Transaction Montréal–Rangers : Jeff Gorton veut effacer sa dette envers Artemi Panarin

Transaction Montréal–Rangers : Jeff Gorton veut effacer sa dette envers Artemi Panarin

Par André Soueidan le 2025-10-21

Artemi Panarin n’a jamais quitté le cœur de Jeff Gorton.

En 2019, c’est lui qui l’a convaincu de choisir New York plutôt que la Floride.

C’est lui qui lui a offert 11,6 M$ par saison pour transformer les Rangers en prétendants à la Coupe.

Mais la suite, on la connaît : Gorton s’est fait montrer la porte, et Panarin est resté dans un système devenu stérile, dirigé par Chris Drury… l’homme qui a poussé Gorton vers la sortie.

Aujourd’hui, le vent tourne.

Dans son Insider Notebook, Frank Seravalli a ouvert une brèche : selon lui, si les Rangers connaissent une saison décevante, ils n’hésiteront pas à se départir de Panarin, malgré son statut de star.

« Je peux comprendre. Je pense que cela aurait beaucoup de sens. S’ils peuvent trouver un moyen raisonnable d’échanger Panarin, ils pourraient le faire. »

Et comme pour confirmer tout ce qu’on avance depuis des semaines, Seravalli en a rajouté une couche.

Selon lui, Chris Drury attend simplement de voir si son groupe est capable d’aller loin.

Mais s’il sent que ça cale, il n’hésitera pas à sacrifier Panarin. Aucun attachement émotif. Aucune hésitation. C’est écrit noir sur blanc : « Non. » Il n’aura pas peur de l’échanger.

Il n’en fallait pas plus pour raviver les spéculations à Montréal.

Jeff Gorton n’a jamais oublié.

Pas la conférence de presse. Pas les appels ignorés. Pas la trahison de Chris Drury. Et surtout, pas Artemi Panarin.

Parce qu’en 2019, c’est lui qui avait convaincu Panarin de signer un contrat historique à New York.

Lui qui avait bâti toute la relance des Rangers autour d’un artiste russe. Et lui qui s’est fait sacrer dehors… à cause de la jalousie du nouveau régime.

Aujourd’hui, le destin lui tend une revanche parfaite.

Panarin est sur le marché. Drury veut l’échanger pour se sortir du pétrin.

Et Montréal, avec ses jeunes Russes, sa structure rafraîchie et son vestiaire discipliné, représente le refuge idéal.

Mais ce ne serait pas juste un échange de noms sur une feuille de route. Ce serait une dette payée. Une boucle bouclée.

Une alliance entre deux hommes blessés par la même organisation, prêts à se retrouver pour un dernier coup d’éclat.

Quand Jeff Gorton a misé sur Artemi Panarin en 2019, il a tout risqué. Il a sorti le chéquier. Il a restructuré l’équipe. Il a parié sur le talent pur plutôt que sur les clichés nord-américains du gros bonhomme qui frappe fort.

Et Panarin, fidèle à sa réputation, l’a récompensé avec des saisons de 90, 95, 96 et 92 points.

Mais en coulisse, une guerre froide s’installait.

Chris Drury attendait son heure. Il enviait l’influence de Gorton, la relation de confiance entre Panarin et son DG, et surtout, la liberté laissée à un artiste dans un vestiaire militaire. Alors dès qu’il a pris le pouvoir, il a voulu tout effacer.

Gorton a été sacrifié.

Panarin a été isolé.

Et c’est là que la dette s’est créée.

Parce que Panarin n’a jamais compris pourquoi Gorton avait été évincé.

Et Gorton, lui, n’a jamais avalé cette trahison.

Aujourd’hui, alors que les Rangers cherchent désespérément à se départir du salaire de Panarin, et que Drury patauge dans une gestion chaotique, le moment est venu de rendre la pareille.

Jeff Gorton a toujours eu une dette envers Artemi Panarin.

En 2019, il lui avait promis qu’ils allaient bâtir ensemble une équipe championne, qu’il ferait de lui le visage du renouveau des Rangers.

Et Panarin, sans hésiter, avait dit oui. Il avait cru en Gorton.

Il avait signé à New York pour gagner une Coupe Stanley, pas pour servir de vitrine à une reconstruction bâclée.

Sauf que Gorton n’a jamais pu tenir parole.

Il s’est fait montrer la porte avant même de récolter le fruit de ce qu’il avait semé.

Et depuis, tout s’est écroulé : les Rangers ont tourné en rond, Panarin a été isolé, et la promesse est restée en suspens.

Alors si Gorton ramène Panarin à Montréal, ce ne serait pas une simple transaction. Ce serait une manière de payer sa dette morale, de finir ce qu’il avait commencé, mais sous un autre logo.

Il lui tendrait la main une deuxième fois ... mais cette fois, pour de vrai.

À Montréal, il y a une chaise vide.

Elle porte le nom de Patrik Laine, mais tout le monde sait qu’il ne s’y assoira plus.

Le Finlandais est en train de s’effacer, de s’évaporer. Une passe en quatre matchs, zéro but, une attitude qui inquiète. Blessé, invisible, désengagé. Même à l’interne, plus personne n’y croit.

Pendant que Laine s’effondre en silence, Panarin, lui, s’amuse à Brossard.

Il visite les installations, joue au soccer, distribue les compliments. Il sourit, il observe, il imagine. Ce n’est pas une visite de courtoisie. C’est un repérage.

Et si Laine sort, Panarin entre.

Même position, même côté du jeu de puissance, même rôle offensif… mais avec du cœur en plus, de la constance, de la rigueur, et surtout : une vraie passion du hockey.

Pour Martin St-Louis, ce serait un rêve. Panarin est un joueur-élève, qui adore la répétition, les petits détails, la discipline.

Et avec Demidov qui débarque, quoi de mieux qu’un mentor russe qui a déjà survécu à New York, qui comprend la pression, et qui peut transformer une saison… et une carrière?

Le mot « transaction » fait mal à prononcer entre Gorton et Drury. Ces deux-là se détestent. Ils ne se parlent plus. Ils ont ruiné l’autre en coulisse.

Mais c’est justement ça, l’ironie.

Ce serait une revanche parfaite.

Que Gorton récupère Panarin dans une transaction symbolique ... même s’il doit attendre que Drury le retienne à 50 % ... ce serait une claque magistrale au visage de celui qui a tout gâché.

Imagine la scène.

Panarin, souriant, en uniforme du Canadien. Jouant sur le trio de Demidov. Dominant le jeu de puissance. Redevenu lui-même dans un marché qui respire le hockey.

Panarin n’a jamais voulu partir de New York. Il voulait juste évoluer dans une équipe bien dirigée. Aujourd’hui, Montréal est cette équipe.

Et Jeff Gorton est l’homme qui lui doit une dernière chance de briller.

Aujourd’hui, la roue tourne.

Et c’est à Montréal que tout pourrait se rejouer.

Pendant que Patrik Laine s’éteint dans l’ombre, que le CH cherche encore son maestro offensif en avantage numérique, que Demidov a besoin d’un modèle… Panarin s’avance.

Et Gorton le sait : s’il ramène Le Breadman au Québec, ce ne sera pas seulement une transaction — ce sera une revanche. Une dette enfin réglée. Une prophétie réactivée.

Cette fois, ils auront les clés.

Cette fois, ce sera leur équipe.

Et cette fois… ils n’auront besoin de personne pour leur barrer la route.

AMEN