
Et à Montréal, après s’être fait écraser par les Capitals en avril, on a compris le message : plus jamais ça.
Et comme si son gabarit problématique ne suffisait pas, voilà que Rossi et son agent ont placé la barre salariale à un niveau risible. Selon les informations rapportées par Michael Russo (The Athletic), le Wild lui aurait offert 25 millions sur 5 ans plus tôt cette année, ce qui représente 5 millions par saison. Refusé.
Aujourd’hui, Rossi viserait 7 millions par année sur son prochain contrat.
Sept millions.
Pour un joueur qui a été écarté en séries, qui n’a jamais été un centre #1, et qui appartient à une classe de joueurs en voie d’extinction dans la LNH. Pour le CH, c’est un non absolu. Même à 5 millions, Kent Hughes aurait hésité. Mais à 7 ? Il ne prendra même pas l’appel.
Le contexte du Canadien ne permet aucune exception.
Le CH a déjà Cole Caufield, 5’7. Il a Lane Hutson, 5’10. Il a Ivan Demidov qui, malgré sa fougue, n’est pas un colosse. Ajouter un autre joueur sous les six pieds, et surtout au poste de centre, serait un suicide stratégique dans l’Est de la LNH.
Nick Suzuki, lui, mesure 5’11, mais il pèse 207 livres et joue comme un buffle. Alex Newhook ? Même chose : 5’11, 200 livres. Mais ces joueurs ont déjà une place.
Rossi, lui, viendrait combler un besoin précis : le poste de deuxième centre. Et dans ce rôle, on exige plus qu’un bon coup de patin et 60 points en saison. On exige de la robustesse, du leadership, et une présence physique constante.
Hughes l’a dit clairement dans son bilan : il veut un gros centre. Un joueur capable de protéger la rondelle, de gagner des mises en jeu importantes, de tenir tête aux meilleurs trios adverses. Rossi ne coche aucune de ces cases.
Le vrai plan : bâtir pour durer.
Le refus envers Rossi n’est pas capricieux. Il est le reflet d’un plan. Un plan méthodique, qui rejette les « demi-mesures » et les coups de marketing faciles.
Marco Rossi, malgré sa fiche prometteuse, représente une solution bancale. Il pourrait bien réussir ailleurs – à Pittsburgh, Chicago, ou Buffalo. Mais à Montréal, on a vu ce film trop souvent. David Desharnais. Paul Byron au centre. Charles Hudon. Il est temps de passer à autre chose.
Kent Hughes veut un monstre. Et il attend toujours la bonne occasion.
Et maintenant ?
Avec Rossi exclu, Sam Bennett jugé trop cher, Sean Couturier trop vieux, le champ est libre pour un nom… plus grand. Certains murmurent Matt Duchene, mais ce dernier a déjà affirmé vouloir rester à Dallas.
D’autres rêvent encore de Sidney Crosby. Mais une chose est sûre : Marco Rossi ne fait pas partie de ce plan.
La vérité, c’est que Rossi n’a jamais été dans la conversation sérieuse. La rumeur liant Mike Matheson à un échange pour lui n’a fait qu’alimenter une illusion. Hughes a démenti. Matheson aussi. Et aujourd’hui, Brunet confirme ce que plusieurs pressentaient : le CH ne veut rien savoir de Marco Rossi.
Pas pour 7 millions.
Pas pour 6.
Pas même pour 5.
Le message est clair : le futur du Canadien ne se bâtira pas avec des petits centres.
Et Marco Rossi, malgré tout son talent, est perçu ici comme un nain.
Fin de l’histoire.