Transaction Montréal-Seattle: le centre parfait pour Ivan Demidov

Transaction Montréal-Seattle: le centre parfait pour Ivan Demidov

Par Marc-André Dubois le 2025-06-10

Et si le Canadien de Montréal réussissait le coup de l’année en mettant la main sur Matty Beniers?

Oui, le Matty Beniers. L'ancien récipiendaire du trophée Calder. Le premier joueur repêché de l’histoire du Kraken de Seattle. Le centre gaucher de 22 ans, patineur élégant, responsable défensivement, et joueur de centre complet comme il s’en fait de moins en moins dans la LNH.

Un joueur qui coche toutes les cases du profil idéal pour jouer avec Ivan Demidov, qui lui, débarquera en ville dans quelques mois avec le poids d’un empire sur les épaules.

Mais attention. Ce rêve a un prix. Et un prix très, très élevé.

Montréal cherche son deuxième centre… et tout le monde le sait.

Le secret est connu de tout le monde. Le Canadien de Montréal n’a pas de deuxième centre NHL-ready derrière Nick Suzuki. Kirby Dach revient d'une longue blessure et ne peut être considéré comme une option fiable. 

Jake Evans et Alex Newhook sont des centres de soutien, pas des compléments offensifs élites. Et il ne faut surtout pas mettre Ivan Demidov dans la situation de jouer avec un plombier.

Ce manque criant fait de Montréal une cible facile sur le marché. Tout le monde dans la LNH sait que Kent Hughes est en mission. Et dans cette quête, le nom de Matty Beniers commence à circuler.

Pourquoi le Kraken écouterait les offres pour Beniers?

À première vue, c’est absurde. Pourquoi échanger le visage du Kraken? La réponse tient en deux mots : performance stagnante.

Après une saison recrue étincelante de 57 points, le jeune américain a ralenti : 37 points, puis 43. Pas catastrophique. Mais pas ce qu’on attend d’un centre payé 7,35 M$ jusqu’en 2031. Surtout dans une organisation qui mise maintenant sur l’émergence de Shane Wright, sur la constance de Jared McCann, et sur la nécessité de se réinventer après deux éliminations rapides.

Seattle a besoin de profondeur à l’aile, de coups d’éclat, de sang neuf. Et la patience envers Beniers commence à s’effondrer. L’idée d’un échange n’est plus taboue.

Montréal a les atouts, mais pas ceux qu’on croit.

Il faut ici être clair : le Canadien n’a pas de joueur établi offensivement qui puisse intéresser Seattle dans un "hockey trade" classique. Pas de Dach prêt à jouer 82 matchs (surtout, il est un flop), pas de Caufield à sacrifier, pas de Suzuki évidemment, ni de Juraj Slafkovsky, intouchable lui aussi, malgré ses lacunes.

Mais il y a un contrat qui pourrait faire pencher la balance : celui de Josh Anderson (5,5 M$ jusqu'en 2027). Oui, Josh Anderson, l’ailier déchu, au coeur immense, mais au contrat encombrant, encore capable d’apporter du physique et du leadership… sur une troisième ligne. Le Canadien pourrait s’en servir comme pièce pour équilibrer les masses salariales dans une transaction.

Mais là où ça devient croustillant, c’est lorsqu’on réalise que Seattle n’acceptera jamais Josh Anderson et son salaire sans l'élément central d'une transaction.. Et c’est là que le nom de Michael Hage entre en scène.

Le Canadien a fait de Hage un intouchable. Un centre droitier explosif, éthique de travail exemplaire, destiné à devenir une vedette.. Martin Lapointe, Nick Bobrov et même Jeff Gorton sont convaincus qu’il deviendra un centre top-6 élite d’ici deux à trois ans.

Mais voilà : Matty Beniers, lui, est déjà dans la LNH. Il a déjà joué trois saisons, il a déjà 160 matchs d’expérience, et il gagne 50% de ses mises en jeu. Le sacrifice de Hage pour Beniers serait l’équivalent d’un raccourci assumé vers la compétitivité immédiate.

Et c’est tout le dilemme de Kent Hughes : sacrifier l’espoir, ou patienter deux ans?

Et si ce n’était pas Hage?

Kent Hughes déteste l’idée de sacrifier son joyau. Alors une autre avenue commence à circuler : offrir le choix #16 et #17, Josh Anderson et/ou un espoir défensif comme Logan Mailloux.

C’est là que le deal devient tentant pour Seattle.

Deux choix de premier tour? Ça permet au Kraken de renforcer deux zones faibles. Un Mailloux en pleine ascension? C’est un pari sur un défenseur droitier offensif qui pourrait bien percer rapidement. Et un Anderson pour absorber du cap à court terme et amener du muscle? Pourquoi pas.

Soudainement, Beniers ne devient plus un rêve inaccessible. Il devient un coup de poker calculé.

Beniers et Demidov : un duo générationnel?

Imaginez une seule seconde : Ivan Demidov sur l’aile gauche, Matty Beniers au centre, et Cole Caufield à droite. Une ligne qui combine vision, vitesse, créativité et efficacité défensive.

Beniers n’est pas un "playmaker" flamboyant, mais il est l’architecte discret, celui qui permet aux autres de briller. Avec Demidov, ça peut être une fusion nucléaire. Et au-delà de ça, le Canadien sécurise son top-6 pour les 5 à 7 prochaines saisons.

Et si Shane Wright était la clé?

C’est là que le destin fait un clin d’œil ironique. En 2022, le Canadien a choisi Juraj Slafkovsky au tout premier rang, laissant Shane Wright glisser jusqu’au Kraken. Aujourd’hui, c’est peut-être ce même Shane Wright, qui pousse Matty Beniers vers la sortie, qui permettrait au CH de régler son énigme du deuxième centre.

Leatwist "est" signe d'un film.

Le prix à payer est brutal. Josh Anderson? Aucun problème. Les choix 16 et 17? Douloureux, mais acceptables. Logan Mailloux? Trop ou pas assez?

Si Hughes veut construire un noyau cohérent autour de Suzuki, Slafkovsky, Hutson, Demidov et Guhle, il doit ajouter une pièce centrale maintenant. Pas en 2027. Pas en croisant les doigts pour qu’Hage devienne un Patrice Bergeron.

Matty Beniers est prêt. Il est disponible. Et il peut changer le destin du CH.

Kent Hughes le sait. Le Kraken le sait. Et le reste de la LNH regarde. Le Canadien est à une décision de transformer son avenir.

Faire une offre pour Matty Beniers, c’est poser un geste clair. Un geste audacieux. Un geste d’avenir.

Mais c’est aussi dire adieu à un espoir doré (Mailloux?), à des choix de repêchage précieux, à un projet long terme.

Et parfois, c’est exactement ce qu’il faut pour gagner.

Parce que pendant que les autres attendent, rêvent, repêchent… ceux qui osent bâtissent des champions.