Transaction Montréal-Philadelphie: un cadeau pour accepter un salaire

Transaction Montréal-Philadelphie: un cadeau pour accepter un salaire

Par Marc-André Dubois le 2025-05-28

L’été 2025 s’annonce brûlant sur le marché des transactions, mais une rumeur vient tout juste de faire exploser les discussions : Daniel Brière tente désespérément d’échanger Sean Couturier.

Le capitaine des Flyers, visage d’une franchise en pleine crise identitaire, est officiellement « à donner ». Mieux encore? Les Flyers sont prêts à payer pour qu’on le prenne.

On parle ici d’un centre défensif de 31 ans, au contrat monstrueux de 7,75 millions par saison jusqu’en 2030, qui vient de connaître une saison très mitigée avec 45 points en 79 matchs. (15 buts)

Et malgré ce retour au jeu après de lourdes blessures au dos et à la région abdominale, Couturier a été cloué au banc par John Tortorella à plusieurs reprises, dans une scène d’humiliation publique que certains n’ont pas peur de qualifier de irespectueuse. L’ex-entraîneur des Flyers n’en voulait plus. Le message était clair.

Et Rick Tocchet a djà affirmé qu'il voulait miser sur la jeunesse.

Ce que les gens ne réalisent pas, c’est à quel point Daniel Brière est désespéré. Il est prêt à tout : retenir entre 25% et 50% du salaire de Couturier.

Offrir un espoir ou même un choix de premier tour pour qu’on débarrasse Philadelphie de ce contrat encombrant. Dans les coulisses, on parle même d’un scénario où les Flyers retiendraient jusqu’à 3,5 millions de dollars par saison pendant quatre ans. Une folie? Non. Une nécessité.

Brière reconstruit. Il ne veut plus de vétérans aux genoux fragiles. Il veut du sang neuf, du rythme, de la jeunesse. Et Couturier, malgré son expérience, est désormais vu comme un frein à la modernisation de l’équipe.

Son style de jeu, usé par les années, ses absences répétées, et son salaire astronomique en font une cible logique. Même si son leadership reste respecté, personne n’ose dire que sa présence est encore souhaitée dans ce vestiaire.

Le Canadien, spectateur… ou acteur principal?

C’est ici que le CH entre dans le portrait.

Depuis plusieurs mois, Jeff Gorton et Kent Hughes sont clairs : ils veulent un centre d’expérience pour stabiliser l’attaque, accompagner Ivan Demidov, protéger Nick Suzuki… et encadrer une jeunesse talentueuse qui n’a toujours pas appris à gagner.

On a entendu tous les noms possibles : Sidney Crosby, Mathew Barzal, Elias Pettersson, Mason McTavish, voire Marco Rossi.

Mais dans l’ombre, Sean Couturier représente peut-être l’option la plus réaliste… et la moins coûteuse. Imaginez : un joueur two-way d’élite, toujours capable de jouer sur un top 6, avec un QI hockey hors norme, et qui pourrait être obtenu contre presque rien.

Un joueur “à donner”, ça ne court pas les rues.

Des vétérans donnés contre un espoir secondaire ou un choix de deuxième ronde? Rares. Des vétérans donnés avec un bonbon pour qu’on les prenne? Exceptionnels.

C’est là que le Canadien a un coup de maître à jouer. En assumant un salaire réduit (disons 4M$ par année), il obtiendrait un centre établi ET un incitatif, possiblement un choix ou un joueur prometteur.

Et là, tout change. Ce n’est plus une simple acquisition. C’est un coup stratégique. 

Oui, Couturier a subi deux opérations majeures. Oui, il est lent comparé à ses meilleures années. Mais l’an dernier, il a disputé presque tous les matchs. Il n’a pas été spectaculaire, mais il a été fiable.

Et c’est ce que le CH cherche : une figure calme, expérimentée, capable de gagner des mises en jeu, d’éteindre les incendies en désavantage numérique, de faire respirer Suzuki et de préparer la voie à Demidov.

Car oui, la présence de Demidov change tout.

Le Russe n’a que 19 ans, et il débarque dans un marché ultra médiatisé, avec une pression monstre. Le Canadien a compris qu’il ne pouvait pas risquer de l’associer à un Jake Evans ou Kirby Dach.

Il lui faut un soutien crédible. Couturier pourrait remplir ce rôle pendant deux ans, le temps que Michael Hage et Owen Beck mûrissent.

Et parlons-en, du facteur identitaire. Couturier, natif de Bathurst, parle français, a joué à Drummondville, a une connaissance intime du Québec.

Il serait immédiatement accepté par les partisans, les médias, les anciens. Couturier ferait partie de cette lignée. Un joueur « de chez nous », mais avec le pedigree d’un vrai vétéran de la LNH.

Son arrivée, même tardive, serait perçue comme un retour aux sources. Une réconciliation. Un symbole.

Une transaction risquée? Non. Une transaction intelligente.

Il ne faut pas se méprendre : ce n’est pas une solution miracle. Couturier ne transformera pas le CH en prétendant à la Coupe. Mais il aidera à structurer le jeu, à encadrer la jeunesse, à stabiliser les trios. Et si on obtient en prime un choix ou un jeune talent de Philadelphie, l’opération devient une évidence.

Il faut cesser de rêver à des scénarios irréalistes où le Canadien obtient Crosby ou Barzal pour des peanuts. Le marché est cruel.

Mais parfois, dans les rejets d’une autre équipe, se cache un diamant caché. Sean Couturier peut être cette perle. À condition de bien gérer ses minutes, de l’entourer intelligemment, et surtout… de profiter de la détresse de Daniel Brière.

Certains diront : il a une clause de non-mouvement! Oui. Mais selon nos informations, Couturier ne ferait aucun obstacle à un départ vers Montréal.

Il sait que les Flyers ne veulent plus de lui. Il sent que l’avenir ne se construit pas autour de lui. Il veut un nouveau défi. Et Montréal, c’est un défi stimulant. Sa famille connaît la province. Il ne serait pas un étranger.

C’est même peut-être la seule destination qu’il accepterait sans sourciller.

Et les autres équipes?

Peu d’équipes peuvent se permettre de prendre un contrat de 4M$ sur cinq ans, même avec un cadeau. Peu d’équipes sont en reconstruction avancée comme Montréal, avec un bassin d’espoirs suffisant pour absorber un vétéran sans compromettre l’avenir. Et surtout, peu d’équipes ont besoin d’un centre gaucher, fiable, francophone, mentor, et disponible… gratuitement.

C’est pour ça que Kent Hughes doit agir.

Dans ce marché hyper compétitif, où les joueurs autonomes coûtent une fortune et où les équipes surpayent pour le moindre centre potable, le cas Sean Couturier représente une anomalie.

Un vétéran, capitaine, solide dans les deux sens de la patinoire, encore capable de produire 45 à 50 points, offert avec une compensation. Si le Canadien passe son tour, ce sera une erreur historique. Pas une erreur de gestion. Une erreur de jugement.

Le moment est venu de frapper.

Couturier n’est pas un luxe. Il est une opportunité.

Et les grandes équipes savent reconnaître les opportunités quand elles se présentent.