Transaction surprise à Montréal: Kent Hughes à l'extérieur de la boîte

Transaction surprise à Montréal: Kent Hughes à l'extérieur de la boîte

Par Marc-André Dubois le 2025-06-18

Le téléphone chauffe au bureau du Canadien. Et pour une fois, ce n’est pas à cause d’un débat sur le repêchage ou s'il faut s'avancer pour sélectionner Caleb Desnoyers.

Non. C’est parce que Kent Hughes n’a plus de marge. Littéralement. Plus de marge dans son alignement. Plus de marge dans le marché. Et surtout, plus de marge à l’erreur.

L’époque où l’on pouvait jeter des dés sur Christian Dvorak ou Jake Evans pour être "dans le mix" est révolue. Le CH a maintenant Demidov. Il a Hutson. Il a Suzuki. Il a Caufield. Et il a la pression de gagner.

La vérité, c’est que Hughes est en train de se faire doubler par la gauche et par la droite. Pendant qu’il tente de proposer Logan Mailloux et ses choix de première ronde pour monter dans le repêchage, d’autres DG avancent avec de vraies munitions. Des joueurs établis. Des offres agressives. Des "game changers".

Et pendant ce temps, Kent Hughes regarde son tableau, voit qu’il n’a toujours pas de deuxième centre… et comprend qu’il devra penser à l'extérieur de la boîte. (outside the box).

Et s’il fallait simplement convaincre Doug Armstrong que le futur de Dalibor Dvorsky ne passe pas par St. Louis?

Âgé de 20 ans, l’espoir slovaque est un projet fascinant. Officiellement étiqueté comme ailier dans plusieurs bases de données, Dvorsky est un centre naturel dans l’âme, et tous ceux qui l’ont vu jouer à Sudbury le confirment.

Dans les coulisses du hockey junior canadien, on le surnomme même le fantôme du centre, tant sa vision, sa gestion de la glace et son calme avec la rondelle rappellent un pivot moderne à la Nick Suzuki.

Et pourtant, malgré un gabarit parfait pour la LNH (6 pi 1 po, 201 lb), malgré un séjour dans la ligue américaine solide (45 points en 61 matchs), Dvorsky n’a toujours pas de chaise garantie à St. Louis.

Pourquoi?

Parce que les Blues sont déjà saturés au centre. Robert Thomas et Brayden Schenn.

Doug Armstrong, lors du bilan de fin de saison, a été clair : il ne considère pas Dvorsky comme un centre. Il affirme qu'il aura une vraie chance de faire l’équipe en octobre. Mais ce n’est pas une promesse. C’est un test. Et s’il échoue, ce sera la AHL. Encore.

C’est là que Kent Hughes entre en scène.

Car Dvorsky n’a plus rien à prouver dans la ligue américaine. Il est prêt. Et les Blues pourraient préférer monnayer son potentiel contre des morceaux plus prêts à contribuer ici et maintenant. Un défenseur droitier comme Logan Mailloux? Un centre physique comme Owen Beck? Un choix de premier tour?

Pour un jeune joueur comme Dvorsky, c’est parfois l’environnement, et non le talent, qui dicte l’avenir. Et à Montréal, le besoin criant d’un centre top-6 pourrait lui offrir exactement ce qu’il attend : de la glace, de la confiance, et surtout, une vraie place dans une structure offensive orientée vers la jeunesse.

Et s'il ne devient pas un centre, avoir un gros ailier comme Dvorsky aiderait aussi le CH, surtout qu'il est gaucher (besoin urgent du CH).

Ajoute à cela que Dvorsky est représenté par un agent habitué aux marchés canadiens, qu’il connaît déjà le hockey nord-américain, qu’il parle bien anglais, et surtout qu’il a le mental pour supporter la pression.

Ce n’est pas un "kid" arrogant. C’est un compétiteur conscient du défi.

Dvorsky, c’est le genre d’option que Hughes doit envisager avant que quelqu’un d’autre ne le fasse. Un joueur avec du flair, du caractère, et la polyvalence tactique pour devenir l’un des centres les plus complets de sa génération ou un ailier "power forward" qui fait saliver. Pas un pari insensé. Pas un joueur en fin de carrière. Un centre naturel, NHL-ready, sous contrat recrue, et avec un potentiel énorme à exploiter.

Et c’est là que les noms commencent à circuler, alors qu'un compte très connu des fans du CH, @AbsCoverage, dévoile des noms...surprise...

Anton Lundell : champion de la Coupe Stanley, bête défensive, extraordinaire complément à un ailier offensif comme Demidov.

En Floride, on veut garder Sam Bennett. On veut prolonger Aaron Ekblad. On veut que Brad Marchand reste au bors de la plage. Quelqu’un va tomber. Et selon des sources proches du dossier, Bill Zito pourrait sacrifier Lundell pour garder le cœur émotif de l’équipe.

Matty Beniers : le scénario le plus spectaculaire. Shane Wright pousse. Berkly Catton arrive. Niko Miettinen brûle tout sur son passage.

Et le Kraken pourrait voir Beniers comme la monnaie d’échange parfaite pour aller chercher un défenseur top-4 tellement il possède de jeunes centres. Beniers, avec son contrat à 7,14 M$ pour 7 ans, est une aubaine… s’il explose. Mais à Seattle, on commence à douter. Et Kent Hughes pourrait les séduire avec Logan Mailloux et ses choix.

Ryan McLeod : Les Sabres de Buffalo veulent se débarrasser de leur centre qui a grandement déçu depuis son acquisition des Oilers contre Matthew Savoie.

Marco Rossi : il est disponible. Les journalistes du Minnesota ne s’en cachent pas. Le problème? Sa taille et ses 5 pieds 9. 

Hendrix Lapierre : le cas le plus explosif au Québec. Et pourtant, le moins probable. Lapierre ne convainc ni à Washington, ni à Montréal. Trop frêle pour jouer un vrai rôle à court terme. Mais reste que, dans un package plus large, il pourrait être inséré comme pièce secondaire.

Et là, la question centrale : Kent Hughes aura-t-il le courage de sortir des sentiers battus?

Parce que c’est une chose de rêver à Caleb Desnoyers ou à Sidney Crosby. C’en est une autre de bâtir intelligemment autour de Demidov, avec un joueur fiable, sous contrôle, et prêt à performer maintenant.

Tous ces noms, Lundell, Beniers, McLeod, Dvorsky, Rossi, Lapierre, représentent des chemins inexplorés. Des routes moins glamour que le repêchage ou le gros nom sur le marché des transactions, mais mille fois plus efficaces à court terme.

Et dans une LNH où chaque année compte, où la fenêtre d’un joueur comme Demidov est précieuse, Kent Hughes ne peut plus attendre.

Il doit frapper. Fort. Vite. Et ailleurs que là où on l’attend.