Transaction Montréal-Toronto-Anaheim: Logan Mailloux et Mitch Marner vont se croiser

Transaction Montréal-Toronto-Anaheim: Logan Mailloux et Mitch Marner vont se croiser

Par Marc-André Dubois le 2025-05-29

La pire nouvelle vient de tomber sur la tête des Maple Leafs de Toronto : Mitch Marner rejette l’idée d’un "sign-and-trade".

Le joueur étoile des Maple Leafs aurait fait savoir à Brad Treliving et au reste de la direction qu’il ne veut rien savoir d’un stratagème qui l’enverrait ailleurs tout en garantissant à Toronto une huitième année sur son contrat. Non. Marner est prêt à sacrifier cette huitième saison. Il veut partir. Et il veut choisir son destin.

Il veut sept ans ailleurs. Et la paix.

Et cette paix, il semble la retrouver du côté d’Anaheim, en Californie, ou Vegas au Nevada. Mais les Ducks seraient bel et bien favoris dans ce dossier.

Le soleil, l’anonymat, une jeune équipe, et surtout un entraîneur qu’il admire profondément : Joel Quenneville. Tout pointe vers un match parfait entre Marner et les Ducks. Et ce qui semblait être une rumeur de fin de saison devient maintenant un scénario à la fois plausible et spectaculaire.

Le DG des Leafs, Brad Treliving, lors de son point de presse post-mortem, a été clair :

« Il faut changer l'ADN de cette équipe. »

Un aveu brutal, mais honnête. L’ère des "quatre cavaliers" (Matthews, Nylander, Marner, Tavares) a échoué. Et même si Marner est un joueur élite, un compteur de 102 points, il incarne aussi l’identité qui a échoué.

Treliving veut un changement, mais il vient de perdre son levier. Marner refuse de signer un contrat à huit ans avec les Leafs pour être échangé aussitôt. Il veut signer librement. Et dans la LNH, seule l'équipe actuelle peut offrir huit ans. Or, il préfère signer sept ans ailleurs que de rester une minute de plus à Toronto.

C’est une claque au visage de l’organisation. Une preuve que le divorce est total. Et un message clair : Marner veut tourner la page. Complètement.

Et c’est donc vers Anaheim que les regards se tournent. Dans une ville où le hockey passe sous le radar, Marner pourrait respirer. Il n’aurait plus la pression écrasante des médias torontois. Il aurait un entraîneur respecté en Joel Quenneville. Il pourrait être le visage d’une jeune équipe ambitieuse, sans devoir porter la franchise sur ses épaules comme à Toronto.

Mais voilà : l’arrivée de Marner implique un départ majeur. Et c’est là que le nom de Trevor Zegras ressurgit.

Marner et Zegras dans la même équipe? C’est impensable. Trop similaires. Deux joueurs de finesse. Deux stars au profil "soft". De plus, Zegras a fait savoir qu’il ne veut pas jouer à l’aile. Il veut être un centre top-6. Et les Ducks ne veulent rien savoir.

Conclusion logique : Zegras va partir.

Et tout indique que ce sera Montréal.

Car les discussions entre Kent Hughes et les Ducks ne datent pas d’hier. Rappelons qu’à la veille du repêchage 2024, un "deal" était pratiquement finalisé : Logan Mailloux et le 21e choix au total contre Trevor Zegras et un choix de 2e ronde.

Mais la sélection surprise d’Ivan Demidov au 5e rang a changé la donne. Hughes a sauté sur l’occasion de repêcher Michael Hage au 21e rang, et la transaction est tombée à l’eau.

Or voilà qu’un an plus tard, le même scénario se répète. Le Canadien détient maintenant le 16e et le 17e, et Mailloux est toujours sur le marché. Anaheim est à la recherche d’un défenseur droitier à gros potentiel. Le match est évident.

Marner entre, Zegras sort. Mailloux entre, Zegras sort. Tout s’entremêle parfaitement.

Mais le cas Mailloux demeure complexe. Parce que s’il a toute la boîte à outils du défenseur moderne — gabarit, lancer, mobilité, flair offensif —, son attitude et sa constance font encore peur. Les séries à Laval l’ont démontré : il est capable du meilleur comme du pire. Un match catastrophique suivi d’une performance dominante. Instable.

Et en coulisses, les rumeurs persistent. Sorties nocturnes. Garde du corps personnel. Retards aux entraînements. Un vestiaire irrité. Des coéquipiers qui lui auraient coupé ses lacets pour l’humilier. Pourtant, le gars joue blessé. Il se bat. Il veut prouver qu’il est un guerrier.

Bref, un actif de grande valeur, mais un pari risqué. Anaheim est prêt à le tenter. Montréal est prêt à s’en départir.

C’est l’histoire de trois joueurs qui cherchent une nouvelle identité.

Mitch Marner, star désillusionnée, veut s’exiler sous le soleil.

Trevor Zegras, talent frustré, veut une équipe qui le laisse s’exprimer.

Logan Mailloux, projet inachevé, veut une organisation qui croit encore en lui.

Et ces trois chemins convergent vers un triangle Anaheim–Toronto–Montréal.

Brad Treliving a été sans pitié :

« Je veux changer l'ADN de cette équipe. »

« On ne peut pas continuer comme ça. »

« Les champions doivent être calmes dans les moments les plus critique. Nous ne l'avons pas été et nous devons le devenir. »

Des mots lourds de sens. Et un aveu : Toronto n’a plus le sang-froid des champions. Il faut tout changer. Marner ne veut plus faire partie du plan. Tavares n’a plus la vitesse. Rielly régresse. Il faut un nouveau noyau.

Mais ironiquement, c’est Montréal qui pourrait profiter de cette reconstruction. Car en ramassant Zegras, le CH mettrait la main sur un centre offensif encore jeune, encore "coachable", encore plein de potentiel. Martin St-Louis rêverait de le façonner.

Et si Mailloux explose en Californie? Tant pis. Le pari est assumé. Le vestiaire à Montréal n’a plus de place pour son instabilité.

Et maintenant?

Les prochaines semaines seront cruciales. Marner peut signer où il veut à partir du 1er juillet. Zegras est déjà sur le marché. Et Kent Hughes, lui, attend de voir si Carter Bear tombera au 16e rang. Si Bear n’est plus disponible? Il appuiera sur la gâchette.

Le "trade" refusé de 2024 pourrait renaître en 2025.

Et dans ce scénario, tout le monde trouve chaussure à son pied :

Marner devient la star des Ducks dans l’anonymat.

Zegras relance sa carrière à Montréal, sur le deuxième trio avec Ivan Demidov et qui sait, avec son meilleur ami Cole Caufield un jour.

Mailloux recommence à zéro dans un marché sans pression.

Un véritable jeu d’échecs à trois destins qui s'entrecroisent.

Et cette fois, il ne manque qu’un appel pour faire tomber les dominos.