Le Mammoth de l’Utah est devenu, en l’espace de quelques mois, le nouveau monstre à deux têtes de la LNH.
Non seulement le nom fait jaser, mais leur attitude sur le marché des transactions fait carrément trembler les autres formations.
En juin 2025, l’Utah détient le 4e choix au total, et ce choix est officiellement sur la table. Mais attention : pas à n’importe quelles conditions.
Le directeur général Bill Armstrong a été clair. Très clair. Il ne veut pas reculer dans le repêchage. Il veut un jeune joueur établi, un joueur capable de sauter sur la glace dès demain, dans un top 6 offensif ou un top 4 défensif.
Il ne cherche pas à accumuler des choix futurs. Il veut un impact immédiat. Il veut marquer l’arrivée officielle du Mammoth de l’Utah dans le paysage médiatique et sportif nord-américain par un geste fort. Et il veut un nom qui vend des chandails.
C’est là que le Canadien de Montréal se retrouve dans une position inconfortable. Montréal possède les 16e et 17e choix au total. Montréal possède Logan Mailloux. Montréal possède des espoirs B à la pelletée. Mais ce que Montréal ne possède pas, c’est un joueur établi qui fait rêver un DG comme Bill Armstrong.
Offrir les choix 16 et 17? Aucun problème. Ajouter Logan Mailloux? Bien sûr. Même Arber Xhekaj ou Joshua Roy pourrait être jetés dans la balance. Mais ce n’est pas ce qu’Armstrong veut.
Ce qu’Armstrong veut, c’est un joueur à la Kaiden Guhle ou à la Cole Caufield. Ce que le CH n'a pas. Ce qu’il veut, c’est du concret. Pas des projections.
Et pourtant, le Canadien rêve. Le Canadien rêve encore à Caleb Desnoyers. Ce centre ultra complet, dynamique, physique, mature et charismatique, est dans la mire de Kent Hughes depuis des mois. Desnoyers coche toutes les cases pour devenir un joueur dominant dans la LNH.
Mais pour l’obtenir, il faut s’approcher du 4e choix. Calgary a le 5e, Arizona le 6e, Ottawa le 7e. Personne ne va laisser passer Desnoyers. Et l’Utah le sait. Le Mammoth est en train de faire monter les enchères. Pittsburgh a appelé. Buffalo a appelé. Même les Red Wings auraient montré un intérêt. Tous veulent Desnoyers.
Le problème, c’est que tous n’ont pas les actifs immédiats que le Mammoth exige. Et c’est là que le jeu devient politique. Kent Hughes est peut-être coincé. Peut-être que son seul vrai joueur établi à sacrifier, c’est Mike Matheson. Et le défenseur mal-aimé ne vaut jamais au grand jamais un choix top 5.
Alors le Canadien regarde. Espère. Attend. Peut-être qu’Armstrong flanchera. Peut-être qu’une combinaison de choix et Logan Mailloux fera pencher la balance. Mais jusqu’à preuve du contraire, les règles de l'Utah sont les suivantes : pas de jeune joueur établi, pas de 4e choix.
C’est brutal. C’est clair. Sans pitié. Et c’est une gifle pour le Canadien.
Même lorsqu’on évoque le nom de David Reinbacher dans les coulisses, un nom lourd de sens puisqu’il fut un choix top 5 en 2023, la réponse est hésitante.
À lui seul, Reinbacher ne convainc pas le Mammoth. Son genou fragile, son incapacité à jouer plus de 25 matchs cette saison, les récents propos de Pascal Vincent sur le fait que Reinbacher devait prendre du muscle et son inquiétude évidente en point de presse font peur. Très peur.
Reinbacher a tout le profil du jeune défenseur droitier que l’Utah adore. Mais son dossier médical refroidit les ardeurs. Même s’il reste l’un des meilleurs espoirs défensifs de la LNH, sa situation physique l’empêche de se qualifier comme “jeune joueur établi”.
À 100 %, il aurait peut-être été l’un des seuls non-établis capables de faire réfléchir Armstrong. Mais aujourd’hui, il ne suffit pas. Le Mammoth, qui veut du solide dès octobre, n’est pas prêt à miser sur un pari médical incertain.
La vérité crue, c’est que si Kent Hughes voulait vraiment inclure Reinbacher dans une offre, il faudrait bâtir un package complet autour de lui. Et même là, rien ne garantit qu’Armstrong accepterait, puisqu'il veut vraiment un joueur capable de peformer dans la LNH maintenant.
Ce qui est fascinant, c’est l’aura que le Mammoth de l’Utah dégage déjà. Leur branding est parfait. Le nom « Mammouth » explose sur les réseaux sociaux.
Les fans en redemandent. Et Bill Armstrong veut livrer un club compétitif dès la saison inaugurale. Il n’est pas là pour amuser la galerie. Il veut choquer.
Ce n’est pas une coïncidence si les négociations sont aussi tendues. Les DG savent que l’Utah n’est pas là pour bâtir lentement. Ils veulent frapper fort. Ce 4e choix pourrait être l’élément central d’un été explosif.
Mais le Canadien, malgré tous ses espoirs, risque encore de regarder passer le train.
Sauf que cette fois-ci, tout le Québec va en vouloir à Kent Hughes. Parce que Desnoyers, c’est plus qu’un "prospect". C’est une promesse. C’est un rêve. Et ce rêve est à portée de main.
C’est à ce moment précis que Caleb Desnoyers a lancé ce qui ressemble à un véritable cri du cœur :
« Si vous me voulez, vous allez devoir monter. » Un message lourd de sens, livré dans le calme d’un corridor du Combine, mais qui résonne depuis comme un ultimatum.
« Je pense que je suis un joueur fait pour Montréal. Je veux être dans un gros marché. Je veux être dans un marché qui vibre pour le hockey, qui attend la Coupe. Je veux sentir la pression, je veux porter ça sur mes épaules. »
Dans un autre moment d’intimité médiatique, Desnoyers aurait aussi laissé tomber :
« J’ai toujours rêvé de jouer au Centre Bell. » Le plus fou dans tout ça? C’est que plusieurs dépisteurs présents ont confirmé qu’il regardait constamment du coin de l’œil les dirigeants du CH pendant ses réponses, comme s’il s’adressait à eux, comme s’il leur disait, sans détour : « Bougez, maintenant. »
Montréal, pour l'instant, n’a que des miettes à offrir. À Kent Hughes d'être courageux et de penser "outside the box".