Transaction Montréal-Pittsburgh: Sidney Crosby saute une coche

Transaction Montréal-Pittsburgh: Sidney Crosby saute une coche

Par Marc-André Dubois le 2025-06-12

Il y a des bombes qui changent le cours d’une franchise.

Celle qui vient d’exploser à Pittsburgh pourrait être de cette trempe. Sidney Crosby, le capitaine le plus respecté de la LNH, aurait littéralement explosé de colère dans le bureau de Kyle Dubas.

Selon Pierre LeBrun, l’ambiance à Pittsburgh est tombé dans le drame. Sidney Crosby aurait littéralement sauté une coche dans le bureau de Kyle Dubas, incapable de contenir sa colère après avoir appris deux choses : un, l’embauche choquante de Dan Muse comme nouvel entraîneur-chef; deux, que les Penguins sont maintenant la seule vraie équipe vendeuse de toute la LNH.

Et c’est ça, le point de rupture.

Parce que Crosby, lui, s’était fait promettre autre chose. Kyle Dubas lui avait garanti, au moment de signer son nouveau contrat, que tout serait mis en œuvre pour que l’équipe redevienne compétitive rapidement.

Pas question de reconstruction. Pas question de tout raser. Et maintenant? On vire tout à l’envers. On engage un coach de développement inexpérimenté. On laisse entendre qu’on va liquider des vétérans. Et on fait fuiter, via LeBrun, que les Penguins sont ouverts à tout.

Dubas a trahi sa parole.

Et il sait exactement ce qu’il fait : en menant l’organisation vers une reconstruction et en laissant couler l'information dans les médias, il force la main à Crosby. Il provoque le capitaine pour qu’il demande lui-même une transaction. Histoire de ne pas avoir à porter le blâme publiquement. 

Sidney Crosby est furieux.

L’embauche controversée de Dan Muse comme nouvel entraîneur-chef a été la première étincelle. Et ce que plusieurs considéraient comme une fin de cycle tranquille chez les Penguins s’est soudainement transformé en chaos organisationnel.

Un désastre aux proportions historiques qui ouvre, pour la première fois de manière crédible, la porte à une transaction de Sidney Crosby… et peut-être, à un dernier chapitre légendaire à Montréal.

Car dans les mots de Pierre LeBrun lui-même :

« Les Penguins sont les seuls vrais vendeurs de la LNH en ce moment. »

Voilà une phrase lourde de conséquences. Les équipes dans les bas-fonds du classement ne veulent pas vendre. Elles veulent s’améliorer. Sauf Pittsburgh. Sauf l’équipe de Crosby. Sauf celle qui vient de manquer les séries pour une troisième année consécutive. Sauf celle qui s’apprête à être vendue.

Et c’est là que tout bascule. Parce que le capitaine ne veut pas reconstruire. Il a 37 ans. Bientôt 38. Il veut gagner. Il sort d’une saison de 94 points. Il n’a plus de temps à perdre avec des projets à long terme. Et il ne digère pas qu’on lui impose un entraîneur inexpérimenté sans le consulter.

C’est une trahison. Et cette fois, il aurait crié haut et fort son indignation. Il aurait quitté le bureau en claquant la porte. La scène aurait été décrite par un proche comme « la plus furieuse éruption de Crosby depuis ses débuts professionnels ».

Dubas, dans sa logique analytique et froide, croit qu’un Dan Muse, tacticien respecté, formateur de jeunes, ancien du coach du programme des espoirs américains , est l’homme de la situation.

Il veut tout détruire pour reconstruire. Mais ce choix tue les espoirs de Crosby. Dan Muse, ce n’est pas un coach pour gérer des vedettes. C’est un architecte de reconstruction. Et Crosby le sait. Il sait que sa carrière glisse vers la fin, et que chaque minute perdue dans ce contexte est une minute de trop.

Alors Montréal, soudainement, revient au centre de toutes les discussions. Parce que Kent Hughes est l’un des rares DG de la LNH qui peut offrir à Crosby un atterrissage parfait.

Il le connaît personnellement. Il connaît Pat Brisson, l’agent de Crosby, avec qui il a bâti une relation de confiance depuis 20 ans. Et il a le matériel pour frapper un grand coup.

Hughes détient les choix #16 et #17 du prochain repêchage. Il a une banque de jeunes impressionnante dont Logan Mailloux. Sans oublier Arber Xhekaj qui est aussi sur le départ. Et il a surtout de l’espace sur la masse salariale pour accueillir le contrat de 8,7 M$ de Crosby. C’est rare. Très rare.

Mais surtout, il a le momentum. Parce que le Canadien est prêt. Demidov est arrivé. Hage arrive. Slafkovsky monte en puissance. Suzuki est mûr. Guhle, Hutson, Reinbacher forment un noyau défensif excitant. Et Crosby serait la pierre angulaire. Le leader. Le capitaine d’une génération.

Alors oui, l’offre de Montréal pourrait ressembler à ceci :

Aux Penguins : Choix #16, choix #17, Logan Mailloux

Au CH : Sidney Crosby

C’est beaucoup. Mais ce n’est pas trop. Selon certains journalistes, ce n'est pas assez et Kent Hughes devra offrir Michael Hage, ce qu'il refuse absolument. Mais avec cette base de transaction, il y a moyen de négocier. Et pour une légende, pour un impact marketing, sportif, identitaire de cette ampleur, c’est un coup à jouer.

Surtout : c’est maintenant ou jamais. Parce que si Kent Hughes attend, une autre équipe, le Colorado, les Rangers, même Toronto, pourrait foncer. Mais aucune n’a l’équilibre entre jeunesse, le "cap space", l'avenir prometteur… et prestige de Montréal.

Chez le CH, Crosby serait accueilli comme un roi. Il guiderait la prochaine dynastie. Il jouerait sur le même trio que Demidov. Il revitaliserait le power play avec Caufield, Suzuki, Demidov et Hutson. Il réconcilierait le CH avec son passé glorieux. Il serait le pont entre la jeune génération et les vétérans.

Et pour lui, c’est plus qu’un retour au Canada. C’est un retour aux sources. Rimouski. La LHJMQ. Les racines. Il redeviendrait le jeune Sid, mais avec l’aura d’un sage. Il porterait le flambeau.

Pendant ce temps, à Pittsburgh, c’est l’effondrement. L’équipe est à vendre. L’effectif est vieillissant. Malkin décline. Letang est lessivé. Le bassin d’espoirs est vide. Et les partisans sont furieux. Les propos des journalistes Rob Rossi, Mark Madden, Josh Yohe résonnent comme des verdicts : « Dubas va tout détruire pour reconstruire. »

Alors oui, la rumeur est crédible. Sidney Crosby pourrait vraiment partir. Et Montréal, plus que jamais, est en tête de liste. Il suffit que Kent Hughes appelle Brisson. Il suffit que Crosby donne le feu vert. Et tout pourrait s'enclencher.

Parce qu’on ne parle pas d’un simple joueur. On parle d’un monument. Et cette fois, l’opportunité est réelle.

Sidney Crosby, à Montréal. Pour écrire la fin la plus glorieuse de l’histoire du CH. Le moment est venu. Il ne reviendra pas.