Transaction Montréal-Pittsburgh: Evgeni Malkin sort de son silence

Transaction Montréal-Pittsburgh: Evgeni Malkin sort de son silence

Par David Garel le 2025-07-21

Evgeni Malkin. Montréal. Deux mots, une onde de choc. Et une ville qui retient son souffle.

Depuis le début de l'été, les rumeurs s’enflamment. Selon RG Media, un dirigeant de la LNH aurait affirmé, sous le couvert de l’anonymat, que le nom de Malkin circulait bel et bien dans les discussions internes du Canadien de Montréal. L’idée? Faire de Malkin le mentor d’Ivan Demidov. Son guide. Son modèle. Son grand frère.

Une bombe.

Parce qu’elle entre directement en collision avec tout ce qu’Evgeni Malkin a toujours affirmé haut et fort : il ne jouera jamais pour une autre équipe que les Penguins de Pittsburgh. Et que cette saison 2025-26 sera la dernière de sa glorieuse carrière.

« Je suis un Penguin pour la vie. Si je joue ailleurs, ce sera un seul match, à Magnitogorsk, pour dire au revoir à ma ville. »

Le cœur des partisans montréalais a bondi... et s'est brisé...

Il ne reste qu’un an au contrat d’Evgeni Malkin. Et malgré les rumeurs enflammées, l’homme de 38 ans est resté fidèle à son message : il ne portera jamais un autre chandail que celui des Penguins. Dans une récente entrevue, il a été catégorique.

« Mon histoire, mes souvenirs, ma loyauté, tout est ici. »

Et ce n’est pas "fake". Ce n’est pas du marketing. C’est une conviction qui vient du coeur.

Car malgré les efforts de Kyle Dubas pour tourner la page, malgré les rumeurs d’un échange visant à libérer de l’espace sous le plafond salarial, Malkin ne s'est jamais effondré. Il veut finir là où tout a commencé. Là où il est devenu une légende.

Mais tout autour de lui s’écroule.

Les Penguins sont en déclin. Erik Karlsson est sur le marché. Rickard Rakell aussi. Bryan Rust ne fait plus partie des plans.

Et même si Sidney Crosby refuse d’abandonner le navire, Kyle Dubas, lui, prie pour qu’il cède à la réalité : cette équipe doit entrer en reconstruction. Et vite.

Evgeni Malkin, avec ses 50 points la saison dernière, n’a plus le feu d’antan. Mais il reste une icône. Et à Pittsburgh, on ne sait plus quoi faire de ses monuments vivants.

Les prolonger? Les échanger? Leur rendre hommage? Ou les regarder s’éteindre à petit feu dans un club qui vise désormais Gavin McKenna au prochain repêchage?

C’est dans ce contexte que Montréal a vu apparaître, dans son ciel estival, un mirage magnifique : Evgeni Malkin au Centre Bell. Et pour cause.

Demidov l’adore. Il le vénère depuis l’enfance. Chaque mouvement, chaque "move", chaque feinte, il les a appris en l’imitant. « Je veux être comme lui », disait-il encore récemment.

Et sur les réseaux sociaux, l’idée a pris feu.

Un trio Laine-Malkin-Demidov? Ou Bolduc-Malkin-Demidov? Une bombe offensive. Une passerelle entre les générations. Un spectacle hebdomadaire pour les partisans du CH.

Et pour Martin St-Louis, ce serait une chance inouïe d’avoir un mentor naturel pour son joyau russe.

Mais voilà. Ce rêve se heurte à deux murs infranchissables : la loyauté de Malkin, et la réalité cruel.

Malkin est à Pittsburgh… jusqu’au bout.

Il l’a répété encore et encore : il ne veut pas d’un autre chandail. Il ne veut pas déménager. Il ne veut pas tourner la page. Il veut finir avec Crosby. Et malgré les signaux faibles qui circulent autour de l’équipe, il n’a jamais fléchi.

Même si Pittsburgh ne veut pas le prolonger.

Même si la reconstruction est inévitable.

Même si les vétérans sont peu à peu mis à l’écart.

Malkin tient bon. Parce que ce n’est pas une question de productivité. C’est une question d’honneur.

Même Michel Therrien, l’un de ses anciens entraîneurs, a semé le chaos en vantant l’idée de Malkin à Montréal.

Dans une entrevue récente, il a fait un parallèle direct entre Malkin en 2006 et Demidov en 2025 :

« Quand Malkin est arrivé, Sergei Gonchar l’a pris sous son aile. Ça a tout changé pour lui. À Montréal, Demidov a besoin de ça. Et qui mieux placé que Malkin pour l’accompagner? »

Une déclaration qui a mis de l’huile sur le feu. Car elle ne venait pas d’un journaliste en quête de clics. Elle venait d’un homme qui connaît Malkin mieux que quiconque dans l’univers québécois.

Mais l’espoir est-il inutile?

Oui, Malkin aurait tout pour plaire à Montréal.

Un Russe respecté. Un modèle pour Demidov. Un pont entre deux générations. Un homme encore capable d’inscrire 50 points avec une unité d’avantage numérique.

Et son contrat, à 6,1 millions $, arrive à échéance. Il serait facile à absorber, surtout si Pittsburgh retient une partie du salaire.

Mais malgré toutes ces raisons… le non de Malkin reste catégorique.

Ce qui semble désormais le plus probable, c’est que Malkin joue une dernière saison aux côtés de Crosby, puis rentre chez lui. À Magnitogorsk. Dans son club d’enfance.

Il l’a déjà évoqué.

Et franchement, il mérite cette sortie. À la hauteur de sa carrière. Trois Coupes Stanley. Un Conn Smythe. Un Hart. Un Art Ross. 1346 points. Une dynastie.

S’il veut dire adieu à la LNH en silence, sans drame, sans détour, il en a le droit. Et l’aura.

Mais les partisans rêvent

Et les rumeurs ne mourront pas.

Car Montréal a une faiblesse : rêver trop fort.

Chaque fois qu’un nom prestigieux circule, les espoirs s’enflamment. Et dans le cas de Malkin, ce n’est pas qu’un nom : c’est un monument.

Alors les fans continueront de rêver.

De son sourire en tricolore.

De sa poignée de main à Demidov dans le vestiaire.

De son entrée au Centre Bell sous une ovation.

Et pendant ce temps, Malkin répétera, comme une cassette :

« Je suis un Penguin pour la vie. »

Evgeni Malkin n’est pas venu à Montréal. Il ne viendra pas.

Mais il a offert au public québécois un dernier cadeau : un rêve d’été. Une émotion. Une promesse d’élégance. Et une loyauté qui force l’admiration.

Demidov trouvera son propre chemin.

Mais il ne faut pas oublier que Malkin l’a tracé pour lui.

Et pour cela, Montréal peut lui dire merci.

Amen.