Transaction Montréal-New Jersey: la porte s'ouvre pour Kent Hughes

Transaction Montréal-New Jersey: la porte s'ouvre pour Kent Hughes

Par Marc-André Dubois le 2025-08-10

C’est une bombe à retardement qui tic-tac dans les bureaux des Devils du New Jersey.

Et elle porte un nom : Luke Hughes.

Depuis le mois de juin, Tom Fitzgerald a répété que sa « priorité » était de s’entendre avec le jeune défenseur étoile.

Deux mois plus tard, rien n’est signé. Et chaque jour qui passe rapproche les Devils d’un mur financier. Car Hughes, c’est l’avenir de la brigade défensive au New Jersey : meilleur pointeur chez les défenseurs la saison dernière, meneur au temps de glace avec Brett Pesce, et joueur de 21 ans déjà perçu comme un pilier pour la prochaine décennie.

Or, un tel profil ne se signe pas à rabais. Que Fitzgerald opte pour un contrat pont à court terme ou qu’il tente de verrouiller Hughes sur sept ou huit ans comme Owen Power à Buffalo, une réalité demeure : il faut trouver l’argent. Et cet argent, il n’est pas là.

Avec moins de 5 millions de dollars de marge de manœuvre, les Devils n’ont tout simplement pas la latitude pour signer Luke Hughes à long terme sans bouger d’autres pièces importantes. Et c’est là que le nom de Dawson Mercerrevient en boucle dans les discussions à Montréal et ailleurs.

Mercer, à 4 M$ par année jusqu'en 2027, est une aubaine.

Mais son dossier est devenu sensible car le clan Mercer sent qu'il s'est fait avoir sur son dernier contrat.

Son agent visait plus de 6 millions par année sur un long terme, mais il a fini par se coucher devant le DG des Devils.

Aujourd'hui, pour libérer la masse salariale nécessaire à Luke Hughes, un échange devient inévitable. Et dans ce contexte, le scénario où Mercer est sacrifié prend du poids.

Kent Hughes sait que Mercer est un attaquant complet, jeune, capable de jouer dans le top 6 immédiatement, et encore loin de son plein potentiel.

Le Canadien a besoin de joueurs dans ce moule, surtout que l’attaque peine encore à trouver de la constance derrière le premier trio.

Et que le DG du CH a absolument besoin d'un joueur de centre.

La porte s’ouvre donc davantage pour une transaction. Montréal pourrait offrir un retour combinant un espoir (Joshua Roy ou Owen Beck) et un choix moins précieux, évitant de sacrifier son premier choix 2026.

Du côté des Devils, la logique est claire :

Prolonger Luke Hughes est priorité absolue.

Recevoir un retour intéressant pour Mercer, qui est bloqué comme 3e centre au New Jersey.

Il faut le dire : Mercer est un produit de luxe dans un alignement déjà bien fourni en talent offensif. Entre Jack Hughes, Nico Hischier, Jesper Bratt et Timo Meier, l’espace pour briller au centre ou à l’aile droite est mince. Ajoutez à ça deux saisons complètes à 33 et 36 points, et vous obtenez un joueur qui, malgré son profil séduisant, devient remplaçable aux yeux de la direction.

Et dans une ligue où la constance est reine, être « bon » n’est pas suffisant pour être intouchable.

Du côté du Canadien, l’opération est tentante :

Mercer arrive prêt à produire.

Il comble un besoin évident au centre.

Il est dans la bonne tranche d’âge pour accompagner le noyau en reconstruction.

À Montréal, Mercer ne serait pas un attaquant de soutien  dans l’ombre des stars. Il deviendrait immédiatement un élément clé du top 6.

Il pourrait partager les missions défensives avec Nick Suzuki, libérer Cole Caufield ou Juraj Slafkovský, et amener une polyvalence que le CH n’a pas vue depuis Phillip Danault.

Sa capacité à jouer autant en avantage qu’en désavantage numérique donnerait à Martin St-Louis des options qu’il n’a pas eues depuis son arrivée derrière le banc.

Montréal n’est pas un marché qui fait peur à un joueur comme Mercer, qui a déjà évolué dans un environnement francophone intense comme Drummondville dans le junior.

La situation contractuelle de Luke Hughes agit comme un détonateur sur le marché des transactions. Tant que le contrat n’est pas réglé, Fitzgerald doit envisager un déblayage salarial.

Mercer est la pièce qui attire le plus d’attention et qui pourrait rapporter rapidement. Montréal, avec sa marge de manœuvre et son intérêt évident, est un partenaire naturel.

Si la transaction se concrétise, elle ne sera pas seulement un mouvement d’effectif. Elle représentera une déclaration claire : les Devils misent tout sur Hughes, et le Canadien accélère sa reconstruction en mettant la main sur un jeune attaquant établi.

La balle est dans le camp de Fitzgerald… et la montre tourne.

Les Devils sont piégés par leurs propres ambitions : garder Luke Hughes à long terme, conserver un noyau compétitif, mais libérer l’espace salarial nécessaire pour survivre dans une division Metropolitan où chaque dollars est important.

Fitzgerald n’échangera pas Nico Hischier ni Jesper Bratt. Jack Hughes est évidemment intouchable. Mercer, lui, est dans cette zone grise : pas assez dominant pour bloquer une transaction, mais assez bon pour rapporter un retour sérieux.

Pour Montréal, ce n’est pas seulement une opportunité de remplir une case dans l’alignement, alors que Kirby Dach est porté disparu depuis le début de l'été.

C’est aussi un test grandeur nature : le CH est-il prêt à investir dans un joueur de 23 ans, déjà rodé à la LNH? 

Si Kent Hughes laisse passer Mercer et que ce dernier retrouve sa production d’antan ailleurs, il devra expliquer pourquoi il a refusé une ouverture qui, dans ce marché, ne se présentera peut-être plus jamais.

Dans cette ligue, attendre trop longtemps, c’est souvent regarder la fenêtre se refermer sans avoir tenté de passer...