Quand Sidney Crosby a appris, à l’été 2022, que Mike Matheson quittait Pittsburgh pour Montréal, il est resté sans voix. Ce n’est pas une rumeur, ni un raccourci journalistique : c’est un fait raconté, confirmé, ressenti.
À l’époque, dans le vestiaire des Penguins, cette transaction avait eu l’effet d’un coup de masse. Matheson venait enfin de trouver son équilibre, et Crosby, qui l’avait vu progresser jour après jour, croyait sincèrement que le défenseur québécois venait d’atteindre le palier qui ferait de lui un pilier durable à Pittsburgh.
Le capitaine des Penguins l’avait dit à ses proches : « Mike avait enfin trouvé la bonne ligne. »
Alors, quand le nom de Matheson est apparu dans l’échange qui a envoyé Jeff Petry et Ryan Poehling à Pittsburgh, Crosby a encaissé le choc comme une déchirure.
Et aujourd’hui, trois ans plus tard, alors que Matheson trône au sommet du temps d’utilisation à Montréal, les regards se croisent de nouveau.
C’est ici que les choses deviennent fascinantes. Parce que ce n’est pas seulement une anecdote de vestiaire : c’est un fil émotionnel qui relie, encore aujourd’hui, Sidney Crosby au Canadien de Montréal.
Crosby et Matheson partagent le même agent (Quartexx), le même respect pour le travail invisible, et surtout, la même culture de la rigueur. Kristopher Letang, qui les a côtoyés tous deux à Pittsburgh, en a livré un témoignage rare dans un texte publié par Nicolas Cloutier de TVA Sports.
Letang se souvenait d’avoir dit à un journaliste :
« Mike Matheson demeure le défenseur numéro un des Canadiens de Montréal. On s’en reparlera. »
Et il avait raison. Dix matchs plus tard, Matheson joue 24 minutes 39 secondes par match, devant Noah Dobson et Lane Hutson. Il ne joue même plus en avantage numérique, mais reste l’homme de confiance de Martin St-Louis à forces égales et en désavantage numérique.
Dans le vestiaire, c’est une voix respectée, un coéquipier modèle, et surtout, un joueur dont le travail inspire le reste du groupe. Et c’est précisément ce genre de profil que Sidney Crosby a toujours aimé avoir à ses côtés.
À Pittsburgh, le départ de Matheson n’avait pas seulement affaibli la défensive. Il avait laissé un vide dans l’équilibre du groupe.
Crosby l’avait senti. Il l’avait même confié discrètement à quelques amis proches : Matheson, selon lui, avait enfin trouvé sa place dans la ligue.
Sous la supervision de Todd Reirden, l’ancien des Panthers avait appris à calmer son jeu, à choisir ses moments, à transformer ses qualités physiques et techniques en efficacité mesurée.
« On avait Crosby et Malkin dans notre équipe, et je peux te dire que, pendant les entraînements, son talent ressortait », racontait Letang, admiratif.
Crosby voyait Matheson comme un rare défenseur capable de créer du rythme, de briser les lignes avec fluidité, de transformer une relance en occasion franche. Et surtout, il appréciait sa discipline et son calme.
Quand Pittsburgh l’a échangé, Crosby a compris que le cycle des Penguins s’amorçait.
Et aujourd’hui, alors qu’on parle de plus en plus ouvertement d’un transfert potentiel du capitaine vers Montréal, le nom de Mike Matheson revient naturellement dans toutes les conversations.
Depuis des mois, la possibilité de voir Sidney Crosby terminer sa carrière à Montréal n’est plus une invention médiatique, mais une hypothèse de travail.
Pierre LeBrun l’a dit : « Si Crosby quitte Pittsburgh, ce sera pour Montréal. »
Renaud Lavoie l’a confirmé : le CH est prêt à tout, jusqu’à inclure David Reinbacher, pour saisir l’occasion.
« C'est sûr que ça va arriver. il faut juste que Crosby dise oui. »
Mais derrière toutes ces rumeurs, il y a une réalité humaine.
Crosby n’est pas un joueur attiré par les contrats ou les vitrines. Il suit son instinct, son confort, sa loyauté. Et dans ce registre, il existe une ancre déjà plantée à Montréal : Mike Matheson.
L’ancien Penguin, qui entame les négociations de prolongation de contrat avec le Canadien, représente tout ce que Crosby admire : stabilité, leadership, rigueur, absence d’ego.
Crosby a souvent dit qu’il respectait profondément les joueurs capables de se remettre en question, de rebondir après une période difficile, de faire taire les doutes.
C’est exactement l’histoire de Matheson à Montréal.
En 2022, les partisans voyaient Matheson comme un actif temporaire.
Aujourd’hui, il est devenu le cœur silencieux de la défensive montréalaise.
Et pendant que Lane Hutson émerveille, que Noah Dobson s’impose, Matheson reste l’assurance, la structure, la respiration du groupe.
Son entraîneur personnel, Jon Chaimberg, racontait récemment à quel point Matheson s’entraîne avec une intensité inhumaine. Letang, lui, parle d’un joueur « impossible à battre un contre un » tant il couvre de glace et lit le jeu.
Même Bokondji Imama, le goon réputé pour sa puissance, s’en amuse :
« Le plus difficile à affronter à l’entraînement ? Matheson, sans hésiter. »
C’est dire à quel point le respect envers le Montréalais dépasse les cercles habituels.
Mais derrière la performance sportive, il y a un enjeu contractuel majeur.
Mike Matheson négocie actuellement une prolongation à Montréal.
Et cette négociation, selon plusieurs sources, se fait avec un œil sur ce que Sidney Crosby décidera de son avenir.
Crosby, 38 ans, voit les Penguins ralentir. Il approche du record de Mario Lemieux pour les points en saison régulière (plus que 23 points pour le battre), et une fois ce cap franchi, la page sera tournée.
Son amitié avec Matheson, sa connaissance de Martin St-Louis et sa proximité avec plusieurs joueurs de l’agence Quartexx créent un faisceau de signes qu’on ne peut plus ignorer.
C’est peut-être ça, le vrai secret du dossier Crosby.
Le départ de Matheson avait marqué le capitaine des Penguins.
Le retour possible de Crosby dans la même équipe que Matheson aurait quelque chose de poétique. Comme dans un film digne d'Hollywood...
