Le marché explose. Les lignes bougent, les supervedettes changent de camp, les stratégies s’effondrent aussi vite qu’elles sont dessinées.
Mitch Marner est à Vegas. Jack Eichel demande 15 M$ par année aux Golden Knights. Et Tomas Hertl, pris dans la tourmente de cette redistribution brutale des cartes, voit son nom circuler à toute vitesse.
Pendant ce temps, le Canadien de Montréal reste en retrait. Kent Hughes observe. Jeff Gorton calcule. Mais à trop regarder les trains passer, on finit par rater le dernier wagon.
Car ce qui se joue dans les coulisses des Golden Knights n’est pas une rumeur passagère. C’est une réorganisation complète du cœur de l’équipe.
Eichel a terminé la saison avec 94 points en 77 matchs. Un sommet personnel. Une confirmation qu’il peut dominer, même après des années de blessures.
Et cette explosion n’est pas passée inaperçue dans le clan du joueur. Les négociations entourant une prolongation s’annoncent brutales : Eichel vise 15 millions par saison. Une somme faramineuse qui dépasse largement le cap actuel, et qui met une pression infernale sur une équipe qui paie déjà Mark Stone 9,5 millions, et bientôt Marner 12 millions.
Autrement dit, Vegas est à l’étroit. Et pour faire entrer tout ce beau monde, il faut couper. Pas un peu. Beaucoup. Et Tomas Hertl devient le nom le plus logique, le plus stratégique, le plus… sacrifiable.
Car il a encore 5 ans de contrat, à 8,137 millions par saison. Il joue un rôle important, mais n’est pas essentiel comme Marner ou Eichel. Et surtout, il attire de l’intérêt. Beaucoup d’intérêt. Y compris celui du Canadien de Montréal. À une condition : que Kent Hughes se décide enfin à appuyer sur l’accélérateur.
Les rumeurs sont claires : Hertl a une clause de non-échange extrêmement restrictive, avec seulement trois équipessur sa liste. Et plusieurs sources sérieuses avancent que Montréal en fait partie.
Pourquoi ? Parce qu’Hertl a toujours aimé la ville, le marché, la passion. Parce qu’il sait que sa place serait sur un deuxième trio, avec un rôle précis, valorisé. Et parce qu’il veut, à ce stade de sa carrière, jouer dans un environnement où il ne sera ni un figurant, ni un bouche-trou.
C’est exactement ce que Montréal peut lui offrir.
La combinaison est parfaite : Hertl derrière Nick Suzuki, devant Owen Beck, dans un top 6 qui intégrerait Ivan Demidov, Juraj Slafkovský, Patrik Laine, et Cole Caufield.
Un alignement équilibré, redoutable, moderne. Un top 6 qui peut rivaliser avec celui des Panthers ou des Hurricanes. Et qui, surtout, donne au Canadien un centre au gros gabarit (6 pieds 3, 214 livres), expérimenté, et signé à long terme.
Aucun joueur de centre de cette qualité ne sera disponible sur le marché le 1er juillet. Et certainement pas pour un prix aussi précis, aussi accessible.
Parce que le prix, justement, n’est pas déraisonnable.
Le Canadien possède possède une banque de jeunes défenseurs congestionnée : Arber Xhekaj, Jayden Struble, Mike Matheson sont tous non-intouchables.
David Reinbacher et Adam Engstrom sont intouchables.
Mais le Canadien a des actifs à échanger, sans compromettre son noyau.
Le package logique pour Hertl ? Un choix de 1ère ronde protégé, un jeune défenseur (Struble? Xhekaj qui ferait le bonheur du marketing de Veags), et peut-être un autre actif secondaire.
Rien d’exorbitant. Rien qui ne ruine la reconstruction. Au contraire : un mouvement structurant qui stabilise l’équipe pour cinq ans. Et qui envoie un signal fort.
Car pendant que Kent Hughes hésite, la Caroline fonce.
Les Hurricanes, humiliés en séries, cherchent à restructurer leur top 6. Ils ont déjà tenté de s’informer sur Hertl. Ils sont prêts à payer. Ils n’ont pas peur d’agir.
Et si le DG Eric Tulsky frappent les premiers, c’est le plan du CH qui s’effondre. Car il n’y aura pas d’autre Tomas Hertl sur le marché. Et Kent Hughes le sait.
Ce n’est pas la première fois que le Canadien regarde les autres prendre des risques. Il a laissé passer Pierre-Luc Dubois (avec raison). Il a tergiversé avec Patrik Laine avant de le récupérer in extremis.
Il a refusé de donner la lune aux Predators pour Ryan O’Reilly. Il a refusé de donner David Reinbacher aux Ducks pour Mason McTavish.
Et pendant ce temps, les partisans s’impatientent. Le Canadien possède l’une des meilleures banques d’espoirs de la LNH.
Il a un noyau jeune, talentueux, mais qui a besoin d’encadrement. Le cas Kirby Dach, encore absent mentalement et physiquement, encore flou, n’est pas réglé. Et le flou ne gagne pas de championnats. Ce qu’il faut, c’est une certitude.
Tomas Hertl est une certitude.
Il ne faut pas voir son salaire comme un obstacle. Il faut le voir comme un cadre budgétaire fixe, maîtrisé, prévisible jusqu’en 2030.
Iil produit. Il stabilise. Il valorise Demidov et Laine.. Il donne de l’espace à Suzuki. Il incarne tout ce que le Canadien cherche à construire.
Et pendant ce temps, Jack Eichel veut faire sauter labanque. Ou du moins, il laisse planer l’ambiguïté. 94 points. Une prolongation à 15 millions? Vegas ne peut pas se le permettre. Le clan Eichel le sait. Il joue avec les nerfs des dirigeants. Et les partisans le voient bien : ça ne tiendra pas.
Si Eichel part, tout le centre de Vegas s’effondre. Hertl devient premier centre. Mais ce n’est pas son rôle. Ce n’est pas ce qu’il veut. Il ne veut pas être celui qui porte l’équipe sur ses épaules. Il veut être celui qui complète, qui élève, qui facilite. Et Montréal peut lui offrir ça. Mais pas indéfiniment.
Montréal n’a plus le luxe d’attendre
Il y a un moment où chaque équipe doit agir. Pas pour plaire au public. Pas pour satisfaire une pression médiatique. Mais parce que le moment est parfait. Parce que le joueur, le contexte, le timing, le prix, le cap salarial, tout s’aligne. Ce moment, c’est maintenant.
Si Kent Hughes bouge aujourd’hui, il prend tout le monde de court. Il sécurise son 2e centre. Il rend l’équipe compétitive. Il transforme la reconstruction en consolidation. Il envoie un message à Suzuki : « on est sérieux ». Il transforme une promesse en projet.
Le Canadien de Montréal est à la croisée des chemins. Une fois de plus.
Le marché s’enflamme. La Caroline attaque. Vegas a le couteau sous la gorge.. Hertl est sur le marché. Et Montréal est, pour une rare fois, dans la course, avec les bons outils pour frapper.
Il faut un peu de cran.
Pas beaucoup.
Juste assez pour envoyer un pick, un jeune, et dire : « On veut Tomas Hertl. Maintenant. »
Parce que si Kent Hughes continue d’hésiter, il regardera encore une autre vedette passer.
Et cette fois, il n’y aura plus d’excuse.