Transaction Montréal-Pittsburgh: le défenseur suédois pourrait tout changer

Transaction Montréal-Pittsburgh: le défenseur suédois pourrait tout changer

Par David Garel le 2025-07-27

Le jour où Sidney Crosby portera l’uniforme du Canadien de Montréal ne tient plus du rêve farfelu.

Depuis les récentes sorties de Frank Seravalli, Elliotte Friedman et d’autres insiders, le nom de Montréal est lié à Crosby comme jamais auparavant.

Oui, le capitaine des Penguins veut rester à Pittsburgh. Oui, il est tanné d’être traité comme un objet de transactions.

Mais le réel malaise se creuse chaque jour entre Crosby et l’état-major des Penguins. Et s’il décide de partir après les Jeux olympiques, toutes les pistes mènent au CH.

Mais ce rêve a un prix. Et dans les coulisses, une question commence à s'imposer avec fracas : Kent Hughes est-il prêt à sacrifier Adam Engström pour obtenir le privilège de conclure la carrière de Crosby à Montréal?

Car oui, Engström, l'un des meilleurs espoirs de l'organisation, pourrait devenir la pièce clé d'un échange. Et là, le dilemme devient foudroyant.

Depuis plusieurs semaines, l’ambiance est malsaine à Pittsburgh. Crosby, loyal jusqu’à l’os, commence à se sentir trahi.

Il a toujours dit qu’il voulait terminer sa carrière en Pennsylvanie. Mais la direction lui ment. La reconstruction est amorcée, alors que l'équipe vise Gavin McKenna pour le prochain repêchage.

Les départs s’enchaînent et vont continuer de se poursuivre avec Erik Karlsson, Bryan Rust et Rickard Rakell qui seront échangés.

Crosby, pendant ce temps, sert d'objet marketing pour un club qui ne vise plus la Coupe.

Pat Brisson, son agent, a dû s’impliquer activement pour calmer le jeu. Mais derrière les portes closes, Crosby est brisé. Et ce n’est pas un secret : si jamais il devait partir, il ne choisira que parmi une courte liste d’équipes.

Selon Seravalli, cette liste se résume à trois noms : l’Avalanche du Colorado, les Kings de Los Angeles, et le Canadien de Montréal.

Kent Hughes a les cartes… mais il ne veut pas tout donner.

Le directeur général du CH sait très bien que si Crosby choisit Montréal, les Penguins n’auront pas de pouvoir. Il n’y aura pas de surenchère. Le DG de Pittsburgh, Kyle Dubas, devra composer avec une offre unilatérale.

Mais Hughes ne veut pas faire n’importe quoi. Il a écarté l’idée de sacrifier son choix de premier tour en 2026. Trop de risques avec une loterie qui pourrait inclure Gavin McKenna. Il a aussi refusé d’inclure Michael Hage, son joyau de 2024. Et David Reinbacher? Intouchable.

Alors que reste-t-il?

Joshua Roy, Owen Beck, peut-être un joueur comme Josh Anderson pour équilibrer les salaires. Mais Dubas ne voudra pas se contenter d’un « package B ». Il exigera un espoir de premier plan.

Et c’est là qu’Adam Engström entre en scène.

Repêché au 92e rang en 2022, Engström a rapidement surpassé toutes les attentes. Sa première saison en Amérique du Nord avec le Rocket de Laval a fait tourner les têtes : 5 buts, 27 points en 66 matchs, un coup de patin fluide, une relance propre, une intelligence défensive rare pour son âge. Il a été l’un des meilleurs défenseurs du club en séries.

Plusieurs analystes, dont Steven Ellis de Daily Faceoff, l’ont désigné comme l’un des cinq espoirs les plus sous-estimés de la LNH.

Son nom circule même parmi les joueurs susceptibles de faire le saut à Montréal dès cette saison. Il est jeune, complet, dynamique. Tout ce que Martin St-Louis aime chez un arrière moderne.

Mais à l’aube de la saison 2025-2026, il commence à devenir un casse-tête positif pour la direction du Tricolore : où va-t-on placer un défenseur aussi bon, aussi mobile, aussi intelligent… quand il n’a plus rien à prouver à Laval?

