Mika Zibanejad est devenu un indésirable de luxe. L'ancienne vedette ne vaut plus rien
C’est l’histoire d’un roi déchu. D’un joueur autrefois glorifié au Madison Square Garden qui, aujourd’hui, est sur le point d’être donné à n’importe quelle équipe prête à absorber son contrat.
Mika Zibanejad, l’un des visages des Rangers de New York depuis près d’une décennie, est maintenant considéré comme un fardeau salarial que l’organisation tente désespérément de refiler ailleurs. Et ce, sans aucune retenue.
Les Rangers ne veulent même pas retenir un seul sou de son contrat. Un contrat de 8,5 millions par saison, valide jusqu’en 2030. Encore quatre longues années d’un pacte signé avec enthousiasme, mais devenu un cauchemar comptable.
Comment un joueur ayant inscrit 39 buts en 2019-2020 et maintenu un rythme d’un point par match pendant plusieurs saisons peut-il, cinq ans plus tard, ne plus avoir de valeur sur le marché?
C’est la question qui obsède tous les observateurs de la LNH.
La réponse : Zibanejad est surpayé, vieillissant, et plus du tout aussi dominant. Sa saison 2024-2025 a été une débâcle.
Une fiche décevante, une perte d’impact à cinq contre cinq, des revirements coûteux, et surtout, un leadership de plus en plus contesté dans le vestiaire. Même Mike Sullivan, le nouveau coach, ne semble pas vouloir miser sur lui pour redresser la barre.
Ses 62 points en 82 matchs n'ont pas réussi à convaincre ses détracteurs et camoufler ses carences défensives.
La réalité est sans pitié : Zibanejad est maintenant un « salary dump ». Et ça, c’est une chute vertigineuse pour un joueur qui, il n’y a pas si longtemps, portait la lettre « A » sur son chandail avec fierté.
Ce qui rend la situation encore plus absurde, c’est l’obstination des Rangers à refuser de retenir une portion de son salaire. Dans une LNH où chaque dollar compte, il sera encore plus difficile de le transiger.
Aucune équipe sérieuse ne peut absorber 8,5 millions par année jusqu’en 2030 sans compensation. C’est une évidence.
Et pourtant… les Rangers espèrent que quelqu’un prendra Zibanejad tel quel.
C’est là qu’entre en scène une rumeur improbable, mais délicieusement croustillante : New York serait prêt à prendre Josh Anderson en retour. Oui, ce même Anderson qui gagne 5,5 millions par saison jusqu’en 2027, qui a été traîné dans la boue pendant des mois… avant de renaître en séries avec une performance qui a changé la perception autour de lui.
Les Rangers veulent plus de robustesse. Ils veulent du « grit ». Du caractère. Et ils sont prêts à prendre le contrat d’Anderson, qui est certes encombrant, mais moins long et moins toxique que celui de Zibanejad. Le DG Chris Drury voudrait d'autres éléments du futur avec Anderson (choix, espoir).
Mais de l’autre côté… le Canadien de Montréal n’est pas intéressé.
Jeff Gorton et Kent Hughes savent reconnaître une bombe à retardement quand ils en voient une. Zibanejad, malgré ses qualités passées, ne cadre pas du tout avec la vision actuelle de l’organisation.
Sauf si…
Mais voilà. Kent Hughes est réputé pour exploiter les failles du marché. On l’a vu avec Sean Monahan, acquis avec un choix de première ronde simplement parce que les Flames voulaient se débarrasser de son contrat. On l’a vu avec Patrik Laine, alors que Columbus a accepté d’envoyer un choix de deuxième ronde pour conviancre le CH.
Le Canadien ne veut pas Zibanejad.
Mais… si les Rangers incluent un bonbon? Si un espoir est mis dans la balance? Là, on parle.
Ce ne serait plus une absorption. Ce serait un vol stratégique.
Et dans cette LNH actuelle, où les équipes paniquent à l’idée de gaspiller leur fenêtre de championnat (New York croit encore à la Coupe Stanley), les Rangers pourraient commettre l’erreur d’offrir un bonus pour se débarrasser de leur ex-leader.
Rappelons-le : Zibanejad est signé jusqu’en 2030. Six ans. Aucun rachat possible sans conséquences désastreuses. Aucune flexibilité. Le contrat est protégé par une clause de non-mouvement complète. Seule une volonté du joueur de partir peut débloquer la situation.
C’est un monstre contractuel dans une LNH où le plafond salarial demeure un casse-tête.
Et c’est pourquoi aucune équipe ne veut y toucher. Calgary a hésité. Ottawa a dit non. Même Anaheim, qui nage dans l’espace sous le plafond, n’a pas donné suite. Chicago préfère tout tenter pour Mitvh Marner. Et Buffalo, qui a de l’argent à revendre, a répondu… « on va y penser ».
San Jose pourrait être intéressé afin d'atteindre le plancher salarial.
Jeff Gorton connaît Mika Zibanejad. C’est lui qui l’a acquis d’Ottawa contre Derick Brassard. Un coup de génie à l’époque. Mais les choses ont changé. Aujourd’hui, Zibanejad n’est plus ce diamant brut. Il est un contrat figé dans le passé, une illusion de valeur, un joueu passé date d’une époque où les Rangers rêvaient encore à la Coupe.
Et Gorton, même avec toute sa nostalgie, ne tombera pas dans le piège. Pas sans une récompense.
Et pourtant… ce dossier reste à surveiller de très près. Car si New York panique, si Chris Drury se met à appeler les DG de la ligue avec une voix tremblante, Kent Hughes sera là pour répondre. Il écoutera. Il prendra des notes. Il dira : « On peut vous aider. Mais ça va vous coûter. »
Et si jamais le CH peut mettre la main sur un choix ou un espoir pour servir de refuge à Zibanejad, même sans jamais l’habiller, ils le feront.
Surtout que Montréal a besoin d'un 2e centre de façon urgente.
Ils l’ont fait avec Monahan. Ils le referont.
En bout de ligne, ce dossier est bien plus qu’un simple échange. C’est le naufrage d’une ancienne vedette. Mika Zibanejad, autrefois aimé, adulé, vénéré… est aujourd’hui à donner. Comme un meuble usé sur le bord du trottoir, avec un petit écriteau : « Prenez-le, on paie le transport. »
C’est cruel. Mais c’est la réalité de la LNH moderne.
Et si cela vous choque, c’est que vous vous souvenez encore de la version 2020 de Zibanejad. Celle qui dansait après ses buts, qui faisait trembler les arénas, qui croyait que son contrat le mènerait jusqu’à devenir une pierre angulaire de cette équipe.
Aujourd’hui, il supplie presque qu’on le sorte de là.
Et la seule question qui reste est : quel DG aura le courage – ou le culot – de le récupérer?
Montréal? Peut-être. Mais ce sera aux conditions de Kent Hughes. Pas aux leurs.