Transaction Montréal-Nashville: Pierre LeBrun frappe fort au

Transaction Montréal-Nashville: Pierre LeBrun frappe fort au "Boxing Day"

Par David Garel le 2025-12-26

À l’été 2024, quand Jonathan Marchessault et Steven Stamkos ont signé à Nashville, beaucoup ont vu là l’un des coups les plus audacieux de l'histoire de l'organisation

Deux vétérans champions, des joueurs ayant prouvé leur valeur au plus haut niveau, prêts à relancer une franchise en quête d’identité. Mais un an plus tard, l’enthousiasme a fait place au doute, la patience au scepticisme, et Marchessault lui‑même se retrouve au centre d’une saga qui lui échappe.

Car aujourd’hui, comme le soulignent Pierre LeBrun et Chris Johnston, Marchessault, toujours sous contrat à 5,5 M$ par saison jusqu’en 2029 avec une pleine clause de non‑mouvement, est un nom qui circule dans la spéculation la plus brûlante du marché : serait‑il une option pour que Montréal ou Toronto relancent leur saison?

LeBrun, quand il parle des Maple Leafs, l’avertit lui‑même :

« On peut argumenter que les Leafs n’ont pas besoin d’un autre vétéran vieillissant », mais insiste aussi que Marchessault pourrait envisager Toronto, patinant aux côtés de John Tavares ou Auston Matthews.

Il souligne que, avec une clause NMC, Marchessault aurait son mot à dire, mais qu'un rôle top‑six avec les Leafs serait séduisant. Les Leafs, qui n’ont pas de premier choix en 2026 ni en 2027, ne veulent pas abandonner l’idée d’être compétitifs, même s’ils manquent d’actifs à échanger.

De son côté, Johnston avance que ce serait un scénario qui « sit well with Marchessault » si le Canadien venait à l’accueillir.

Le vétéran québécois, ancien gagnant du Conn Smythe, apporterait expérience et finition à un noyau encore en construction.

Le hic? Faciliter un échange vers Montréal impliquerait de bouger du capital, Laine avec ses 8,7 M$ étant cité comme piste évidente, pour faire de la place sur la masse salariale, une équation délicate pour Kent Hughes tellement Laine est indésirable sur le marché des transactions.

Mais pour comprendre à quel point ce scénario serait fou, il faut revenir au passé récent de Marchessault et ce qu’il a dit sur Montréal, la pression, ses enfants et les fans du Canadien.

L’été 2024, Marchessault avait refusé une offre concrète du Canadien. Selon ses propres mots, il n’était pas prêt à accepter Montréal à ce moment‑là, expliquant notamment qu’il voulait protéger sa famille de ce qu’il percevait comme un environnement médiatique étouffant.

Il a parlé de Montréal comme d’un endroit où « il y a tellement de médias et de pression », où « lorsqu’un joueur offensif connaît un passage à vide, il se retrouve rapidement dans des rumeurs d’échange », et a admis se demander si « ça valait la peine que mon nom soit dans le journal chaque jour ou tous les deux jours ».

Il avait évoqué ses enfants, expliquant que, dans une ville aussi intense, ils pourraient être “écœurés” par l’attention médiatique, une déclaration qui avait fait grimacer plus d’un partisan au Québec.

Ce n’était pas une petite remarque : c’était une indication claire qu’il associait Montréal non pas à l’honneur de jouer pour le club le plus emblématique du hockey, mais à un fardeau émotionnel.

À l’époque, cela avait mis de l’huile sur le feu. Marchessault avait alors choisi Nashville non seulement parce que l’offre était plus longue, 5 ans, mais aussi, comme l’ont relié plusieurs insiders ensuite, parce que la combinaison d’argent et de cadre de vie semblait plus attrayante.

Certains observateurs sont même allés jusqu’à mentionner que Marchessault avait refusé d’être échangé vers certaines équipes à cause des taux d’imposition plus élevés, un détail que le grand public a interprété comme une preuve supplémentaire que, pour lui, le facteur fiscal était devenu central.

Un homme au "cash"? Ouch.

Et maintenant, après une saison 2024‑2025 où Nashville n’a pas répondu aux attentes, une année 2025-2026 encore pire, où Stamkos a eu du mal à trouver sa place, où Marchessault n’a pas trouvé la magie offensive qui caractérisait ses années à Vegas, nous voilà à quelques semaines ou quelques mois de la date limite des transactions, et personne ne sait vraiment où il jouera.

Est‑ce que Marchessault voudrait revenir à Montréal? D’un point de vue purement hockey, oui : un top‑six, un rôle significatif, une équipe qui lutte pour rentrer en séries.

Est‑ce que le CH serait intéressé? C’est la grande question. Montréal a manifesté de l’intérêt, mais la décision stratégique ne se prend pas juste sur l’amour du hockey.

Hughes doit peser la valeur salariale, l’impact sur la progression des jeunes et le projet à long terme. Un vétéran de 34 ans sur un contrat de 5,5 M$ n’est pas un achat à la petite semaine. Surtout quand tu mesures 5 pieds 9, pèse 185 livres et que tu as marqué 7 buts, 3 passes en 28 matchs... avec un différentiel de -18...

Il faudrait que Nashville retienne une partie de son salaire (au moins 50 pour cent), et/ou que le CH envoie un contrat indésirable chez les Predators.

Patrik Laine pourrait-il prendre le chemin de la capitale du country? À écouter LeBrun, c'est une possibilité.

Jonathan Marchessault doit se sentir petit dans ses shorts. On parle du même joueur qui parlait de Montréal comme d’un endroit trop intense pourrait y être échangé pour relancer sa carrière, alors même que c’était son commentaire le plus fréquemment cité pour justifier son refus initial.

Le paysage a changé : le CH est plus fort, plus jeune, plus difficile à ignorer, alors que Marchessault, une fois la flamboyance retombée, se retrouve face à ses propres contradictions... au fon du trou...

Enfin, il y a Stamkos. Son nom n’est pas aussi souvent mentionné dans les rumeurs, mais il fait partie du même puzzle.

Lui aussi a pris un contrat à Nashville avec l’idée de remonter la pente, d’ajouter une autre Coupe à son palmarès. Mais aujourd’hui, il est vu par plusieurs comme une pièce à échanger si un bon deal se présente et les Leafs, eux aussi, l’ont considéré comme un atout possible pour ajouter de la profondeur offensive, à condition que sa clause soit levée et que Nashville retienne une partie de son salaire horrible de 8 M$ jusqu'en 2028.

La saga de Marchessault, de la pleine confiance à Vegas, à la décision d’éviter Montréal pour des raisons personnelles et fiscales, jusqu’à ce moment où il pourrait finir par y jouer après tout, est une mauvaise blague.

Refuser une ville avec en jetant les fans sous l'autobus... puis rêver de revenir par la nécessité de relancer sa carrière.

Il en le mérite pas. Et la vraie réponse... c'est que nous ne le voulons pas...