Engström n’a que 21 ans, mais il joue comme un vétéran. 

Et il le fait en toutes circonstances : avantage numérique, désavantage numérique, fin de match serré. À Laval, Pascal Vincent n’avait plus le choix : il fallait l’utiliser comme un général, et Engström a répondu présent à chaque occasion.

Le défenseur suédois est devenu un problème de luxe pour Kent Hughes.

Sur la gauche, Montréal compte déjà Lane Hutson (le prodige), Kaiden Guhle (le top 4 pour la prochaine décennie), Mike Matheson (le vétéran qui doit être échangé), Arber Xhekaj (le dur à cuire populaire chez le public, mais détesté par St-Louis), Jayden Struble (le bon soldat), et Adam Engström (l'espoir prêt à exploser).

Ça fait beaucoup trop de monde.

À chaque match à la Place Bell, les recruteurs adverses sont là. Et tous ont le même constat : le #39 est partout. Il est prêt.

Alors maintenant, Kent Hughes a un dilemme. Parce que si Engström commence l’année à Laval, c’est un message qu’on lui envoie. Un message que la porte est barrée, malgré sa progression spectaculaire. Et on le sait : dans le hockey d’aujourd’hui, les jeunes n’attendent plus éternellement leur tour.

Engström ne se plaindra pas publiquement. Ce n’est pas son genre. Il est respectueux, discret, méthodique. Mais tout le monde dans son entourage le sait : il veut jouer à Montréal cette saison. Et il mérite d’y être.

Engström serait déjà dans le top 6 du CH sans cette congestion.

Mais voilà. C’est précisément ce profil qui pourrait en faire une pièce décisive dans un échange de grande ampleur. Et Dubas, qui adore les défenseurs suédois, pourrait exiger Engström.

Sacrifier Engström, ce serait accepter de compromettre une partie du futur. Mais obtenir Crosby, ce serait envoyer un message dévastateur à la ligue : Montréal est de retour. On vise les grands honneurs.

Hughes devra faire un choix entre l’émotion et la raison.

Car Engström, ce n’est pas juste un espoir de plus. C’est un projet réussi. Un défenseur gauche qui pourrait très bientôt faire mal paraître les clubs qui l’ont ignoré au repêchage. Dans un monde où la LNH carbure à la vitesse et à la transition, Engström coche toutes les cases.

Mais la fenêtre de Crosby, elle, est courte. Très courte. Si le CH veut gagner maintenant, il faudra sacrifier demain. Et le camp d’entraînement d’Engström pourrait tout décider.

Engström arrive en septembre avec une cible dans le dos. Pas parce qu’on doute de lui. Au contraire : parce qu’on l’adore.

Mais s’il explose, s’il vole la vedette comme plusieurs l’anticipent, sa valeur va monter en flèche. Et là, Hughes devra choisir : le garder pour l’intégrer dans la brigade aussitôt, quitte à échanger Arber Xhekaj ou Jayden Struble... ou profiter de sa valeur au sommet pour aller chercher un génie générationnel.

Tout repose sur la question suivante : Engström est-il plus utile à long terme que l’impact immédiat de Crosby?

Sidney Crosby à Montréal, c’est plus qu’un ajout de talent. C’est une électrochoc. Un message à la ligue. Un raz-de-marée émotionnel. Et une clôture en apothéose pour l’une des plus grandes carrières de l’histoire.

C’est aussi un modèle pour Ivan Demidov, Lane Hutson, et tous les jeunes du club. Une figure mythique qui attire les caméras, les commanditaires, les fans. Un électrochoc pour réécrire l’histoire du CH.

Mais à quel prix?

Il n’y a pas de bonne réponse. Kent Hughes doit arbitrer entre une idole de 37 ans et un prodige de 21 ans. Entre le prestige et la patience. Entre la gloire instantanée et la construction prudente.

Tout va se jouer dans les prochaines semaines. Le camp d’entraînement, la forme de Crosby aux Olympiques, l’attitude des Penguins, et les exigences de Dubas.

Mais une chose est certaine : si Adam Engström brille, il ne sera plus un espoir. Il deviendra une monnaie d’échange.

Et là, les partisans devront se préparer à dire adieu à l’avenir... pour accueillir la légende.